Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°28 – 14 juillet 2025

Les gens croient que c’est parce qu’ils font des efforts qu’ils vont arriver à se sauver. Mais pas du tout : moi, je pense (et ça c’est très protestant) qu’on peut faire quelques progrès et comprendre certaines choses, d’accord, mais on ne peut pas se racheter. À un velléitaire de la rédemption, j’ai envie de dire : « Tu auras beau agir tant que tu peux pour être dans le Bien et multiplier les bonnes actions, et tout bien faire carré (attention, Dieu déteste ce qui est scolaire), ça n’a changera rien puisque de toute façon, à la base, ou tu es élu ou tu ne l’es pas, quoi que tu fasses. Si tu es un maudit, tu seras toujours un maudit. Et si tu es élu, malgré toutes les saloperies que tu pourrais commettre, ça ne changera rien non plus puisque tu es élu… Coincé, mec, et tant mieux ! »

Olivier Marleix, un pourri anti-pourris de la politique française, est retrouvé mort chez lui. Sans rien savoir de la psychologie du type, on met immédiatement son suicide en doute alors qu’on l’a découvert pendu dans sa chambre. « C’est pas possible, il allait bien encore la veille… ». The return of La Palice (« 1/4 d’heure avant sa mort, il était encore en vie »), et c’est reparti ! On ressort l’affaire Boulin, et évidemment la Bérégovoy dont certains persistent à dire que ce n’est pas un suicide mais un assassinat ; un assassinat, attention, pas par pression psychologique, un véritable assassinat par quelqu’un qui aurait pris le revolver dans la boîte à gant de la voiture de fonction de « Béré » à Nevers le 1er mai 1993 et qui aurait tiré deux balles dans le caisson du premier ministre puisqu’on a entendu deux coups de feu (tout ça, je l’ai décortiqué dans mes Porcs). Pourquoi assassiner un type qui s’en voulait à ce point-là ? On connaît l’histoire, Bérégovoy n’a pas pu se pardonner d’avoir magouillé une histoire de prêt pour s’acheter un appart’ alors qu’il se prenait toujours pour un ancien prolo parvenu mais resté intègre… Pour le député LR Marleix, sarkozyste déçu, défenseur de la réforme des retraites, soutien de Bruno Retailleau, aussitôt sa mort annoncée, les hommages se sont multipliés, de Mathilde Panot à Marine Le Pen, en passant par Gabriel Attal, Mélenchon, Chikirou, Bardella, Zemmour, tous saluant un « député passionné ». « Il était plein de projets »… Comme si avoir plein de projets empêchait de se suicider… Van Gogh s’est suicidé à Auvers-sur-Oise en 1890 alors qu’il était en pleine forme : il avait trouvé ce nouveau format, le « double carré », et enchaînait les chefs-d’œuvre en épurant de plus en plus sa peinture : c’est pas ça qui l’a empêché de se tirer une balle dans le cœur, en visant mal en plus… Les douteurs, et pas que des bœufs, rodent autour du cadavre de Marleix en se demandant s’il s’est vraiment suicidé, ou bien si les macronistes l’ont « aidé »…  Comment on fait pour assassiner quelqu’un qu’on va retrouver pendu ? Et dont « les constatations médico-légales de l’autopsie ont permis de conclure à une mort par asphyxie compatible avec une autolyse. Aucun signe de violence interne ou externe au corps. Le corps a été laissé à disposition de la famille. » À part Sénèque qui s’est suicidé sur ordre de Néron, je ne vois pas. Macron / Néron même combat ? C’est-à-dire qu’on n’attend même pas que le type soit autopsié, ni même enterré, pour décréter que c’est un assassinat et non un suicide ! Il y a une espèce de peur du suicide et surtout une obstruction philosophique, je dirais, à vouloir comprendre pourquoi quelqu’un se suicide d’une seconde à l’autre ; on refuse d’admettre l’existence d’une détresse sourde, silencieuse, tapie dans la zone d’ombre de la boîte noire cérébrale de l’individu qui soudain allume en lui une mèche de décision qui déclenche une action irréversible contre lui-même. Ceux qui ne disent pas directement que Marleix a été assassiné le font sous-entendre… Le complotisme est maintenant rentré dans la norme ; c’est devenu la norme. Il arrive en tête de toute analyse de tout évènement. C’est la réaction pavlovienne autorisée et généralisée, et à tous les niveaux. C’est après qu’il faut prouver que c’est faux. C’est d’abord la thèse officielle conspi qui est avancée ; ensuite, on essaie de voir si certains fous vont avoir le culot d’exprimer « leur » vérité ! Sur Marleix, Dieudonné : « Geste prétendument désespéré ». Nicolas Dupont-Aignan : « Comment un homme comme Olivier Marleix qui allait publier en octobre un livre fondamental sur la dissolution de la France a-t-il pu se suicider ? » Gilbert Collard : « Écrire un texte de combat pour l’avenir et vouloir mourir, je ne comprends pas ! » Florian Philippot « Olivier Marleix avait notamment dénoncé le pacte de corruption autour de la Macronie »… Etc, etc. Pour eux tous et bien d’autres, ou on l’a assassiné ou on l’a acculé au suicide : dans le premier cas, c’est un crime ; dans le second, c’est son « sens de l’honneur » qui l’a tué. C’était bien son genre, à Marleix, catho droit dans ses bottes pataugeant dans la boue… Quelle bêtise ! En effet, se flinguer parce qu’on se fait une haute idée de la politique, c’est très con. Marleix était écœuré par Laurent Wauquiez comme Bérégovoy l’avait été par Mitterrand ; vous voyez le niveau ? Marleix, rigide libéral anti-immigrés, « honnête homme » soporifique, n’était qu’un fouille-merde idéaliste qui voulait absolument dénoncer la vente d’Alstom aux États-Unis par Macron lorsqu’il était ministre de l’économie, comme si depuis, il n’avait fait pas pire ! Marleix considérait ça comme une trahison de la France… Ah, la France !

Quelques jours avant, on a fait le même coup avec Éric Dénécé… C’est la saison des suicidés soi-disant assassinés… Voici le temps des assasuicidés ! Dénécé ? Un petit mec grisâtre, « spécialiste » des renseignements, qui avait la phobie des USA, voyait la CIA partout. Il croyait que les « printemps arabes » avaient été programmés par l’Amérique depuis plusieurs années avant, puis qu’il fallait réprimer la rébellion contre Kadhafi en Libye… Mais c’est sur la Syrie que Dénécé était le plus gerbant : cet espionneur islamophobique était pour le régime évidemment, et trouvait que le pays n’était pas « à feu et à sang » alors qu’au même moment, Bachar, aidé par Poutine, bombardait Alep ! Et quand le serpent Assad a été enfin chassé, Dénécé a dit que ce n’était pas « une bonne chose »… En février 2022, à quelques jours de l’incursion des Russes en Ukraine, Dénécé a décrété que ça n’arriverait jamais. De toute façon, pour lui, tout était la faute de Zelensky. Et pour couronner le toutou des Russes, Dénecé a parlé de Boutcha comme d’un « montage »… Dénécé le pro-Iranien, le pro-Arménien, cochait toutes les cases de la connerie, je vous dis. Pâlichon poteau d’Yves Bonnet (le flic qui avait eu tout faux sur Mohamed Merah), ce n’était qu’un petit agent luttant contre la désinformation alors que de lui n’émanait que ça. Lâché par ses amis (ce catholique « mettait l’amitié au-dessus de tout »), rongé par sa page Wikipédia (sic), harcelé fiscalement, ruiné, parano, fragilisé de toutes parts, Éric Dénécé a été, lui, retrouvé au volant de sa voiture, avec son arme à côté de lui, la tête éclatée, mais pour l’opinion publique conspi, il ne s’agit pas du tout de suicide, mais d’une élimination politique parce que comme Marleix, avec lequel il partageait une tristesse existentielle flagrante sur le visage, Dénécé avait attaqué Macron sur Alstom. Encore un suicidé de la société Alstom ! Alors qu’il ne représentait aucune menace (sauf pour lui), Dénécé est posthumément vanté comme « l’homme qui en savait trop », il était dangereux pour le Pouvoir, on l’a donc exécuté…

Ce bobard est allé jusque à Bun ! Oui, Bun Hay Mean, dit « Chinois marrant », l’humoriste qui s’est écrabouillé par terre au pied de son immeuble Boulevard des Batignolles… C’est la troisième « victime » de puissants ! Les conspis décomplexés de tous bords le clament. Sauf que ça se complique car le Chinois est peut-être celui qui avait le plus de raisons de se suicider (dépression, bipolarité, alcool, échecs, HP, chinoiseries de tous genres), et c’est lui qui est peut-être mort, tout simplement, d’un accident à la con. En essayant de récupérer son portable qu’il avait fait tomber dans la gouttière passant en dessous de sa chambre de bonne, au 8ème étage sous les toits, Bun a été déséquilibré et est passé par la fenêtre… Sketch qui fait rire jaune ! Aussitôt, les réseaux s’emballent : Bun n’est ni tombé, ni ne s’est suicidé ; il a été lui aussi éliminé (comme Dénécé et Marleix) car il disait des choses « dérangeantes » dans ses spectacles… Comme qui ? Mais comme Coluche pardi, et Balavoine, qui ne sont pas morts d’accidents stupides eux non plus, mais bien par la volonté du Pouvoir de leur époque qui cherchaient à les faire taire. Comme eux, « Chinois marrant » était trop « subversif »… Comment on dit « mon cul ! » en chinois déjà ? C’est tout juste si les contestataires de la réalité, sûrs d’eux comme d’habitude, ne disent pas que c’est Brigitte Macron qui l’a poussé en personne ! « Bun, c’était notre nouveau Coluche… » Rien à voir ! Le seul point commun qu’ils ont, Coluche et lui, c’est qu’ils sont morts accidentellement. Le surnom de Bun était en soi une antiphrase car il n’était ni complètement chinois, ni très marrant ; plutôt cambodgien et absolument pas drôle, comme la plupart des « comiques » d’aujourd’hui (j’en ai souvent parlé). Et quelle laideur ! Un monstre, une insulte à la civilisation chinoise. Lisa Bresner, une vraie suicidée, elle, aurait été d’accord avec moi : c’était quoi cette espèce de double buisson pas du tout ardent mais couleur cendrée quand même, qui encadrait filassement le gros ballon jaunâtre dégonflé et poilu qui lui servait de tête, à Bun, et qui était ornée en permanence d’un rictus de haine manifeste ? Attifé, sur scène comme à la ville, en épouvantail dans de larges mi-sweets mi-tuniques bariolés, ça se voyait à ses mouvements que « Chinois marrant » était sous médocs, son corps était mal dans son être (on appelle ça « un mal-être », parait-il) de connard, laquais de l’humour bien-pensant. Bun Hay Mean avait fait tout son buzz sur des vannes « racistes pour dénoncer le racisme », alors que ce Chinetoque puait le premier degré raciste de base. Ma mère aurait détesté ce Chinois : elle détestait tous les Chinois. Elle qui n’était pas du tout raciste, ni sur les Noirs, ni sur les Juifs, ni sur les Arabes, ne pouvait pas piffer les Jaunes (allez savoir pourquoi)… Hélène non plus d’ailleurs, mais elle, c’est parce qu’elle avait eu, avant moi, un amant, un Cambodgien également : Tchee, le seul raté du Petit théâtre de Bouvard, qui, lui aussi, est mort d’une chute d’une fenêtre, ou plus précisément, selon Bruno Gaccio (attention, sujet à conspi), « est devenu trader à Singapour et s’est jeté par une fenêtre ». Audrey et Alexandra, c’est plutôt les Noirs (avec les Juifs, bien sûr) qu’elles ne peuvent pas sentir, si je puis dire : pour tout l’or du monde (quoique Alexandra, il faut voir), jamais elles n’accepteraient de baiser avec un Noir, mais elles n’ont rien contre les Chinois. D’ailleurs, le Bun faisait partie de la bande de potes à Audrey, les humoreux Navo, Kyan Khojandi, Kheiron… Que des métèques sinistres ! « Chinois Marrant » était un tout petit peu moins mauvais que VDB, mais il faut le dire vite, il faut le rire vite.

Cela dit, la fenêtre reste ouverte : Bun Hay Mean a très bien pu se suicider (comme Gilles Deleuze, autre lourdaud ?) plutôt que tomber accidentellement du haut d’un immeuble, comme c’est arrivé à Chet Baker, à Amsterdam en 1988, lorsque Chet avait grimpé sur la façade de son hôtel pour regagner sa chambre, et dont on a dit aussi que c’était un suicide… Sauf que ce n’est pas parce qu’il était dépressif et bipolaire que « Chinois marrant » devait forcément se suicider, car comme en tout, il y a des hiérarchies dans les suicides… Il y a les aristocrates du suicide (Empédocle, Pétrone, Segalen, Jacques Rigaut, Chaval, Bosc) et les ploucs orgueilleux, exemples : François de Grossouvre du temps de Mitterrand, et donc de nos jours Marleix et Dénécé… Ça se mérite le suicide, comme la drogue ! Même Montherlant, parce qu’il devenait aveugle, ou Romain Gary parce qu’il devenait impuissant sont, pour moi, non recevables. Guy Debord, c’est presque limite (beaucoup d’orgueil). Le juge Lambert s’asphyxie dans un sac parce qu’il a peur qu’on découvre le ou les coupables dans l’Affaire Grégory et que sa responsabilité dans la foirade totale de son instruction le discrédite définitivement. Finalement, on dit qu’il y a toujours plein de facteurs différents, contradictoires mais convergents, qui amènent à l’acte suicidaire et qui le rendent ensuite insondable. Non. Les plus beaux et les plus authentiques suicides sont ceux qui ont une raison bien précise. En vrac : Judas se pend parce qu’il a trahi le Christ ; Pilate pareil, parce qu’il s’est lavé les mains de Lui ; et bien sûr, Hitler, Goebbels, Himmler se suppriment (on sait pourquoi aussi)… Si Van Gogh se tue, c’est parce qu’il ne supporte pas de continuer d’être à 37 ans à la charge de son frère Théo qui, sous l’influence de sa femme, commence à le lâcher ; Drieu La Rochelle avale des somnifères après avoir ouvert le gaz parce qu’il ne voulait pas être jugé ni condamné par une République qu’il avait toujours méprisée et combattue ; Ernst Kirchner se tire une balle redoublée dans la poitrine car il s’était vu classé par les nazis parmi les artistes « dégénérés » et parce qu’on avait brûlé ses tableaux ; Witkiewicz se tranche la gorge dans un champ parce qu’il ne veut subir ni le joug nazi ni soviétique dans son pays polonais qui venait d’être envahi par les deux armées ; Bernard Buffet se met un sac en plastique sur la tête pour s’étouffer parce qu’il ne pouvait plus peindre à cause de sa maladie de Parkinson ; Patrick Dewaere se tire une balle dans la bouche avec le fusil que lui avait offert Coluche qui le tenait du professeur Choron parce que sa femme Elsa s’était barrée à la Guadeloupe avec le même Coluche et menaçait Patrick de ne plus lui laisser revoir sa fille ; Otto Weininger, à l’âge de 23 ans, se tire une balle en plein cœur dans la maison où Beethoven mourut à Vienne parce qu’il se dégoûtait comme juif (bien que converti au protestantisme) et que son monument philosophique Sexe et caractère avait été accueilli avec indifférence ; Oscar Dominguez, s’ouvre les veines au réveillon 1958 dans son atelier de la rue Campagne-Première, culpabilisé d’avoir éborgné Brauner un soir de beuverie et se rendant à l’évidence qu’il ne serait jamais Picasso ; Raymond Roussel avale des barbituriques dans sa chambre d’hôtel à Palerme parce qu’il s’était ruiné à essayer de faire reconnaître son œuvre qui n’avait jamais eu aucun succès… Virginia Woolf est allée se noyer dans une rivière avec des pierres pleins les poches pour bien couler, parce qu’elle n’arrivait plus à écrire  parce que ses livres n’avaient aucun écho… J’en ai des kilos comme ça à vous servir… Louis Salou, George Sanders, Nino Ferrer, Michel Magne… Évidemment beaucoup sont dépressifs, alcooliques ou neurasthéniques comme Pascin, Sylvia Plath, ou Max Linder qui se suicide à deux avec sa femme sans être japonais comme Dazaï qui fera pareil (Shinjū)… Plus fort encore, dans le jazz (très peu de suicides dans le jazz), Frank Rosolino, un tromboniste blanc, ne supportant pas que sa femme se soit suicidée pour une infidélité, décide d’en finir. Avant ça, il tire sur ses fils, en tue un et blesse l’autre qui deviendra aveugle, puis Frank se tire une dernière balle dans la tête. Ça, c’est des suicides justifiés !

Lucide Saint-Just : « Notre liberté aura passé comme un orage, et son triomphe comme un coup de tonnerre. » 1792.

Superlucide Sade : « Non, nous ne voulons plus d’un dieu qui dérange la nature, qui est le père de la confusion, qui meut l’homme au moment où l’homme se livre à des horreurs ; un tel dieu nous fait frémir d’indignation, et nous le reléguons pour jamais dans l’oubli d’où l’infâme Robespierre voulut le sortir. » 1795.

Le free jazz ne supporte pas le second degré : à la moindre plaisanterie référentielle, mélodique en particulier, tout s’effondre. Aucun clin d’œil n’est supportable, ou plutôt aucun clin d’oreille à des airs connus. Seul Ayler a pu se le permettre avec La Marseillaise et les sonneries militaires esquissées et aussitôt triturées dans sa broyeuse de chocolat sonore. Ce qui ne fait pas du free une musique sans humour, mais elle l’est d’abord par l’énormité et le sérieux mélangés avec lesquels les musiciens l’exécutent (à tous le sens du mot).

Nous nous efforçons sans cesse de purifier notre musique, de nous purifier nous-mêmes, afin de nous élever, ainsi que ceux qui nous écoutent, vers des niveaux supérieurs de paix et de compréhension.

Albert Ayler

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N°27 – 07 juillet 2025

Revoilà Rima Hassan prise à partie dans la rue à Paris par l’employé d’une agence immobilière Orpi. IPhone à la main, Rima le filme et l’affiche ensuite sur X, donnant en pâture le Franco-Israélien et sa collègue jusqu’à ce qu’ils se fassent licencier… Le sioniste vindicatif, qui méritait qu’on lui réponde dans sa face, s’est retrouvé harcelé sur les réseaux (je croyais qu’elle était contre le harcèlement, la Rima) avec son nom, son adresse, son téléphone. Elle a lancé des milliers d’Arabo-LFIstes comme des chiens à la chasse à courre contre un seul gibier. Où a-t-elle donc appris cette bonne vieille pratique de la délation ? Petite fille dans son camp syrien de Neirab, entre son papa soldat et sa maman instit ? Certainement pas. On oublie qu’elle est arrivée à Niort à l’âge de 10 ans, elle est plus française que palestinienne, et c’est sur cette terre soi-disant prometteuse qu’elle s’est adonnée à l’art de la dénonciation, typiquement made in France. Maintenant, elle en est à capturer toutes les coordonnées de ses haters qui l’appellent ou lui envoient des messages insultants sur son WhatsApp, et à les diffuser. Jolie méthode, mademoiselle. Si encore sur chaque offenseur, elle constituait un dossier en faisant une enquête complète et illustrée sur lui, sur sa vie et ses exactions, allant jusqu’au fin fond de la moelle du sale con, jusqu’à le détruire, lui et sa pensée, de l’intérieur, comme ont fait Péguy, Bloy, Marx ou votre modeste serviteur lorsque quelqu’un nous chie dans les bottes, ce serait plus recevable… Mais là, c’est facile et tout simplement dégueulasse comme riposte ; c’est encore de l’orgueil. Désormais, pour ses fans robotomisés, qui n’est pas avec Rima Hassan, est contre la Palestine (sic) ! Il va falloir que ces Beurs binaires comprennent que cette impostrice a dissout la Palestine dans sa petite personne, c’est ça qui est terrible… Ça n’apporte rien aux Palestiniens de dénoncer des insulteurs même pas anonymes. En effet, pour une fois qu’ils ne sont pas anonymes ! À quoi ça sert de dénoncer des gens qui ne sont pas anonymes ? La députée a fait en sorte que la seule action possible (qu’elle encourage) pour la Palestine soit d’aller punir en bande tous les gens qui ne peuvent pas la blairer, elle. Quel rapport ? Rima Hassan s’est révélée là comme une petite Franchouillarde qui balance ses détracteurs faute de savoir les crucifier… C’était couru : un de ses zozos, se prenant pour un Zorro, est allé, de nuit, incendier une agence Orpi à Marseille, puis un autre a fait pareil sur une autre à Antibes… Maintenant, sur un seul clin d’œil de Rima Hassan, le moindre sous-arabe mélenchoniste abruti conspi (pléonasmes) s’en va détruire une simple Orpi comme si c’était tout Israël ! Pratique quand on n’a pas les couilles d’aller s’engager dans le Hamas pour défendre ses frères sur le terrain… Mais, pour moi, le plus grave, ç’a été la première réaction de miss Hassan quand elle a vu les images de l’incendie de l’Orpi marseillaise : « Faux c’est de l’IA. » Of couscourse ! Comme la première Beurette venue, son premier instinct, ç’a été évidemment de nier la réalité, d’attribuer ça à du fake fantasmé, alors qu’il était évident que les images étaient authentiques. Elle a eu le même réflexe que l’Élysée lorsque la vidéo de Macron se recevant une mandale de Brigitte est sortie. Rima Hassan a révélé ainsi son complotisme (on s’en doutait). Il ne faudrait pas la gratter beaucoup pour qu’elle dise qu’il ne s’est rien passé en Syrie de 2011 à 2024, et que son père n’a jamais participé à aucune action militaire bachariste… Ah, dernière chose qui la démonétise pour moi définitivement, c’est qu’à peine débarquée de sa flotillerie nunuche de cheftaine de pieds mal nickelés en partance vaine pour Gaza, elle a reçu les félicitations d’…Alain Soral ! « Sacrée petite bonne femme quand même ! » s’est fendu sur son compte le grand chauve au poil dans la main, avec en prime un smiley aux yeux en cœur ! Qu’est-ce qu’il espère ? Baiser Rima après avoir soi-disant baisé Sarah (Knafo) ? Pauvre Alain, avec son paternalisme de colon blanc (ce qui n’a pas eu l’air de gêner davantage Hassan que ça n’avait gêné Bouteldja), il a encore tout faux… C’est une loi rendue infaillible par le contre-flair systématique de l’auteur de Plus con, tu meurs ! (tant pis : il aura le sens des titres dans une autre vie) : on est sûr que si Soral soutient quelqu’un, c’est qu’il est forcément bidon !

Moi, souffrir ? Ça me ferait mal !

Anecdote sur Django Reinhardt rapportée par Philip Catherine qui la tenait de Stéphane Grappelli (et qui se retrouve donc ici dans ma Feuille nabienne). Dans les années 30, en plein concert du Quintet du Hot club de France, Django s’est retourné furieux contre son frère Joseph Reinhardt parce que celui-ci avait fait une faute d’harmonie. Django l’a engueulé devant tout le monde et Joseph a été si vexé et si troublé qu’il a laissé sa guitare sur scène et est parti avec la chaise, au lieu de faire le contraire !

La nuit, quand je lève la tête, je ne vois pas des étoiles dans le ciel, mais des billiards de tétons lumineux !

Choses sur Matisse. Il était allé pour commencer dans l’atelier de Bouguereau qui le chargeait de « blaireauter les fonds », et lui interdisait de faire les ombres avec le doigt. Après, il s’est retrouvé chez Ferrier, un autre maître à la con, qui était outré parce que pour peindre un modèle, Matisse commençait par les mains. Et enfin, il aboutit chez Gustave Moreau. Il donne plein de détails formidables sur l’enseignement de Moreau ; par exemple : Moreau était un tellement bon prof qu’il pouvait un jour faire l’apologie de Raphaël, le lendemain de Véronèse et le troisième jour de Chardin. Il disait aussi à ses élèves de pas aller trop au Louvre pour copier les anciens ; c’est pour ça que Matisse avec son copain Marquet allaient dessiner dans la rue. Et il reprend l’expression de Delacroix : « On devrait pouvoir dessiner un homme tombant du sixième étage. » Moreau encourageait ses élèves et critiquait les autres professeurs. L’idéal, disait Matisse, c’est d’avoir un atelier avec trois étages. Au premier, on étudie devant le modèle ; au second, on continue l’étude du modèle mais sans le modèle, et au troisième, on apprend à dessiner sans modèle du tout. À la quarantaine, Matisse avait été tenté d’ouvrir une académie lui-même, puis il a abandonné, évidemment, il a préféré être seul. Il était gêné quand ses toiles ont fini par se vendre beaucoup et très chères. Il disait : « Suis-je condamné à ne plus faire que des chef-d’œuvres ? »

Je n’ai jamais pu lire Lévinas. Il m’a toujours fait penser à de « la vinasse » dont se gargarisent les faux intellos épris de philosophie facile. Les lecteurs de Levinas sont comme des sommeliers vous sommant de déguster cette piquette de philo bouchonnée, de l’ingurgiter avec gourmandise par petites gorgées, en aspirant un filet d’air pour en diffuser la richesse sur leurs muqueuses, puis la garder quelques instants dans le creux de la langue et la faire tourner d’une façon dégoûtante dans leur caboche de pseudo-connaisseur, avant de la recracher dans une petite bassine de « culture ». 

La CAF se rebiffe.

Pour avoir publié sur TikTok une vidéo d’elle en train de se cuisiner un homard à 14 euros, Nadine, de Toulouse, 42 ans, bénéficiaire du RSA, se voit être immédiatement suspendue de ses droits après que la Caisse d’Allocations familiales l’a repérée et a estimé que : « son train de vie affiché est incompatible avec les déclarations de ses ressources ». Nadine râle : « J’ai acheté ce homard en promo, c’était une folie d’un soir, je n’ai pas fraudé ! » Bon appétit ! Et si elle avait dépensé pour 14 euros de boîtes de sardines, l’aurait-on punie aussi durement ? Ô surveillance algorithmique des allocataires ! Ô droit au contrôle social numérique !

La plupart des enfants pleurent parce que leurs parents n’arrivent pas à les empêcher de pleurer.

À 66 ans, trois seuls problèmes : garder sa force physique, gagner de l’argent et ne pas perdre de temps.
NB : Les verbes peuvent être intervertis.

L’Avventura ; Une vie difficile ; Le Professeur ; La Soldatesse ; Les Choses de la vie ; Peur sur la ville ; Le Christ s’est arrêté à Eboli : quelques-uns des films où Lea Massari incendie les scénarios de sa crinière roussie de femme en feu souterrain. Et ce feu vient de s’éteindre. Feu Lea ! Elle est morte à Rome à l’âge de 91 ans : très bon âge pour mourir pour une mère… Pourquoi une mère ? Mais parce qu’à jamais, elle restera la mère idéale dans Le Souffle au cœur de Louis Malle, sorti en 1971 : enfin une mère qu’on a envie de baiser, et qu’on baise ! La mort de Lea est une occasion de le revoir. Le meilleur film de Malle avec Lacombe Lucien (1974). Ça commence avec du Parker sur l’anatole, avec la descente en F#7, à toute berzingue (avec Max Roach), pendant tout le générique, puis le film se déroule (en 1954) à Dijon : la guerre d’Indochine, Ðiện Biên Phủ, la messe pour les « héros » à qui le curé dédie son sermon, Mendès-France qu’on espère voir accéder au pouvoir, les livres de Camus, de Crevel, de Huysmans qui passent, les affiches de Sidney Bechet, la télé en noir et blanc avec Maurice Chevalier, on voit même à un moment une photo d’Ornette Coleman (seul anachronisme)… Le héros, c’est le fils (Benoît Ferreux), il a deux frères qui lui font des misères, c’est le chouchou de sa maman italienne, Lea Massari, magnifique lionne avec ses étoiles de rousseur sur le nez et les joues. Intelligemment, Malle lui a fait garder son accent. Le père, c’est Daniel Gélin, connard gynécologue. Dans ce milieu catho bourge à vomir, le fils détonne : il est fan de jazz be-bop, il vole un disque de Charlie Parker qu’on entend encore, comme tout au long du film. Ils se mesurent leurs bites entre frères, ils imitent leurs parents, font peindre un faux Corot pour remplacer le vrai du salon ; que des conneries… Pendant que son père va honorer maman, fiston va se faire dépuceler par une putain dans un bordel, avec toujours Parker en fond, qui joue le blues, mais le dépucelage est gâché par ses cons de frères. Le chouchou vexé va se branler en lisant Vernon Sullivan et en écoutant le Bird. Il y a aussi Michael Lonsdale en prêtre confesseur qui, entre deux pelotages de cuisse, lui fait réciter son grec : « Vous savez que Heidegger a écrit 200 pages pour essayer de traduire deux lignes d’Héraclite ? ». « Il faut traiter votre fils en adulte » dit aussi le curé à la mère… De retour d’un camp de scouts, on détecte un souffle au cœur au petit monstre, il doit partir en cure où le père les dépose, lui et sa maman. Ils sont seuls et la tension monte, il lit Histoire d’O, il est jaloux des jeunes gens qui kiffent sa mère, puis la reluque en train de prendre son bain, beau cul quand elle sort de la baignoire… Mama Lea le gifle de l’avoir zieutée. Un soir, il l’entend dans sa chambre qui a fait venir son amant. Elle partira avec lui pour deux jours, c’est la détresse du fils, il fouille dans l’armoire de sa mère, se repaît de ses soutiens gorges… Il drague les petites malades de la cure comme lui, et fréquente un copain fasciste qui parle comme Pascal Praud aujourd’hui ! Quand maman Lea revient, son fils est en train de lire Proust en écoutant Dizzy : « On ne peut pas arrêter cette affreuse musique ? » « Mais maman, c’est Gillespie ! ». Le gentil garnement la console de son escapade avec son amant qui a mal tourné. Ça, c’est très beau : le fils consolant sa mère qui s’est fait jeter par son amant. Elle trouve que son enfant est une « merveille », et ils s’encomplicent tous les jours un peu plus, tout en tendresse et compréhension. Elle lui lave les cheveux, lui fait les pieds, ils batifolent, vont au bal du 14 juillet, il ramène sa mère bourrée qu’il déshabille dans son lit parce qu’elle n’en a même plus la force. On est à 8 mn de la fin, et c’est LA scène… Moralité (ou immoralité ?) : il faut d’abord détruire l’amant de sa mère pour baiser la femme de son père. De l’aveu même de Lea, rien n’a été plus sain que de tourner cette séquence avec le jeune acteur Perreux (« alors, on la fait, cette inceste party ? »). Non seulement la séquence a été filmée dans la plus grande pureté, mais ce qu’elle raconte, cet amour authentique, ce basculement exceptionnel dans le sexe entre une mère digne de ce nom et son fils pas du tout pédé (c’est très rare) est très bien signifié par Malle. Il y a si peu de fils qui aiment leur mère comme des hommes… Pédophilie ? Inceste ? Adultère ? Rien et tout de tout ça ! Ceux qui penseraient à Brigitte Macron avec son jeune élève Emmanuel saliraient tout. La Massari, après avoir joui de son rejeton, dit : « Nous nous en souviendrons comme d’un moment très beau, très grave, et qui ne se reproduira jamais plus. Ce sera un secret entre nous, et quand j’y repenserai, ce sera sans remords, avec tendresse. » Encore Parker (dommage, c’est toujours le même disque). Pour fêter ça, le fils inassouvi quitte la chambre conjugalo-maternelle (pour ne pas dire nuptialo-maternelle) et va baiser une jeune fille de la cure dans sa chambrette. Quand il revient au matin, il retrouve ses frères arrivés avec leur père (doublement cocu) pour les récupérer, lui et sa mère qui sort de sa chambre encore dans son rêve… Comme le chenapan a découché, tout le monde se marre, et fort, ils sont tous fiers de cet adolescent qui commence sa vie d’adulte (sans savoir que pour cela, il a fait l’amour à sa mère). Enfin une famille regardable ! Malle ainsi dédramatise l’inceste auquel on a assisté par un éclat de rire général qui dit tout… À la sortie du film, un simple spectateur d’une salle de ciné à Florence a porté plainte contre Lea Massari pour « corruption de mineurs » (oui, comme Jean-Marc Morandini !), sans tenir compte de son statut d’actrice, et elle s’est retrouvée, en Italie, prise dans un procès qu’elle a voulu affronter « pour créer un précédent » dit-elle, afin de pousser les tribunaux à tomber dans l’absurdité de poursuivre des acteurs incriminés à cause de leurs rôles : faudra-t-il emprisonner tous ceux qui jouent des assassins ? Lea Massari fut acquittée heureusement ! La dénonciation de l’inceste s’est accrue de nos jours où la société a la passion de jouir en s’insurgeant contre celui qui se voit comme une bite de père sur la figure de sa fille, c’est-à-dire l’inceste sexuel et forcé, pour mieux occulter celui qui ne se voit pas, l’inceste moral consenti qui resserre, par les liens hideux du copinage idéologique, financier et professionnel, les « bourreaux » et les « victimes », tous deux volontaires… Ah ! Qu’est-ce que ce serait bien qu’un écrivain aujourd’hui traite de cette question, en long en large et surtout en travers, sur des dizaines et des dizaines de pages écrites et travaillées depuis des années, et qui serait publiées dans le prochain numéro de sa gazette numérique par exemple ! Mais ne rêvons pas…

Il ne faut pas mettre tous ses Œdipes dans le même Papa nié.

Hélène Cixous

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°26 – 30 juin 2025

« La guerre des 12 jours » ? Échecs à tous les étages ! Échec pour les mollahs qui se sont bien fait claquer et acceptent d’arrêter leurs contre-offensives. Échec pour Israël qui aurait bien voulu continuer la guerre avec l’aide des Américains. Échec pour la vieille morue Reza Pahlavi qui se voyait déjà sur le trône de Téhéran mais qui va devoir rester à Paris et, sous l’orage, entrer chez un traiteur persan, rue des Entrepreneurs, pour s’offrir une bastani ou un faloodeh en guise de consolation. Échec pour les Iraniens de là-bas qui bandochaient déjà sur un changement de « régime », comme si on parlait de bananes… D’ailleurs, vouloir absolument changer de régime, c’est quoi d’autre que de vouloir troquer une république bananière (islamique) contre une autre ? En vérité, je vous le dis, il n’y en a qu’un qui triomphe, comme d’habitude, c’est Trump ! Il a baisé tout le monde, jusqu’à Bernard-Henri Lévy qui est passé en 24 heures de « Merci, Trump » à « De quoi je me mêle, Trump ? » lorsqu’il a vu le boss yankee se retirer du jeu juif, et ne pas vouloir finir le sale boulot de Sion…

Oui, car, finalement, Trump en reste là : c’est l’imprévisibilité du Gémeaux qui fait n’importe quoi et qui réussit quand même ! Avec Donald, ce sera one shot pour ce coup-là encore, un peu comme il avait fait en Syrie en 2017 en frappant les stocks chimiques de l’armée syrienne sans chercher à renverser Bachar. J’aurais dû m’en douter ! Moi aussi, Trumpos m’a roulé dans sa farine : j’ai cru un instant qu’il voulait aider les Juifs à prendre le pouvoir en Iran et les Iraniens sur place à se débarrasser du Guide suprême ; mais non ! Mea Culpa ! Je n’ai pas eu assez confiance en son antisémitisme ! Il n’aime que ça, le Trump : taper sur les doigts des garnements une seule fois pour les rappeler à l’ordre. Juste un petit vol de sept chauves-souris bombardières pour frapper trois usines et faire passer à l’Iran le goût de se sururaniumiser. Opération « Marteau de minuit » ! That’s enough… Son truc à Trump, c’est le cessez-le-feu, et comme dit la crapule visqueuse Franck Tapiro qui veut faire le malin lacanien, c’est le « cessez-le-Feuj »… Tapiro (vous savez, ce tapir qui ne sait que lâcher de sa trompe des rôts plus puants les uns que les autres et qui avait organisé le quizz « questions pour un champion de l’ignominie » sur le nombre de victimes à Gaza lors du gala DDF) ne sait pas si bien dire : c’est pour faire cesser le Feuj en effet que Donald Trump a mis en place un cessez-le-feu obligatoire, comme il le fera sans doute entre l’Ukraine et la Russie. On l’a vu d’ailleurs furieux qu’Israël viole le deal : « I’m not happy with Israël ! »… « Dès que nous avons conclu l’accord, Israël a largué un grand nombre de bombes, une quantité jamais vue auparavant. Je ne suis pas content de ce qu’Israël a fait. Vous savez, quand je dis ‘‘OK vous avez 12 heures ’’, vous ne lâchez pas vos bombes… ». Quel président américain a osé dire ça ? Mission accomplie ! Big Daddy est reparti à sa partie de golf interrompue : il n’a pas que ça à faire, des trous dans la cambrousse de Fordo et de Natanz ! Il a d’autres trous à fouetter.

Les mollahs, c’est les grands méchants mous ! Je vous l’avais dit que l’Iran était militairement « à la ramasse ». Évidemment, il n’avait pas les moyens de riposter sévèrement contre Israël et l’Amérique qui l’ont agressé, et en plus, il n’en a pas envie. Même pas capable de fermer carrément le Detroit d’Ormuz (c’est Poutine qui a dû dire à Khamenei de ne pas le faire) ! Après 610 morts et 4 700 blessés du côté iranien contre 28 du côté israélien, l’Iran s’est couché ; maintenant, il est sous la table des négociations comme un grand chien fatigué et plein de poussière en train de roupiller… Le Guide va se rattraper sur les siens. Plus facile de punir son peuple que celui qui se dit « élu », n’est-ce pas ? Et ça va y aller, les traîtres pendus et autres espions infiltrés ! Ah, c’est pas des sunnites qui auraient renoncé si vite et se seraient soumis à un cessez-le-feu ordonné en plus par le grand blond à l’oreille cassée… Pour être totalement honnête, il faut dire que si les Iraniens ont tapé comme des manches sur les cibles israéliennes, les Américains et les Israéliens n’ont pas été aussi brillants qu’ils le disent : même eux doutent d’avoir endommagé suffisamment les installations nucléaires pour empêcher les Iraniens de recommencer leurs conneries dans quelques temps. On les soupçonne même d’avoir pu se barrer avec des bonbonnes d’uranium enrichi (c’est pas si encombrant) planquées dans une vingtaine de camions qu’on a vus quitter les sites visés et détruits (en surface) puis s’insinuer dans les montagnes, à la queue leu leu zarathoustrienne ! Au fait, qui a étudié le rapport de Nietzsche avec la Perse (une Perse fantasmée par lui, sans doute comme « sa » Grèce), et du point de vue strictement zoroastrien ?

Je ne saurai jamais si c’est le monde qui accélère ou si c’est moi qui ai trop de choses à en dire.

Michael Jackson et Prince sont excellents, mais deux fois moins bons à eux deux que James Brown tout seul !

Analogie à faire entre James Brown et Herbert von Karajan. Orchestre bof mais dès qu’ils y touchent, c’est le feu. Et pourtant, leur intervention n’est pas à proprement parler instrumentale, mais leur direction change complètement le son de l’orchestre, et instantanément. 

Discussion révisionniste :
— Je voudrais 6 millions de Juifs, s’il vous plaît…
— Y en a un peu moins, je vous les mets quand même ?
— Oui, merci !

Faust-Édouard Nabe.

On retire sa Légion d’honneur à Sarkozy ! « Le premier président à qui ça arrive depuis Pétain ! » aboient les gauchiots. En revanche, pour les droitarés et autres extrême-droitartes, bref pour tous ceux qui lui donnent encore du « président Sarkozy » long comme le bras de Lucky Love, et qui n’avaient trop rien dit pour son bracelet électronique à la cheville, la privation de sa décoration honorifique, c’est le summum de l’injustice… Les Bolloréens sont bouleversés parce que leur héros avait fait preuve d’un si fort courage en arrachant un « petit Noir » des mains de « Human Bomb », preneur d’otages dans l’école maternelle de Neuilly en 1995, que c’était normal qu’on lui donne la Légion d’honneur pour cela ; sauf que c’est faux : ce n’est pas la raison de son obtention de la médaille, sinon on la lui aurait remise dès le dénouement du rapt par la police (exécution du « terroriste » dans son sommeil, comme récemment, lors de l’Opération Narnia, le Mossad l’a fait sur neuf scientifiques et ingénieurs iraniens). Non, c’est pour tout son « parcours politique » que Sarkozy avait reçu la Légion d’honneur ; c’est encore plus gerbant ! Au lieu d’être content qu’on la lui enlève pour une sombre histoire insignifiante d’écoutes téléphoniques, Sarkozy se laisse plaindre comme une victime aussi injustement frappée que l’avait été Alfred Dreyfus ! C’est la dégradation du capitaine Sarko ! À part la judéité, leur point commun, c’est la connerie patriotique. Dreyfus, parce qu’il se savait innocent, n’aurait pas dû se sentir humilié que la France aveuglée par son antisémitisme l’ait dégradé. Sarkozy, lui, devrait plutôt se sentir soulagé de ne plus avoir cette médaille bien pendue comme une langue de pute sur son veston côté gauche. Eh bien, non. Malgré sa dégradation, son bannissement et bagnissement, et sa réintégration dans l’armée du bout des doigts, Dreyfus est resté aussi fier d’être militaire que Sarkozy d’avoir été ministre puis président. Et pire : s’il pouvait, Sarkozy se représenterait en 2027 aux Présidentielles, comme Dreyfus n’a pas hésité, pendant la guerre de 14, à rempiler à plus de 50 ans pour se retrouver à Verdun et au Chemin des Dames pour combattre finalement ses frères, puisqu’il était aussi un peu allemand…

À propos de Dreyfus. Ils ne savent plus quoi faire pour redorer l’image des Juifs, en ces temps sombres (moi je les trouve plutôt lumineux) de « recrudescence de l’antisémitisme ». Patrick Cohen sur France Inter : « La Nation française élève à titre posthume Alfred Dreyfus au titre de général de brigade. La proposition est signée Gabriel Attal. Les sénateurs PS l’ont fait à l’identique, elle a été adoptée unanimement par la Commission de la Défense et elle répond à un appel lancé par Pierre Moscovici… » Tout est dit, non ? Presque… Général Dreyfus ! 130 ans après sa déportation à l’Île du Diable. La Grande Muette arrête donc de faire la sourde oreille, elle qui avait déjà refusé plusieurs fois d’élever l’ex-dégradé à un grade supérieur. Un projet d’une statue de Dreyfus à installer dans la cour de l’École militaire fut même annulé en 1985 par Mitterrand, grand combattant de l’antisémitisme comme on sait : « Il faut donner aux militaires un exemple ; pas un remords ».

Le volcan Grégory. La Chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Dijon a décidé le mercredi 18 juin de convoquer Jacqueline Jacob (80 ans), la grand-tante du petit Grégory déjà mise en examen en 2017 avec son teubé de mari Marcel pour — rien que ça —  « enlèvement et séquestration suivi de mort ». Cette fois-ci, c’est pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un crime » (sans doute pour faire moins peur à la vioque à tics et qu’elle finisse par craquer). Elle va y aller mais dans plusieurs mois, ce qui est absurde (elle va avoir le temps d’affûter ses alibis ou même de se suicider). Jacqueline, c’est celle que tout le monde soupçonne d’être le corbeau, le corbeau par écrit du moins, et même celui qui a rédigé et posté la lettre de revendication un quart d’heure avant que l’enfant soit assassiné. L’info de la convoc’ de la Jacob, glissée discrètement comme une lettre à la poste au milieu du fracas guerrier israélo-irano-américain, nous fait l’effet, à nous autres connaisseurs, d’un gouffre qui s’ouvrirait sous nos pieds. Pour l’instant, ça ne donne aucune indication nouvelle sur le déroulement des faits de cette journée du 16 octobre 1984, mais c’est reparti, tout remonte, toute cette lave d’incertitudes est recrachée par le volcan Grégory qui vaut bien celui de l’Etna dont on parlait il n’y a pas si longtemps… Oui ! Plus qu’une plaie qui ressaignerait en permanence à la moindre fissure, Grégory est un volcan en sommeil qui érupte régulièrement depuis plus de 40 ans, et on est tous tombés dedans, tels des milliers d’Empédocles attirés par curiosité par ce qu’il s’y bouillonne au fond… Je dis « nous » et « on », car je ne m’exclus pas de cette passion. Oh, non ! J’ai en boîte des dizaines et des dizaines et des dizaines de pages de notes, de réflexions et de supputations plus réalistes et plausibles les unes que les autres sur l’affaire Grégory et ses corbeaux, son meurtrier ou ses meurtriers. Dans cette histoire, les spéculations varient tous les jours, et même plusieurs heures par jour quand on s’y penche : à 13h00, je suis persuadé que c’est Bernard Laroche qui a fait le coup tout seul et jusqu’au bout (tout l’indique) ; à 15h00, la possibilité qu’une seconde équipe soit intervenue à Docelles pour récupérer l’enfant s’impose ; à 18h00, il semble évident que ce sont les Jacob qui ont réussi à s’échapper de leur boulot pendant 3/4 d’heure pour commettre le crime et balancer le gosse à la Vologne ; à 20h, un autre membre de la famille, jusqu’ici jamais soupçonné (sauf par moi), se faufile insidieusement dans mon esprit à cause de sa présence plus que cheloue à tous les moments cruciaux du drame ; à minuit, il m’apparaît clair que le frère de Jean-Marie, Michel Villemin, était le mieux placé pour assister son meilleur ami Bernard dans le kidnapping et l’exécution vengeresse de l’enfant… Le volcan Grégory gronde ainsi en permanence… Jusqu’à la révélation finale, on peut juste se contenter de poser des questions (auxquelles d’ailleurs très peu d’observateurs, et surtout pas de journalistes, apportent des réponses) qu’on sème comme des petits cailloux dans la Forêt des Hypothèses (Vosges) pour être sûr de retrouver son chemin…

Tout ça, c’est une question de femmes. Comme les sionistes se sont aperçus que la guerre des images avait été gagnée par une Syrienne mélenchoniste pro-palestinienne qu’on juge super belle et sexy (il faut le dire très vite), ils ont contre-attaqué en sortant des femmes à eux, et pas qu’un peu ! Sur TikTok, on tombe sur des shorts en boucle où l’on voit des soldates israéliennes de vingt ans, en treillis, plus bandantes les unes que les autres, en train de danser, et drôlement bien, sur le tube funk-disco des années 70, Freak, c’est chic… On ne peut pas y échapper quand on scrolle. Voilà le nouvel arsenal de bombes d’Israël ! De vraies femmes aux moues et aux déhanchés de rêve, chattes et seins bien moulés dans leurs treillis de tsahalopes… Mama mia (je ne sais pas comment ça se dit en hébreu…) !… J’avais publié dans mon magazine Patience numéro 3 (2015) des photos de combattantes à Jérusalem déjà superbement provocatrices qu’on avait remarquées, Frédéric Pajak et moi, lors de notre voyage en Israël en 1991, mais là, c’est trop fort ! C’est à vous dégoûter d’être antisémite ! Le pauvre maquereau Mélenchon, avec sa truie plus très rose Panot, son petit hippopotame qui bâille Obono, son caniche mal toiletté Manon Aubry et sa petite singe au poil roux Rima Hassan, ne fait pas le poids ! Freaks out !

Sexuellement, comment peut-on ne pas être avec une Juive ? Je ne comprends pas.

Je me trouve seul, exclu de cette communion sanglante. Une fois de plus, je me sens, comme dans l’Affaire Dreyfus, isolé du reste des hommes. Et je cherche à comprendre pourquoi je suis ainsi, et d’où me vient ce don funeste de ne pouvoir m’associer à aucun des grands mouvements humains.

Romain Rolland

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°25 – 23 juin 2025

Encore Polnareff. Je me rappelle que Philippe Sollers avait eu l’intention d’appeler son roman Femmes (1983) Sperme (ce qui était déjà un titre plus audacieux), puis s’était dégonflé. C’est Michel Polnareff qui appellera son autobiographie Sperme (2016) et même Spèrme, avec un accent grave (« un accent très grave », dit le chanteur), et quatre lettres — p, è, r, e — typographiées en rouge, pour que le père soit incrusté dans son sperme… Polnareff savait-il qu’il rappelait ainsi « le Père Sperme », concept, également autobiographique, de Louis- Ferdinand Céline ?…  En tout cas, le jeu de mot polnareffien est tout sauf gratuit, car d’abord Polnareff avait des relations terribles avec son père qui l’a obligé à devenir musicien (Spèrme s’ouvre avec le chapitre : « Être tout le contraire de mon père »), mais aussi parce qu’on sait que Michel s’est fait trahir par sa femme américaine qui lui a fait leur enfant, prévu et annoncé (le jour de son anniversaire !), avec un autre sperme que le sien, et que Polna s’est donc retrouvé le « pèrsme » (moi aussi je m’amuse) du petit Louka qu’il a dû lui-même accoucher dans la nuit du 27 décembre au 28 (2011) dans la baignoire de leur salle de bain de sa villa de Palm Springs, comme il le raconte dans Spèrme… Lui qui ne voulait pas assister à la naissance de l’enfant, il l’a « sauvé des eaux » comme il dit ! Puis, une fois sa colère d’avoir été cocufié par une éprouvette (un Strindberg en serait devenu fou) passée, Polnareff a reconnu Louka, et l’a élevé avec amour, alors que c’est peut-être ce qui peut arriver de pire à un père : avoir de sa femme un enfant dont le sperme fécondateur n’est pas de lui.

J’avais bien raison de ne pas faire confiance à ces Juifs faussement contrits qui grimaçaient devant le carnage permanent de Netanyahou à Gaza, et qui se disaient enfin décillés sur les crimes de ce personnage. Élie Barnavi qui, en 2002, chez Ardisson, me déniait toute compétence comme « commentateur des problèmes du Proche-Orient » et menaçait de quitter le plateau parce que je continuais à traiter Sharon de « criminel de guerre », s’est présenté dernièrement en détracteur radical de Netanyahou (ce Sharon bis, en pire), jusqu’à parler de lui comme responsable d’un « crime contre l’humanité massif » et de Tsahal comme d’une « armée génocidaire » ! Finkielkraut himself a qualifié les membres du gouvernement Netanyahou de « ministres maléfiques »… De Denis Olivennes à Michel Hazanavicius, de Frédéric Haziza à Élisabeth Lévy ! À quand BHL (non, pas BHL) ? Beaucoup de Juifs intellos et de goys ou de collabeurs, habituellement lèche-culs d’Hébreux (Jean-Pierre Filiu, Edwy Plenel, Martine Aubry, Erik Orsenna, Kamel Daoud…), avaient pris récemment leur distance… Et patatras ! Voilà que Netanyahou, sentant que ça commençait à chauffer pour lui, que le vent tournait jusqu’à Tel Aviv où les familles, attendant encore pour rien leurs kidnappés par le Hamas le 7-Octobre, trépignaient sur la « Place des otages », et que leur colère grondait, a eu l’idée, pour faire diversion, d’ouvrir un septième front de guerre : après la Palestine, le Liban, le Yémen, la Cisjordanie, l’Irak et la Syrie, il manquait l’Iran à son tableau de chasse, et quelle chasse !

Escamotage de Netanyahou ! En attaquant l’Iran, ce gros porc-beauf de Bibi se récupère la plupart des Juifs critiques qui maintenant sont totalement d’accord pour cette « guerre préventive » contre un Iran soi-disant sur le point de concrétiser son programme nucléaire. Magique ! D’une heure à l’autre, la compassion pour Gaza s’est évaporée puisqu’il y a mieux à faire, c’est-à-dire : soutenir l’insoutenable Netanyahou qui tout à coup devient soutenable puisqu’il attaque un vrai pays, et pas de pauvres Gazaouis sans défense. Par son offensive anti-iranienne, cet enculé a stoppé net le mouvement mondial pour sauver la Palestine… Il a même eu, dans ce sens, une sorte d’éclaireuse qui a ouvert le chemin, et l’a transformé en impasse, en la personne de Rima Hassan. Elle aussi a sonné le glas de la véritable lutte pour la Palestine puisqu’avec sa flottille foireuse, elle a décrédibilisé la Cause par sa petitesse de vue et sa gaminerie militante à la française. Ce n’est pas un hasard si le lendemain de son retour, le vendredi 13 juin, Netanyahou déclenche la guerre en Iran : ça s’est fait en deux temps et maintenant ç’en est fini de l’élan pour Gaza : la caravane al-Soumoud est bloquée en Libye ; les mecs de la Marche pour la Paix se sont fait tabasser et sont rentrés piteusement chez eux (j’ai entendu un gerbant « billet d’humeur » sur RCJ de Tristane Banon, d’un mépris équivalent à ceux que Sophie Aram multiplie sur France Inter) ; et bien sûr, les bombardements continuent sans cesse dans l’enclave déjà détruite, et tout le monde s’en branle.

Dieu (oui, Dieu) sait si je n’ai que des reproches à faire à l’Iran, et depuis longtemps, je l’ai expliqué dans mes Porcs, depuis ma révélation en direct lors de l’émission de Taddeï en 2007 où, face à des Blancos atlanto-néo-cons pro-yankees anti-bombe iranienne, qu’il fallait bien sûr contrer dans leurs bellicisme parano et raciste, je compris que ça ne m’obligeait en rien à entrer pour autant dans le camp pro-iranien qui déjà me débectait par son complotisme et son révisionnisme, les « héros » du scorpion marrant Ahmadinejad étant Garaudy et Faurisson (sics). Non ! Je n’allais quand même pas, par antisionisme, me retrouver avec les Soral & Dieudonné, Meyssan et Cie, stipendiés par les Iraniens !… Hop, Houdini, contorsionne-moi ce corps ! Je me suis désentravé comme un chef ! J’avais déjà refusé plusieurs voyages à Téhéran avec mon amie Isabelle Coutant Peyre par exemple, préférant aller seul (avec ma merveilleuse copine Shéhérazade), et dès 2002, en terre chiite mais irakienne, à Najaf (la ville d’exil de l’ayatollah Khomeini), à Samarra et à Falloujah… Mais surtout, ce que je ne peux pas pardonner aux Iraniens, même s’ils bombardent Israël aujourd’hui, c’est ce qu’ils ont fait en Irak, c’est-à-dire préférer collaborer avec les Américains plutôt que de soutenir les Irakiens envahis et décimés sur leur terre. Oui, pour se venger de Saddam, les chiites d’Irak, soutenus à mort par les Iraniens, se sont carrément rangés avec les États-Unis, et ont torturé et emprisonné des milliers de Sunnites qui ont fini, heureusement, par se révolter et former Daesh. Voilà pourquoi Daesh a tué « principalement », comme le chantent les perroquets déplumés occidentaux, des « Musulmans », mais pas n’importe quels Musulmans : des traîtres chiites, ou des collabos sunnites. Voilà, n’oublions jamais que les plus grands résistants (vous savez, ceux qu’on appelle « terroristes » dans les médias castrés et décervelés) sont des sunnites et jamais des chiites. Enfin, autre faute et de taille : au moment de la révolution syrienne, les Iraniens ont appuyé le Hezbollah qui était pour Bachar al Assad, alors que c’était une force libanaise qui aurait dû s’opposer au tyran et à l’Iran. Et tout ça par chiisme encore ! Miroir aux Alaouites ! Enfin, avec Poutine, l’Iran n’a pas hésité à aider l’armée de Bachar à massacrer son propre peuple (600 000 morts). Impardonnable ! Voilà pourquoi on ne va pas plaindre les Iraniens parce qu’Israël les attaque !

Ce sont les Perses (Cyrus puis Darius) qui ont libéré les Juifs captifs à Babylone et les ont autorisés à reconstruire leur putain de Temple. Ça non plus, je ne l’avale pas. Ainsi, Netanyahou veut inverser le sens de l’Histoire, c’est-à-dire qu’il veut que ce soit lui désormais, le Juif, qui libère les Persans captifs de la domination des mollahs, et par là-même le monde entier de la menace nucléaire et islamique, car pour lui c’est pareil ! Netanyahou se présente en sorte de libérateur, sinon de messie, alors que c’est le pire criminel de l’époque, et qu’importe si les Perses d’aujourd’hui n’ont aucune envie d’être libérés par un Juif comme Netanyahou ! Il en fait fi, comme de tout le reste, puisque ça marche : d’un côté les antisionistes courent se jeter dans les jupes de Khamenei parce qu’il fait le « bon boulot » d’attaquer Israël ; et de l’autre, les sionistes (y compris ceux qui commençaient à tirer la gueule) encouragent à fond leur Bibi parce qu’il fait le « sale boulot » tant attendu… Le sale boulot, c’est d’abattre l’Iran parce que c’est un pays qui veut la bombe atomique pour détruire Israël… Comme si Israël lui-même n’avait pas la bombe atomique et qu’il ne pensait pas qu’à ça depuis des décennies : détruire tous les pays alentour : Liban, Syrie, Jordanie, Palestine…

Dégoûtation. On ne sait plus ce qui dégoûte le plus : les Juifs, aussi bien ici que là-bas, qui pleurnichent parce qu’ils ont eu 14 morts, 2 immeubles à Haïfa et un hôpital à Tel Aviv (« ça se fait pas d’attaquer les hôpitaux ! » osent-ils dire) détruits alors qu’à vol de missile, le carnage des Gazaouis ne cesse pas, et dans la plus indigne indifférence ; les extrémistes de gauche à la LFI qui ne savent que faire des veilles et des manifs pour la Palestine qu’ils confondent désormais avec l’Iran qu’ils soutiennent aussi dans la foulée, et sans réfléchir ; les extrémistes de droite qui considèrent encore sur ce coup-là que c’est Israël l’agressé, et qui proclament comme Praud à  CNews que « nous sommes tous israéliens », et sont aussi racistes avec les Iraniens qu’ils le sont avec les Arabes ; les macronistes qui poussent à une guerre directement contre l’Iran (préventive elle aussi), après les menaces des ayatollahs qui n’ont pas apprécié que Macron veuille ranger, aussitôt que ça pue, son camembert aux côtés du premier baba ganoush venu plutôt que de se lécher les babines devant un excellent ghormeh sazbi ! Enfin, les Iraniens : d’abord les pro-régime qui se félicitent des ripostes de l’Iran alors que pour le moment, et malgré les rodomontades de Téhéran, je trouve qu’elles sont très timides et ne font que confirmer que l’arsenal militaire de l’Artesh est bien à la ramasse ; et les autres Iraniens, pires encore, les « dissidents » qui se réjouissent à la perspective qu’Israël puisse mettre K.-O. un Iran mollahcratique, comme l’ex-boxeur Mahyar Monshipour qui ne voit pas plus loin que son nez cassé, ou la journaleuse « franco-iranienne » d’Europe 1 (ô Bolloré !), Sarah Doraghi, qui ne laisse passer que des saloperies entre ses dents du bonheur

On fait venir sur les plateaux-télé des bourgeoises iraniennes qui se sont barrées au début des années 80, et qui viennent ici encourager Israël à les débarrasser des vilains mollahs de là-bas… Facile ! Farsile ! Et quelle grossièreté : on ne les a pas vues, celles-là, protester contre les frappes d’Israël sur la Palestine pendant 20 mois, elles n’en avaient rien à foutre… Quel opportunisme dégueu ! Incapables de changer tout seuls de système politique, comme l’on fait, et sans l’aide de personne, les Tunisiens en 2011, et comme auraient pu faire les Syriens si Bachar n’avait pas sollicité l’aide, le salaud, des Iraniens justement… Et vous savez qui les Iraniens planqués en Occident rêvent de voir revenir à la place des ayatollahs ? Reza Pahlavi, le vieux fils du Shah ! Oui, cette tête de poisson pourri jusqu’aux arêtes ! Et après, on dit que l’arrivée de Khomeini en 78, ç’a été un « retour au Moyen Âge » ?  Un Pahlavi sur le trône de Téhéran : en voilà un, de retour en arrière… L’Iran du Shah, c’était déjà le Moyen Âge, contrairement à ce qu’on croit, même s’il avait l’air super civilisé, gominé en costard, à l’américaine et en paix avec Israël… La Savak, ça valait les Bassidji, croyez-moi ! C’est ça qu’ils reveulent, les Iraniens ? Renouer avec leur soumission judéo-yankee ? Encore une fois, on est dans la binarité : comme s’il n’y avait que deux solutions : la religion d’une République islamique au pouvoir avec ses gardiens de la révolution, ses voilées et ses pendaisons d’opposants ; ou bien une autre religion, soi-disant démocratique celle-là, mais axée exclusivement sur l’américanisation libérale à l’occidentale, alignée de force sur un modèle qui est déjà un désastre partout dans le monde, et qui ne ferait que finir de détruire la civilisation perse. Car si Israël arrivait à ses fins, c’est toute la Perse qui serait, par reconnaissance obligatoire, à jamais israélisée de force… La fin du régime théocratique islamique entraînera aussi la fin de l’histoire ancestrale de la Perse. Pour finir, les chialeuses chiites ne voient même pas que ce qui anime Netanyahou, c’est la revanche d’Israël sur Nabuchodonosor (II, évidemment)… Il est évident que ce malade moral veut détruire Téhéran comme Nabuchodonosor en 587/586 av. J.-C. avait détruit Jérusalem, capitale du royaume de Juda, et qu’il désire de toutes ses forces dézinguer au plus vite Natanz, le plus grand site d’enrichissement d’uranium iranien comme Nabucco avait détruit le Temple de Salomon !

Sur le nucléaire. Savoir, avant de parler, que le programme nucléaire est né sous le Shah ; ça n’a rien à voir avec les mollahs. D’ailleurs, en revenant chez lui pour prendre le pouvoir, Khomeini l’avait stoppé net ; ce sont les imams suivants qui l’ont repris, après la guerre contre l’Irak (1980-1988) où, rappelons-le, tout l’Occident était derrière Saddam (jusqu’à être à 2 doigts de lui filer la bombe), par volonté légitime de dissuasion défensive. Les Iraniens avaient signé avec Obama en 2015 un traité de non-prolifération, ils avaient accepté d’enrichir l’uranium jusqu’à un certain niveau (3,7%.), et en échange les USA avaient levé les sanctions qu’ils subissaient. 11 rapports de l’ONU confirment que l’Iran a respecté cet accord et que c’est Trump qui en est sorti en mai 2018, par anti-obamisme et, par démagogie antidémocrate, pour être sûr d’être réélu. Mettez-vous à la place des Iraniens trahis soudain par un nouveau coup de pute de Trump qui casse le deal et rétablit les sanctions ! C’est là que, par représailles, l’Iran est monté en secret de 3,7% à 60% ; ils sont même soupçonnés aujourd’hui d’avoir atteint 90%. Un petit coup de Mossad infiltré là-dessus (ou plutôt là-dessous), une alerte donnée il y a une semaine, et ce fut l’attaque de Netanyahou. C’est si simple, la géopolitique ! Il suffit juste de ne pas être complotiste mais lucide sur les enjeux réels et psychologiques des protagonistes… Par exemple, Trump, qui s’est tâté avant d’intervenir dans la guerre en cours Iran / Israël, a ruminé dix jours dans sa Situation Room, parce qu’il savait très bien que tout ça c’était un peu sa faute, et aussi parce qu’il n’a, au fond, aucune envie de soutenir Israël… Sauf qu’en surprise, un dimanche matin, juste avant que je ne boucle cette Feuille, Donald le connard se décide à rallier Israël et à bombarder l’Iran ! Ça y est ! Oh, la gaffe ! Il  a eu à l’évidence la pression d’Israël et des Juifs d’Amérique, mais la raison réelle, « psychologique » comme je dis, de son implication, c’est que Trump voyait Netanyahou lui voler la vedette en tant que libérateur blanc en chef des vilains métèques. Et hop ! Go, les bombardiers furtifs B-2 Spirit pour larguer des bombes anti-bunker GBU-57 de 13 tonnes, bien dures pour s’enfoncer jusqu’à 60 mètres de profondeur dans la chatte des chaque site nucléaire avant d’exploser de jouissance dedans, et espérer ainsi donner naissance à un monde meilleur !… Natanz, Fondo et Ispahan ont été touchés… Oui, Ispahan, rien que ça…

Qui veut venir avec moi voir à Ispahan la saison des roses, consente au danger des chevauchées par les sentiers mauvais où les bêtes tombent, et à la promiscuité des caravansérails où l’on dort entassés dans une niche de terre battue, parmi les mouches et la vermine. Qui veut venir avec moi voir Ispahan sous le beau ciel de mai, se prépare à de longues marches, au brûlant soleil, dans le vent âpre et froid des altitudes extrêmes, à travers ces plateaux d’Asie, les plus élevés et les plus vastes du monde, qui furent le berceau des humanités, mais sont devenus aujourd’hui des déserts. Qui veut venir avec moi voir la saison des roses à Ispahan, s’attende à d’interminables plaines, aussi haut montées que les sommets des Alpes, tapissées d’herbes rases et d’étranges fleurettes pâles, où à peine de loin en loin surgira quelque village en terre d’un gris tourterelle, avec sa petite mosquée croulante, au dôme plus adorablement bleu qu’une turquoise ; qui veut me suivre, se résigne à beaucoup de jours passés dans les solitudes, dans la monotonie et les mirages…

Pierre Loti

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°24 – 16 juin 2025

Flottille (suite). Dans la nuit du dimanche de la Pentecôte, l’alerte est donnée, des drones de Tsahal balancent sur le bateau de la peinture blanche. Rima Hassan fait son dernier tweet à son public, elle veut de la mobilisation, encore des manifs, encore et encore, c’est toute la misère du militantisme… Rima est là, sur son bateau foutu et souillé comme par du sperme juif, et elle demande à ce qu’on fasse une veillée à République ! Ce 9 juin, les membres de l’équipage sont tous arrêtés par des militaires israéliens qui de leurs zodiacs montent à bord. « Un crime de guerre est en train de se produire ! » dit le Brésilien qui soudain a avalé son white smile : fini les prêches pour la non-violence, la justice, la générosité, lui qui concluait chacun de ses TikToks par « plein de câlins » (sic) à tous les soutiens de la Flottille !… Rima filme encore ce qu’elle peut, un de ses potes rigole, elle lui dit « arrête, c’est pas drôle, je suis en live », puis elle jette comme les autres son téléphone à l’eau. Après (et c’est Israël qui a diffusé ses propres images), on les voit tous réunis sur le pont, bien sagement, en gilets de sauvetage orange ; les soldats leur distribuent des bouteilles d’eau et des sandwiches… Rima affiche un grand sourire à ses ennemis pour copier Larbi Ben M’hidi (sauf que lui c’était juste avant son exécution). C’est le seul moment, de tout le voyage, où Rima a été un peu sexy, ou du moins excitée par les (jeunes) soldats : d’abord parce que c’est eux qui la filment ; ensuite, parce que la situation se corse, enfin parce qu’elle les a trouvés mignons et sympas… Elle refuse le sandwich bien sûr (empoisonné ?), alors que ses collègues prennent bien volontiers tout ce que Tsahal leur donne pour le mettre dans leurs sacs, les morfales…. Greta Thunberg, à côté d’elle, en grenouille coiffée d’un bob vert, refuse également le sandwich, mais parce qu’elle est végan et que c’est au pastrami… Ah, on est loin des humanitaires d’une autre flottille, une vraie celle-là, en 2010, partie de Chypre, 700 personnes de 50 nationalités sur 6 navires bourrés de provisions pour les Gazaouis. Arraisonnés également par les Israéliens, les pirates du Mavi Marmara (bateau turc) s’étaient défendus, eux. Résultat = 9 morts parmi ceux-là (j’ai analysé tout ça dans mes Porcs 1, chapitre CCCVI, page 956-957). Je sais : ça n’a servi à rien non plus : pendant quelques jours, on a tancé Israël puis les bombardements ont repris sur Gaza, mais au moins, ça avait une autre gueule… Regardez-moi tous ces pseudos insoumis qui prônent la Révolution alors qu’ils ne sont même pas capables d’une simple révolte… Rima Hassan n’a pas arrêté jusqu’à la dernière minute de dire qu’elle était prête à mourir et que si ça arrivait, elle aurait fait sa « part », et qu’elle lutterait jusqu’au bout, qu’elle atteindrait sa terre palestinienne et gnagnagna. Et ? Et, rien. Je vous l’avais dit que ça pouvait finir en eau de boudin, en eaux territoriales ou internationales de boudin même ! C’est la rafle du Madleen, tout le monde les mains en l’air, direction Ashdod. Flottille / pacotille, ça rime, ou plutôt ça rima car c’est bien fini maintenant. Rideau. Si ça, c’est pas un échec !

Caravan. Pendant ce temps, au même moment, s’élance de Tunis une immense caravane direction Gaza pour aider et secourir les survivants du massacre. La caravane « Al-Soumoud » elle s’appelle ! La Caravane de la TénacitéÇa, c’est biblique ! Une longue colonne de 7000 personnes au départ (dont des médecins, des avocats, des reporters, des ouvriers et des gros bras), principalement des Tunisiens mélangés de Mauritaniens, Marocains, Algériens et Libyens, prêts à en découdre… La caravane, partie de l’avenue de Bourguiba dès le 9 juin (preuve que ça n’a pas été inspiré par la « Flottille de la liberté », car c’était prévu et préparé bien avant) a longé toute la côte, à des centaines de voitures, de camions, de bus, de charrettes, pourquoi pas de vélos, de trottinettes (dommage, pas de chameaux)… Un vrai dessin de Dubout ! Ils vont tous atteindre Tripoli et traverseront ensuite une partie du désert et l’Égypte pour arriver à Rafah, le point le plus proche de Gaza. C’est ce verrou-là qu’ils vont essayer de forcer. C’est ce blocus-là qu’il faut briser. Attention, la caravane tenace ne doit pas être confondue avec la « Marche pacifique pour la paix » : ça, c’est des tocards venus en avion directement en Égypte, débarquant au Caire pour faire un énième sitting citoyen sur place, et qui ne donnera rien : d’ailleurs, le président égyptien Sissi, vautré comme une peau de bête au pied du lit de Netanyahou, a déjà réprimé les marcheurs à coups de matraques, de savatages, tabassages, refoulements, interpellations en tous genres, séquestrations, confiscations de passeports, expulsions d’une brutalité pharaonique (on connaît le degré de collaboration des gouvernements égyptiens successifs depuis Nasser)… Qu’est-ce qu’ils croyaient, les « pacifiques »  ? Qu’ils seraient bien reçus, avec des fleurs et que l’Égypte allait mettre en péril ses relations avec Israël pour laisser passer une bande de charclos qui viennent sur le terrain pour se donner une bonne conscience ? Certains, en plus, attendaient la caravane pour se fondre en elle ; c’est eux qui ont été le plus cognés. Vous pensez bien que si Sissi avait voulu ne serait-ce qu’entrouvrir les portes de Rafah pour laisser passer les convois, il l’aurait fait depuis longtemps. Rien à attendre des Arabes envers d’autres Arabes (c’est pas nouveau). Moi, je garde l’œil sur la Caravane. Wallou à l’horizon sableux… Pour l’instant, elle est bloquée avant Syrte, en Libye… Je peux toujours rêver qu’elle avance et qu’elle ouvre moïsement les eaux de la mer rouge qui bouillonne depuis le 7-Octobre !… Que dis-je « les eaux », les flots de sang ! Et qu’elle passe, entre deux murs de ce sang jaillissant des plaies, pas d’Égypte, mais des martyrs de Gaza ! Oui, que la caravane Al-Soumoud entre royalement en Palestine pour écraser le serpent hébreu ! Et tout ça en musique, sur le Caravan de Duke Ellington et Juan Tizol !

Flottille (suite). Et voici les flottilleurs de la liberté perdue qui flottent désormais dans un bocal, comme des cornichons d’Israël… Tous en prison, à Givon ! On les amène direct dans une salle de projection pour voir le film du « pogrom » du Hamas (la chance ! depuis le temps que moi je veux le voir) : sans surprise, la bande à Rima refuse et ferme les yeux ; tous des lâches… L’idée des Israéliens (pas si cons), c’est de ne pas en faire des martyrs : il suffit juste que les « otages » signent un papier où ils confirment qu’ils ont été arrêtés dans des eaux territoriales appartenant à Israël, et c’est bon, ils peuvent repartir chez eux. Greta Thunberg signe et on la voit le lendemain, toute renfrognée, ruminant son bilan carbone comme un chewing-gum, au fond d’un avion pour Paris… Et qui est à quelques sièges d’elle ? Ari Abitan, mais oui, ô hasard ! Si grillé en France à cause de son affaire de viol qu’il ne peut aller se donner en spectacle qu’à Tel-Aviv… Et moi qui avais imaginé dans ma Feuille précédente une scène de sodomie de Greta par les migrants recueillis soudanais, la voici presque réaliste, avec un Abitan ne résistant pas à entraîner dans les toilettes la gamine suédoise écolo pour lui faire sauter sa petite rondelle de saucisson vegan ! « Sorry… Ç’a été plus fort que moi… » dirait Ari en riant. Mais non, tout va bien : Greta rentrera en Suède, elle n’aura jamais autant pris l’avion de sa vie ! Les autres restent en geôle en Israël, à part deux blondinets dont le médecin marseillais toujours mal réveillé, avec son tatouage PEACE sur le bras, et qui a accepté l’expulsion « pour des raisons familiales » (ah, la famille, c’est sacré…) ! Celle qui n’a pas signé, c’est Rima bien sûr : elle ne veut pas car le bateau a été arrêté dans des eaux internationales, elle y tient (quelle différence ? pourquoi s’accrocher encore à des questions de « droit international », de « violations » de la loi, puisqu’Israël fait ce qu’il veut et n’observe aucune loi à part la sienne ?).

Rima n’aura jamais touché Gaza, mais Givon, si ! Et ça l’enchante. D’ailleurs, ça se voit trop qu’elle veut rester encore un peu pour faire sa Mandela (Mandelette), elle gratte sur le mur de sa cellule « Free Palestine » (quelle audace !) avec le coin d’une plaquette de médicaments usagée, on la fout à l’isolement, elle entame une grève de la faim qui aura duré une demi-matinée, et elle finit par monter dans l’avion, comme tout le monde… Drôlement soumise, cette insoumise ; à l’entendre, elle allait résister jusqu’au bout, se laisser crever pendant des mois s’il le fallait, des années, comme ses frères, les milliers de Palestiniens retenus en prison arbitrairement et maltraités à mort depuis des décennies… N’est-ce pas outrageant pour eux d’avoir cédé pour pouvoir regagner au plus vite Paris saine et sauve, et jouir de son triomphe de petite branleuse dans le vide ? En plus, elle aura fini par le manger, son sandwich casher, à l’aéroport Ben Gourion, en attendant le décollage de son vol pour Roissy. Un smartphoneur l’a gaulée en plein croc… Vol qui s’est mal passé d’ailleurs : les passagers, et les passagères surtout, voulaient la cogner, elle a dû se réfugier dans les toilettes (elle aussi, mais sans Ari !)… À la sortie du Terminal, en franchissant les portillons, on a vu des Juifs, après avoir récupéré leurs valises, insulter en passant les pékins venus attendre leur idole Rima, ils leur ont fait des doigts d’honneur ou dansaient par arrogance en arborant un drapeau israélien, notamment une bourge germanopratine, Alexandra Sofjer, complètement hystérique d’avoir, par ses crachats, forcé la Rima à passer tout le vol calfeutrée dans ses chiottes.

Réactions juives. Le pire du pire, c’est que toute cette mascarade flottillesque, cette barcarole du rêve qui n’a même pas tourné au cauchemar, avec comme figure de proue, Rima 1ère, reine de Palestine, en tee-shirt « Liberté-Egalité-Keffiyé » (sic), donne raison aux plus infects sionistes convaincus qui semblent — avec moi — être les seuls à avoir vu juste… Simon Moos : « Rima Hassan entame ce soir ‘‘une grève de la faim’’ alors qu’elle sera rapatriée demain matin. En français on appelle ça un jeûne intermittent. ». Jérémy Benhaïm : « Rima Hassan, premier ‘‘kidnapping’’ de l’histoire où la victime connaît l’heure, le lieu et l’auteur. Elle y va quand même, mais une fois kidnappée, elle ne veut pas rentrer. Respect. »… Et même Patrick Klugman : « La flottille vers Gaza est la plus grande supercherie politique depuis l’incendie du REICHSTAG. Cette embarcation n’a jamais prévu et n’aurait jamais pu ramener autre chose que des posts et des likes au détriment de l’aide humanitaire qui doit rentrer à Gaza (par la voie terrestre au passage). Cette comédie dramatique se moque de la cause qu’elle prétend servir et des Gazaouis. Le scandale qu’ils ont créé de toute pièce est le seul et véritable scandale de cette affaire et il n’est pas mince. ».

Flottille (suite et fin). Et voilà la Rima à République… À défaut d’avoir été une martyre, elle est devenue une héroïne. Le tour de passe-passe est bien joué ! Elle atteint la Place noire de sous-monde de branques braillards et de gueux beurs, attifée d’un survet’ gris et de sandales vertes, coiffée de son sempiternel keffieh, et brandissant un drapeau pales’ of course, en triomphatrice, alors qu’elle a tout raté, en conquérante alors qu’elle n’a rien conquis, mais personne ne le voit… Cessité générale ! Moi, ça m’a rappelé Édouard Daladier qui, revenu de Munich en 1938, avait été acclamé par la foule comme le sauveur de la paix, alors qu’il venait de se faire enculer par Hitler ; il avait même murmuré, entre ses dents, voyant sa multitude de fans à l’aéroport du Bourget : « Ah, les cons ! ». Rima Hassan, c’est Daladière 2025 !… Sauf qu’elle est tellement con elle-même que ça m’étonnerait qu’elle méprise son public de gogos à sacs à dos et de profs bobos de merde qui la prennent pour une star. Le cynisme serait sa seule excuse. Quand on pense qu’au Parlement, on l’avait vue échanger des chuchotements souriants avec Yahya Sinouar… Contrairement à ce que tout le monde peut croire, il ne serait pas fier d’elle, ce soir du 12 juin, à République, Sinouar, le cygne noir de la Cause, lui qui est mort au combat, debout à Gaza (enfin, assis sur un fauteuil), seul au milieu d’un champ de ruines… On remet des fleurs à Rima, des branches d’olivier, et un tableau nul censé la représenter (encore du symbole, toujours du symbole) ; elle parle au micro, elle proclame qu’un nouveau bateau est prêt à repartir pour les eaux gazeuses. Évidemment, pas un mot sur la caravane Al-Soumoud… Elle est même présentée comme un modèle pour les futures petites filles par un Mélenchon plus vulgaire que jamais qui osera tweeter un pur rot sacrilège : « Rima à Paris, c’est le retour de Victor Hugo de Guernesez » ! Faire d’un échec un triomphe, c’est par là aussi que passe le conspirationnisme. Et derrière elle, toute la clique : David Guiliguiliguiraud, Danièle Bonobo, Éfric Coquerelle, Louis Beaufyard, tous en écharpe tricolore, encadrant Jean-Cul Méchanchon (il a éloigné un peu de lui sa Chikirou qui, à l’autre bout de la tribune, ne filme pas Rima-la-rivale, mais la foule)… Trois absents chez les LFIstes : Caron, Panot, Bompard… Par les voix de castrés des deux dadais libérés qui faisaient partie du crew cucul, et qui ne parlent que d’« amour » (au secours), on apprend quelques détails sur l’arraisonnement des « kidnappés » : les soldats de Tsahal ont dormi dans leurs cabines, après les avoir laissés sur le pont finir leur nuit sans couverture (brrrr…), et après avoir arraché (ouille !) le drapeau palestinien qui flottait fièrement au mat de leur beau bateau qu’ils aimaient tant… Au fait, personne ne parle du bateau : qu’est-ce qu’il va devenir, les Israéliens vont-ils le couler ou le revendre ? Ça, les héros de la Palestine n’en ont rien à foutre ! Rima, couverte de cadeaux, envoie des baisers, se fait couler un bain de foule sur fond de rap engagé et de selfies en veux-tu en voilées, avec des « V » de victoire plein les doigts aux ongles faits… C’est la fiesta finale vulgos de gauche ! Rima nous précise que le jogging qu’elle porte est la tenue de prisonnière qu’on lui a imposée lors de sa mini-détention. Ça lui suffit sans doute pour se prendre pour Leila Khaled, Djamila Bouhired, Djamila Boupacha, Samia Lakhadari (toutes guerrières algériennes), ou pour les Palestiniennes Dalal Mughrabi, et plus récemment Ahed Tamimi, qui, à seize ans, avait giflé deux militaires israéliens, ou alors Wafa Idriss, la première femme kamikaze en Palestine, ou encore Malak Salma (17 ans) qui avait poignardé une femme soldat au check-point de Qalandya… L’Histoire du combat pro-palestinien regorge encore aujourd’hui de vraies résistantes condamnées à de la ferme et longue prison : Majd Yousif Atwan (23 ans), Dounia Ali Musleh (19 ans), Sama Dweik, (25 ans)… En voilà, des héroïnes ! Rima Hassan n’a pas honte ? Je suis sûr que madame la députée de cette Europe complice du « génocide », ne connaît même pas leurs noms, ni leur existence, ni leurs actions, à ces grandes Arabes… Avec son humanitarisme en carton-pâteux, son faux romantisme en papier crépon, Rima ne se rend pas compte que sa petite escapade flotteuse et buzzique ne peut que faire rire quand on est au courant des choses. Ce n’est plus Rima Hassan, c’est Risée Hassan !

Breaking news.
— Israël vient d’attaquer l’Iran !
— Ils ont le droit de se défendre…
— C’est vrai. En plus, l’Iran n’a rien fait.
— Non, je parle d’Israël.
— Mais c’est lui qui a attaqué ! C’est à l’Iran de se défendre, non ?
— Non, même quand il attaque, Israël se défend. C’est son droit.
— Ah bon, c’est nouveau. Et depuis quand ?
— C’est pas nouveau chez les Juifs, ça fait 4000 ans que ça dure.
— Et qui leur donne ce droit de se défendre en attaquant ?
— Ceux qui ont peur d’être démasqués comme ayant horreur de les défendre, mais qui le font quand même pour ne pas se faire attaquer.
— C’est-à-dire ?
— Le monde entier.

Vous m’offrez la cité, je préfère les bois ;
Car je trouve, voyant les hommes que vous êtes,
Plus de cœur aux rochers, moins de bêtise aux bêtes.  

Victor Hugo

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°23 – 09 juin 2025

Avec sa flottille de la connerie, Rima Hassan a fait plus de mal au combat pro-palestinien contre Israël en quelques jours de navigation ridicule sur son Madleen que tous ses potes de La France Insoumise qui n’arrêtent pas de multiplier depuis un an et demi les tweets et les allocutions indignés pour faire entrer le plus possible de futurs bulletins en leur faveur dans les urnes de 2027… Il fallait le faire ! Pourquoi ? Parce que Rima a ouvert, encore plus largement qu’elles ne l’étaient déjà, les vannes de saloperies venues de sionistes, de franchouillards et autres droithaters anti-« gauchiasses » et anti-Hamas, et même de « pro-pals » sincères mais circonspects sur l’efficacité de l’entreprise, sans parler des éditorialoïdes médiateux qui se sont tus pendant 19 mois sur les bombardements de Tsahal et qui maintenant s’expriment mais uniquement sur la vacuité spectaculaire de sa croisière. Tous sont trop contents de jeter avec Rima, petit bébé emmitouflé dans son keffieh, l’eau du bain de sang de Gaza… Ah, l’éventail est large pour faire du vent mauvais au petit bateau qui se dirige droit dans le mur ! Le mur des lamentations tardives…  Car, il ne sera plus temps de pleurer, après. En croyant être dans le vrai, Rima a tout faux : à cause d’elle désormais la Cause pour la Palestine prête le flanc à la moquerie généralisée. Ce voyage, au bout, nuit. On ne peut que se foutre de la gueule de Rima Hassan quand on voit son équipée branquignolesque de « pirates », de « rebelles » au cœur gros comme ça, autant de chevaliers desservant Gaza, de romantico-babas marins d’eau tiède comme de la pisse, comme ce journaleux d’Al-Jazira et celui de Blast (sic). Il devait même y avoir Liam Cunningham qui est venu les accompagner jusqu’à l’embarcadère en Sicile avant le départ du 1er juin ! L’acteur irlandais voulait être dans le Game mais quand il vu le trône des petites toilettes de cabine où il serait obligé de s’assoir pour chier sa peur de mourir au ventre, il a jeté l’éponge qui lui sert de foie ! Il y a aussi un Brésilien BG barbu pro-Chiite qui joue de la guitare-sérénade sur le pont avant la sieste, crapuleuse qui sait ? En tout cas, si Rima doit se taper avec un type sur le bateau, c’est lui, elle va pas coucher avec un Arabe, madame ! D’ailleurs là, sur les images des réseaux, on a bien vu qu’elle n’avait pas de corps finalement, la Rima… Exactement comme Greta Thunberg, c’est des gosses sur le plan féminin… Car la jeune vieille star de l’Écologie est sur le ship, oui, Thunberg en personne, toujours affligée sur sa figure d’un faux air de mongolienne bloquée à jamais juste avant sa puberté. On les a tous vus à l’oeuvre sur l’Instagram et les TikToks de Rima (il n’y a pas que moi, hélas, qui fais des TikToks !)… C’est entre le monôme d’étudiants et la colonie de vacances ! Chacun son tour à la cuistance ! On a vu la Hassan, s’intronisant elle-même « influenceuse cuisine ! », dans la kitchenette tanguante du Madleen, en train de découper des petits morceaux d’ail à faire revenir dans sa casserole pour concocter des pâtes à l’ail (quelle horreur !), et un autre soir, ce sera dîner à la turque puisqu’on flotte désormais sur la mer Égée… Ou alors en pleine nuit, pendant son tour de garde, surveillant le ciel, paniquée car n’identifiant pas un drone grec qui les survolait, alors que c’est tout à fait normal qu’un bateau étranger avançant dans les eaux de l’Égée soit droné ainsi. Mais dans sa petite tête enturbannée de son keffieh, tout drone est forcément israélien… Au passage, je n’ai jamais aimé ni porté un keffieh, mais désormais, c’est devenu un tel drapeau qu’il me donne la gerbe, sinon le mal de mer : le keffieh est devenu la pièce à frotter pour éponger la bien-pensance. Au fond, seuls les abrutis Beurs mélenchonistes ne peuvent qu’applaudir cette contre-croisade faussement donquichottesque ; Rima est si bête qu’elle ne s’aperçoit pas qu’elle n’est que de la matière arabe à moudre dans le moulin à kâfir du gros Jean-Luc, cet homme au sourire si faux qu’elle vouvoie par respect, tout émoustillée d’être enfin prise pour une députée plutôt que pour une des putes de son entourage (j’aimerais bien savoir ce que Sophia Chikirou en pense…). On a appris pour l’occasion que d’autres militants de LFI avaient été pressentis pour monter avec les autres « activistes pacifiques » dans le vaisseau de fantômes de  Rima, mais c’était complet, et Alma Dufour, trop grosse pour embarquer, a dû être écartée pour risque de sombrage… Évidemment, ça ne pouvait qu’enchanter les antiracistes (tu parles !) de l’extrême-gaugauche de voir, au bout de trois jours de traversée, Rima Hassan repêcher au large de la Crète quatre Noirs migrants qui, de leur pneumatique en détresse, s’étaient jetés à l’eau pour fuir le bateau libyen qui était en train de les récupérer afin de les faire retourner au bercail esclavagiste. Hélas, les flottilleurs de la liberté s’en sont vite débarrassés via un Frontex grec… Quel dommage de ne pas les avoir gardés avec eux !  En imaginant ces quatre passagers de plus à bord du Madleen, il y aurait une nouvelle à faire, à la Benito Cereno… Je vois ça d’ici : les Noirs embarqués dans la mission Rima-Greta prennent le pouvoir du bateau et se comportent comme des racailles telles que les fantasme Cnews, au point que très vite, les migrants en arrivent à violer les filles de la flottille, Rima en tête, se dépatouillant (mal) des pattes de deux Soudanais l’ayant bâillonnée au préalable avec son keffieh pour la faire passer sans cris à la casserole des derniers outrages… Après avoir jeté à l’eau le Brésilien et sa guitare à la con, les deux autres rescapés s’occuperaient alors de la Thunberg en l’enculant à tour de rôle sur le pont ; un des Africains surtout, y mettant plus de cœur que les trois autres car les trisomiques blanches écolos excitent les Soudanais, comme chacun ne le sait pas assez… Tout ça bien sûr survolé par des milliers de drones juifs voyeurs, n’arrêtant pas de tournoyer, comme des mouettes en érection, dans le ciel crétois autour du bateau en partouze pour Gaza !

Arrêtons de rêver et poursuivons l’aventure de la « Flottille de la liberté » qui va occuper toute cette Feuille, je le crains tant il y a à dire… L’analyse du dénouement, ce sera pour la semaine prochaine. Par son geste qu’elle qualifie elle-même de « symbolique », cette imbécile prétentieuse de Rima Hassan qui se rêvasse comme une passionaria intouchable par son immunité non parlementaire mais médiatique, démontre qu’elle n’a rien compris à la tragédie de la bande de Gaza qui est tellement gigantesque que toute indignation, même suivie d’un geste symbolique, devient une sorte d’outrage… Quoi de plus inutile, en effet, que de faire dans le symbole ? C’était bien la peine de se foutre de la gueule de Bernard Kouchner parce qu’il portait sur son épaule un sac de riz à donner aux Somaliens en 1992 … Le French Doctor sans frontières a été le sujet de railleries pendant des années en tant que bien-pensant mitterrandien, mais qu’est-ce que Rima fait d’autre ? Elle aussi apporte un sac de riz, pas sur l’épaule, mais dans la cale de son il était un petit navire, et avec un autre de farine, du lait en poudre, et des couches pour bébés alors qu’il n’y a plus de bébés à Gaza, sauf morts… Comme quoi, tous les biens pensants finissent toujours par se ressembler. « C’est le geste qui compte » ? Mais aucun geste ne compte ; ce qui compte, c’est l’acte ; pas le geste ; le geste est du côté de la parole ; l’acte, de celui du verbe qui se fait chair (à creuser)… Au moins, les dockers de Marseille, eux, ont fait un acte à Fos-sur-Mer en refusant radicalement d’embarquer des conteneurs bourrés de matériel militaire (14 tonnes, 19 palettes) vendu par ce vendu de Macron, et qui devait être acheminé en loucedé par un cargo jusqu’à Haïfa pour que Netanyahou les réceptionne et puisse augmenter sa capacité de massacrer plus de Gazaouis encore. Ça, c’est du concret ! Et, contrairement aux frimousses self-instagramisées nuit et jour des navigateurs de la Freedom Flottilla, on ne connaît ni les noms ni les figures de ces Marseillais cohérents et efficaces. Dommage. Eux sont de vrais résistants. C’est à la source du Mal qu’il faut remonter, et non naviguer vers lui en se réclamant du Bien.

La démarche de Rima est à la fois impolitique et immorale. C’est immoral de louer un superbe voilier pour se montrer en train de tenter de se rendre auprès de Palestiniens sanguinolant, tout en sachant que même si elle arrivait à destination, elle ne pourrait rien faire pour eux ; et ce n’est pas politique dans la mesure où c’est guidé par un esprit de militantisme, et l’un des pires du pays avec celui du RN, qui est celui de La France Insoumise dont on peut être certain de l’insincérité absolue dans toutes ses prises de position pseudo-pro-arabes. Le comble, c’est que par son initiative personnelle, égoïste et vaine, Rima Hassan a ramené la tragédie gazaouie au deuxième plan… Pire, elle l’a fait oublier ! Tous les yeux sont désormais fixés sur cet esquif poussif de mollassons narcissiques et débiles… Elle obture la fenêtre de tir contre Israël ! Elle favorise même le bobard qui tend à faire croire qu’il s’agit d’un problème humanitaire, alors qu’il est purement militaire. Si toutes les armées des gouvernements soi-disant révoltés par la situation envoyaient leurs troupes en masse sur le terrain à Gaza, à la tchétchène je dirais, pour qu’elles se postent à chaque coin de ruines pour sniper les snipers tsahaliens, déjà ça changerait la donne, plutôt que d’apporter trois sacs de Tucs, de Pringles, de Granolas et cinq bouteilles d’Oasis framboise-pomme-cassis à des bouts d’enfants déchiquetés introuvables sous les décombres… Moi, c’est pas le côté « buzz » que je reproche à Rima comme le font les beaufs envieux et les salopes jalouses, c’est qu’il y a un gap trop vertigineux entre la légèreté de la croisière qui se fait passer pour une croisade, et qui sera vouée à l’échec, et les véritables crimes horribles de guerre pas contre l’humanité, mais contre Dieu, qu’il faudrait absolument punir d’une façon violentissime !

Plus le bateau s’approche de la côte palestinienne, plus ça devient chaud… Rima multiplie les appels à la com. internationale pour réagir contre les menaces d’Israël qui ne veut pas les laisser approcher plus avant, et aussi les similis-supplications pour qu’on assure une protection mondiale sur sa petite personne et celles de ses poteaux du bateau… Le cynique chialeur Mélenchon demande « une intervention de notre Marine nationale pour faire respecter le droit international » (ils le font exprès ou quoi de ne pas saisir qu’il n’y a plus de droit international ?) ! Je n’appelle pas ça, une attitude responsable et courageuse, encore moins digne d’une kamikaze. Les kamikazes, c’était pas ça, aussi bien ceux, japonais, qui fonçaient en avion sur les navires américains dans le Pacifique pendant la Seconde guerre mondiale que ceux, saoudiens, s’encastrant dans les tours de Manhattan en 2001. On est au mieux dans un masochisme sacrificiel de bas-étage et concon pour des prunes. La balade méditerranéenne désespérée pour se jeter dans la gueule du loup juif n’a rien non plus d’un « suicide ». Son naufrage intime, c’est plutôt de s’être montrée enfin (on s’en doutait) comme ce qu’elle est : une petite militante sans envergure de Niort, narcissique, gnan-gnan, et en plus pas claire du tout sur ses origines et le rôle de son père soi-disant uniquement  « mécano » dans l’armée de l’air sous Hafez el-Assad… On se demande du coup si ce n’est pas lié au fait que Rima Hassan a toujours fermé sa gueule sur Bachar al-Assad, comme 9 pro-palestiniens sur 10, par anti-impérialisme tiers-mondiste et conspirationisme binaire. Au fond, elle est comme sa copine Bouteldja qui en était arrivée à nier que Bachar avait utilisé l’arme chimique en 2013 ! Nous creuserons tout ça dans Les Porcs 3… Houria, autre queen autoproclamée de la cause palestinienne (très bon et juteux combat indigéniste), a toujours protégé Bachar, « rempart » à la fois contre l’Occident et contre le terrorisme, au nom de la souveraineté d’un État attaqué… Truisme dégueu et touillé derrière elles deux par tous les rabzouilles et tarlouzes de « Parole d’honneur » et par les brutes épaisses de La France Insoumise. C’est facile de pleurer, que ce soit dans un bar à chicha ou à la proue d’un bateau de plaisance, sur les 50 000 morts tués par Israël à Gaza quand on n’a surtout pas voulu verser une seule larme sur les 500 000 (c’est quand même dix fois plus) Syriens tués aussi et pas par Israël, par leur président-ordure Bachar lui-même ; sans compter les milliers de réfugiés palestiniens affamés et bombardés par Bachar également, et pendant des années (de 2011 à 2018) dans le camp de Yarmouk, banlieue sud de Damas… Je croyais que le sort des Palestiniens importait à Rima où qu’ils se trouvent. En dehors de la bande de Gaza, pas de salut, c’est ça ? Ou plutôt, pas de sauvetage ?… Ce silence de la part des Beurs décoloniaux écolos et LGBT (ô, intersectionnalité !) recouvrant comme du sable le sang des morts syriens et palestiniens qui ont dégouliné pendant près d’une décennie des mains de Bachar et de Poutine vaut bien celui sur les civils tués à Gaza depuis le fameux 7-Octobre ! Cerise sur le radeau de la méduse Rima Hassan : elle n’a pas pu s’empêcher, en pleine traversée Catane-Gaza, de reposter un tweet sur une nouvelle thèse comploto de « Daesh suppôt d’Israël »… Comme une bonne petite soldate du complotisme pas assumé, elle a validé un type qui dit que « Netanyahou a accusé le Hamas d’être un Daesh palestinien et au final, il s’avère que Daesh est l’ennemi du Hamas armé et financé par Israël »… Et récidive, le 6 juin : Rima Hassan, sur son compte X, a sorti deux posts de son cru, osant dire :« Israël soutient et arme Daesh, oh comme c’est étonnant ! » + « Après l’ambassadeur d’Israël en France viendra faire les plateaux pour vous dire qu’Israël combat le terrorisme. Mdr ». Morte de rire, Rima, en ces circonstances ? Selon son habitude, la paranoïa conspie resserre des joints fuyants entre des informations non vérifiées. Comme d’un côté, on a découvert (tu parles !) que la France vendait en cachette des armes à Israël et que de l’autre, Israël a dit qu’il avait abandonné à un djihadiste se réclamant de Daesh quelques kalachs de « terroristes » tombés au combat pour qu’il les aide à lutter contre eux à Gaza, cet aveu a été transformé immédiatement par David Guiraud en un Netanyahou fournissant carrément des armes à tout Daesh pour que le mouvement islamiste lutte, pour les beaux yeux d’Israël, contre le Hamas dans l’enclave ruinée (« pour continuer le génocide, Israël arme des groupes djihadistes proches de Daesh opposés au Hamas ») ! Mais non, les Israéliens n’ont évidemment pas armé les ennemis daechiens du Hamas, mais ils ont laissé récupérer des armes sur des soldats du Hamas pour qu’éventuellement des milices Daesh anti-Hamas puissent s’en servir, et même pour qu’ils s’entre-tuent tous, ça c’est sûr ! Mais de là à dénoncer un complot d’Israël en cheville avec Daesh, sûrement pas ! Jamais personne de Daesh n’a fait ni ne fera allégeance à Israël. Et pourtant, la marine Rima tombe dans le panneau ! Et avec elle, les petits TikTokons d’extrême-gauche qui en concluent que les armes de Daech qui ont servi à perpétrer les attentats en 2015 à Paris sont des armes françaises données par Israël aux terroristes ! Après, on se demande pourquoi je lutte contre le complotisme depuis 2006 !

Est-ce que tout cela va se terminer en eau de boudin ou en sang de boudin ?… Trois scénarios possibles : un commando maritime israélien vient intercepter le bateau, l’amène à Ashdod et les 12 apôtres-zozos sont interrogés et emprisonnés (avec traitement spécial pour Rima) avant d’être expulsés d’Israël ; ou alors, un drone ou un avion vient bombarder le Madleen, et ne laisse que des débris et quelques keffiehs flottant à la surface de la mer Méditerranée ; enfin, et c’est évidemment la meilleure solution, et c’est ce que Netanyahou aurait de plus intelligent à faire pour humilier la Flottille, c’est de la forcer à faire demi-tour et l’escorter pacifiquement jusqu’aux eaux qu’Israël ne contrôle plus, et vogue la galère pour un come-back piteux !… Peut-être à ce moment-là se rendra-t-on compte de l’inutilité de ce voyage, puisque tout le monde verra qu’il n’a servi à rien. Ça devrait suffire à faire réfléchir Miss Hassan et ses couillons… Moi, je verrais bien un retour à Catane en Sicile, d’où ils sont partis… Catane, qui leur avait pourtant envoyé un bon signal des dieux en déclenchant une nouvelle éruption impressionnante de l’Etna furieux, le volcan s’étant réveillé juste après le départ de Rima et Greta, le 2 juin…. Elles ont détraqué l’Etna, ces connes ! OK, on peut interpréter ça autrement : même l’Etna se réveille, comme le monde doit se réveiller de sa léthargie face à Gaza et contre Israël ! Une éruption de conscience, une lave morale, qui sait ? Difficile d’être dans la tête d’un volcan… En tout cas, ce qui est sûr, c’est que ça a montré à la « Flottille de la liberté » ce que c’était qu’un vrai panache… Ah, l’Etna… Tout un souvenir pour moi : on y a grimpé l’été 2010 avec Audrey Vernon, les 3400 m. à pied, jusqu’au cratère d’Empédocle. J’ai même failli y tomber moi aussi, à vouloir mieux regarder l’intérieur, au bord de la bouche, retenu à temps par le guide Pietro… Empédocle, lui, une fois au fond, a vu sa sandale d’airain en être rejetée. De moi, l’Etna n’aurait à coup sûr rien eu à recracher ! Empédocle s’était jeté dedans pour montrer à ses contemporains qu’il n’était pas le dieu qu’ils croyaient ou au contraire qu’il en était un puisqu’il était capable de ce sacrifice… On ne saura jamais ; en tout cas, ce fut une bien belle ascension, cet Etna 2010… Et dire que je n’ai aucune photo de ça !

Jeûnez du mal ! 

Empédocle

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°22 – 02 juin 2025

La tache Gaza. Gaza, désormais, quoi qu’il arrive, est la tache du vingt-et-unième siècle. Inutile d’essayer de se le cacher : on ne cache pas une telle tache. Elle est trop incrustée dans la fibre du Temps. C’était pas la peine d’attendre que l’ambassadeur palestinien à l’ONU pleure à shoahaudes larmes pour en prendre conscience. Il n’y a pas d’ONU, c’est de la merde. Les pays arabes, c’est de la merde. Les pays européens, c’est de la merde. L’Amérique, c’est de la merde. Le monde du premier quart du troisième millénaire aura laissé faire cette ignominie. Il n’y aura eu personne de puissant sur la planète pour s’opposer à un type comme Netanyahou et à son pays pourri, lui faire fermer sa gueule et faire arrêter ce massacre ! Et c’est maintenant qu’elles se réveillent les « bonnes âmes », elles ont attendu que le combat contre Israël pour Gaza se transforme en boboïsme bien-pensant pour prendre position ! Elles se foutent de la gueule de qui, putains ? Il fallait se réveiller tout de suite, quand Tsahal a commencé à bombarder, dès le 7-Octobre ! C’est trop facile de s’indigner aujourd’hui, c’est trop facile et c’est trop tard. 300 écrivains, et parmi les plus mauvais, s’insurgent à contretemps à la une de Libé… Pendant combien de mois journalistes, commentateurs, éditorialistes, intellectuels, historiens, sentant maintenant le vent tourner jusqu’à leurs narines encore hier trop délicates ou trop bouchées pour leur apporter des odeurs de sang et de poudre, et de chair brûlée (chers brulés !), sont-ils restés dans un silence aussi coupable que le bruit que faisaient, en face, ceux qui mettaient médiatiquement en avant le sort des otages avant celui des Palestiniens ? Tous les compatissants de la 25e heure retournent leurs vestes, mais avec difficulté tellement celles-ci sont lourdes comme du plomb durci… En vérité, je vous le dis : Gaza sera la honte du XXIe siècle ! Même si l’Amérique et les médias occidentaux lâchaient soudain Israël ; même si c’était terminé pour ce pays d’usurpateurs et d’assassins ; même si on n’en entendait plus parler et qu’enfin il n’y avait plus d’Israël sur Terre, ça n’enlèverait JAMAIS la tache Gaza…

Le mot gifle était dans l’air (voir Feuille nabienne n° 21 au sujet de Bayrou et de sa fille) ! Voici donc Emmanuel Macron, à la sortie de l’avion qui l’emmenait avec son épouse en visite officielle au Vietnam, surpris en train de se recevoir une « claque », une « baffe », une « beigne », un « taquet », une « tapette » (les réseaux ont tout dit) de la part de sa femme !… En vérité, on a vu les deux mains de Brigitte repousser le visage de son mari avant qu’il s’aperçoive qu’il avait été capté par les caméras, et qu’il masque l’affront conjugal d’un sourire emprunté. La planète entière a été immédiatement inondée de spéculations plus complotardes les unes que les autres : « Elle a frappé son mari ! Macron est un homme battu ! Ils ne s’entendent plus au point qu’elle le castagne, et cela prouve évidemment qu’elle est un homme ! ». Alors qu’à l’évidence, il s’agissait d’un geste typique de femme cherchant à bâillonner son mec pour qu’il arrête de parler, ou qu’il renonce à vouloir l’embrasser pour la calmer… Ensuite, on a vu Brigitte Macron refuser de donner le bras à son président pour descendre la passerelle de l’avion… Re-spéculation. On a déliré également sur une hôtesse qui était pourtant à l’extérieur de l’avion, et qui avait une forme couleur chair et rouge au niveau de l’épaule, comme si sa tenue avait été arrachée et qu’elle avait été mordue jusqu’au sang, certainement par une madame Macron jalouse qui se serait déchaînée contre cette jolie petite Vietnamienne… N’importe quoi ! Quelques gros plans ont suffi pour déterminer que c’était un coin du foulard ocre de son uniforme qu’elle avait coincé sous la bretelle de son gilet jaune de sécurité… Il a fallu ensuite que Macron s’explique, et cadre comme il le pouvait ce complotisme généralisé. Il a utilisé, comme toujours, des mots surannés dont on se demande d’où il les sort… Macron a eu beau nettoyer l’incident en évoquant une « chamaillerie » puis, pour montrer qu’il n’y avait plus de problème, à l’escale suivante à Djakarta, descendre royalement d’un autre avion en toute complicité amoureuse avec Brigitte, rien n’y a fait… Les baltringues ont trouvé quand même que ce mini-tabassage du Président de la République par sa femme abaissait la fonction présidentielle !… Ainsi ont-ils occulté le plus important du voyage des Macron au Vietnam qui a été d’aller au mausolée d’Hô Chi Minh à Hanoï rendre hommage au combattant communiste qui a eu raison des Français militaires et des colons qui occupaient son pays iniquement depuis 80 ans ! Ô Hô ! Gloire au héros de la guerre d’Indépendance de 1945 à 1954 qui les a foutus dehors après des décennies de tortures, de coupages de têtes et de carnageries diverses ! Évidemment, pour les patriotêtards, c’est une trahison de la part de Macron de s’être incliné devant la tombe de celui qui est responsable de la mort de tant de « nos » petits soldats dégommés… Moi, je serais carrément allé à Diên Biên Phu pour fêter la défaite française !… Champagne dans toute la cuvette ! Après avoir traité la colonisation de « crime contre l’humanité » et reçu un autre héros, le Syrien al-Joulani à l’Élysée, Macron est sur la bonne voie (le désaveu total d’Israël, c’est pour quand ?)… Oui, Hô Chi Minh est un héros pour avoir vaincu les Franscailles. Ceux qui sont choqués par le geste de Macron, représentant une France qui s’est comportée comme une énorme dégueulasse en Indochine, ignorent certains points historiques : fin 1947, exactement comme l’avait fait la division Das Reich à Oradour-sur-Glane trois ans avant, les soldats français, dans le village de My Trach ont incendié 326 maisons dans lesquelles 310 civils vietnamiens enfermés ont été cramés. En 48, pareil : le hameau de My Thuy a subi deux attaques par la Marine et l’armée de l’air = 526 morts. Après, ce fut le village de Cat Bay qui a été détruit, toujours par les Français, laissant sur le carreau 178 « Viets », des femmes violées et des gosses jetés au feu… Ça en fait, des 7-Octobre à la suite !  Seulement, ces enculés (je ne parle pas des Vietnamiens bien sûr) de Blancs commencèrent à fatiguer, car à partir de 1950, « l’ennemi » jaune a renforcé ses troupes de plus en plus organisées, et, excellant dans la guérilla, elles se vengèrent des exactions cocoricardes avec une violence et une cruauté tout à fait justifiées ! On entend déjà les orfraies nostalgiques de la Coloniale pousser leurs petits cris, comme pour l’Algérie : « Pas de repentance ! ». C’est pas de la repentance, c’est de la mémoire, guignols ! « L’Union française » a bombardé en Indochine l’équivalent de plusieurs bandes de Gaza, avec une outrance nétanyahouesque avant l’heure, et en plus, aidée logistiquement par les Américains… Ça y allait, le napalm, et de la main poisseuse même de la célèbre (mais pas assez pour ça) rampouille, le général Jean de Lattre de Tassigny ! Rouge sang, le Delta du fleuve Rouge ! Bref, les militaires français on fait exactement ce que Tsahal fait aujourd’hui, c’est-à-dire empêcher des civils de manger, en bombardant tous les silos de riz visibles et en canardant de leurs hélicoptères le plus de buffles possibles qui pataugeaient coolos dans les rizières. Tout massacrer pour affamer la population ! Une autre ordure, le général Lionel-Max Chassin, ne cachait d’ailleurs pas sa stratégie (à la Smotrich) : « Notre but est de faire crever les gens de faim ». Ah, elle nous aura emmenés loin, cette pseudo-gifle de Brigitte Macron à son mari !

Proposition d’une algarade possible de Brigitte Macron à son époux à l’arrivée de leur avion au Vietnam :
 — Dis-donc, Emmanuel, tu te foutrais pas de la gueule de la France en venant ici pour rendre hommage à un petit chinetoque barbichu qui a eu plein de notre sang sur les mains ? Tu vas encore servir aux médias tes carabistouilles, mais ta poudre de perlimpinpin et tes galimatias, très peu pour moi ! En même temps, je m’en bats les couilles de tes Vietnamiens, j’avais pas envie de venir chez ces Asiates qui se sont tiré les flûtes. Il se trouve que j’ai autre chose à foutre, figure-toi ! Déjà, changer de soutif tout le temps sinon on croit que je cherche à cacher mes pectoraux de mec alors que c’est de la pipe… Et aussi trouver un protège-culotte un peu moins épais pour mon incontinence, parce qu’avec celui que j’ai là, on va croire encore que j’ai un paquet dans le slip, et le caramel va encore leur monter à la tête à tous ! Tu t’en fous toi, évidemment, imbécile… Tu trouves ça croquignolesque ?… J’en ai plein le cul de ces Gérard Majax qui me transforment en homme. Ça me fait mal au cul d’entendre tous les jours des mabouls et des fadas raconter des craques… Qu’est-ce que tu attends pour me défendre ? N’oublie pas, mon petit bonhomme, que tu es toujours mon élève et que c’est moi qui t’ai tout appris. Ah, ne m’approche pas ! Arrête de me toucher, tu fais ça avec tout le monde ! Non, je ne veux pas que tu m’embrasses… Tiens, prends ça, imbécile, prends ça ! Dégage, pédé !

Une mort passée quasiment inaperçue : celle du cinéaste-documentariste Marcel Ophuls, à 97 ans. Encore un fils qui a bien niqué son père, comme Sacha Guitry, Buster Keaton, Pablo Picasso, etc. etc., car Max Ophüls — Marcel avait enlevé le tréma du pseudonyme de son papa, comme lors d’une sorte de castration à la Cronos sur la personne sacrée d’Ouranos-Oppenheimer ! — n’était qu’un cinéaste surestimé et adoré des bobos-pensants cinéphiles : Madame de mes deux (1953) est un faux chef d’œuvre et La Ronde (1950), une adaptation honteuse du livre de Schnitzler. Marcel, lui, aura fait au moins un authentique chef-d’œuvre : Le Chagrin et la pitié, interdit à la télé (pardon, à l’ORTF) en 1969 par De Gaulle, et diffusé pour la première fois sur TF1 sous Mitterrand en 81 (20 millions de téléspectateurs), celui-ci tirant la gueule, entre autres, parce que son pote Bousquet apparaissait dedans. Ophuls a montré l’immonde mentalité française pendant l’Occupation dans la ville de Clermont-Ferrand. Un film qui a plus que marqué ma génération et celle de mon père (il m’en parlait souvent) : c’est grâce à ce documentaire-fleuve de plus de 4h que plus tard, Claude Lanzmann fera son Shoah de 9 ! C’est le même principe : interroger sans chagrin et sans pitié des témoins, c’est à dire des martyrs de leur propre bêtise ou de la méchanceté des autres. Ophuls laisse s’épancher les Gaulois veules, les collabos par inconscience ou pas, les tondeurs de femmes fiers ou honteux, et même les anciens jeunes engagés sincèrement dans la Waffen-SS comme Christian de La Mazière, devenu plus tard l’imprésario et l’amant de Dalida, et que mon père (encore lui) voyait souvent au Bilboquet dans les années 70… Bref, le Chagrin a été une leçon de cinéma-réalité plus que vérité, et il fut très mal accueilli par les gaullistes (Simone Veil en tête !) qui le jugèrent « antifrançais », puis par les droitards de tous poils tricolores jusqu’à ceux d’aujourd’hui puisque, évidemment, ce n’est pas C News ou BFMTV qui allaient rendre hommage à un type, fût-il juif, qui salissait la Résistance et révélait, surtout juste après mai 68, que les Français avaient été, entre 40 et 45, tous plus ou moins des anti-juifs allemands !… En plus, Marcel (qui se revendiquait Juif antisioniste) est certainement mort en étant ultra-choqué par ce qui se trépasse aujourd’hui à Gaza. Déjà, en 2014, au moment de l’offensive israélienne appelée « Opération Bordure protectrice », Ophuls voulait tourner un film sur les Israéliens avec Eyal Sivan, et en y impliquant Jean-Luc Godard ! Ophuls avait l’intention de faire de Jérusalem son nouveau Clermont-Ferrand, disait-il. On a quelques rushes, et ça devait s’appeler Des vérités désagréables (oui, Ophuls en avait à dire, à ce peuple élu pour la mort !). Au début du film, il va enrôler Godard dans son nouveau combat, à Rolle (on voit la maison même devant laquelle j’ai été filmé en 2023 par Antoine Rosselet pour la vidéo « Godard, son dernier Rolle », publiée dans Nabe’s News n° 33 – 12 juin 2023), et Godard envoie carrément chier Ophuls : « Bordel ! Fous-moi la paix, Marcel, va à Tel Aviv, si tu veux, mais fous-moi la paix ! », avant de lui claquer sa porte au nez… Finalement, faute de Godard, Ophuls se rabattra sur… Alain Soral ! Mais oui, il ira voir, toujours en 2014, celui qui se fait mettre par le Logos dans son triste appart’ parisien… Ophuls et Sivan sont assis sur le fameux canapé rouge, contre-filmés par l’équipe de Soral (voilà pourquoi on a les images là aussi !), pour une interview sur le sionisme, les Juifs, l’islamophobie qui pour Ophuls était « le nouvel antisémitisme »… Allez voir cette vidéo et lisez dessous les commentaires des soraloïdes fanatisés, édifiants de cécité et de surdité : ces larves croient tous que leur héros n’en a fait qu’une bouchée, ou plutôt deux, d’Ophuls et de son co-réalisateur israélien Sivan, mais c’est le contraire bien sûr ! Si on regarde attentivement l’entretien, on s’aperçoit que les deux Juifs roués ne cessent de se foutre de sa gueule, vu les énormités prétentieuses et les sophismes historiques que cet Alain déblatère comme un chameau déjà usé, tournant en rond dans l’oasis desséchée de sa paranoïa. Oui, Soral a eu en face de lui le grand Marcel Ophuls qui avait daigné s’intéresser à sa pensée tordue dans le but d’en insérer peut-être des segments dans son futur documentaire qui n’a jamais vu le jour ni la nuit, et dont il aurait jeté à coup sûr à la poubelle cette séquence grotesque qui n’aurait rien apporté à son film (je vous en commenterai des extraits sur mon TikTok). Même filmé de dos, ça se voit trop que le chauve Ophuls déconsidérait Soral comme un schpountz de la judéophobie, pleutre et désinformé, comme l’étaient finalement ses interviewés 45 ans plus tôt dans Le Chagrin et la pitié.

Le 1er (sic) gala (sic) de la DDF — la Diaspora Defense Forces (sic) des « Justes » (sic) du 7 (sic)-Octobre (sic) » — a eu lieu aux salons Hoche (sic), le 27 mai, jour de l’anniversaire de Louis-Ferdinand Céline (sic) !… Entre autres collabos, Laurence Ferrari a reçu le prix de la « hasbara », « pour son fervent soutien à Israël et son message de vérité au monde » (mille sic), et remis par Frank Tapiro, tout simplement son chroniqueur dans son émission « Punchline » (CNews) !… Pas gênée aux entournures de la déontologie, la grande famille Bolloré ! Laurence est repartie très applaudie, avec une grosse étoile de David argentée en métal qu’elle va pouvoir s’enfoncer dans le cul comme un sexgoy, le soir, pendant que son Renaud Capussion lui jouera du violon à côté, pour essayer de se faire bander un peu…

Le match de foot PSG / Inter Milan a été remporté par le PSG, et malgré le « dispositif policier » mis en place en France, il s’en est suivi un raz-de-marée dionysiaque et destructeur dans plusieurs endroits, dont Paris et ses sacro-saints Champs-Élysées. Évidemment, toute la droite anti-racailles monte sur ses grands ânes, jusqu’aux pro-Israéliens qui estiment que ce n’est pas une victoire puisque le PSG est financé par le Qatar qui finance également le Hamas : on en est là. La flicaille médiatique s’insurge que des slogans pro-Palestiniens (« Israël nique ta mère ! » ; « Nous sommes tous des enfants de Gaza ! ») et les drapeaux qui vont avec se soient mêlés à la fiesta post-match. Mais n’est-il pas normal que les supporters du PSG soient aussi des supporters de la Palestine ? Surtout quand ce sont des Arabes et des Noirs qui ont fait gagner la France (4 buts sur 5). D’ailleurs, leurs frères ne sont pas venus faire la fête, mais se faire la fête des Blancs effrayés par ce vandalisme nocturne et salubre de milliers de jeunes, exprimant leur propalestinisme en saccageant et pillant des magasins, symboles d’un Occident complice ou silencieux devant Gaza… Pour « ces gens-là », c’est s’octroyer une récréation où il est permis de se réapproprier d’une façon kropotkinienne les objets de la société de Consommation « civilisatrice » auxquels, par leur statut de déchets sociaux et de pauvres exploités, ils n’ont pas droit, sauf lorsqu’ils s’en emparent !… Qu’est-ce que ça peut foutre si boutiques et abri-bus sur les Champs sont détruits ? Une goutte d’eau dans le capitalisme mondialisé cynique… Quand on s’est montré si indifférents au cassage systématique et impuni de la bande de Gaza depuis un an et demi, on peut bien laisser se défouler des casseurs, et même des cassos, pendant quelques heure un samedi soir, avant de les réexploiter dès lundi matin, et leur faire en plus, vous verrez ce que je vous dis, la morale !

J’ai été si bien imité que j’ai entendu des gens copier mes erreurs.

Jimi Hendrix

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°21 – 26 mai 2025

Ils n’ont pas honte d’être aussi banals ?

Quand je veux m’endormir, j’écoute une interview (la plupart du temps donnée à ses copains bourgeois du Figaro) du faux écrivain, faux aventurier, escaladeur, mais de truismes, Sylvain Tesson… Rien de tel que ce phraseur pseudo-érudit pour tomber aussitôt dans le sommeil. C’est normal : il n’utilise que des mots ronflants, et les mâche et les mâchonne dans sa bouche de traviole de petit Popeye sans épinards. Tesson vous endormirait une mouche tsé-tsé !

Le surréalisme expliqué aux ignares. C’est à la confusion entre Rimbaud et Lautréamont que le surréalisme doit sa naissance en 1924, car même s’ils sont d’une génialité égale, Arthur et Isidore n’ont rien à voir l’un avec l’autre. C’est la faiblesse et la facilité des Breton, Aragon, Soupault et Cie de les avoir ainsi mélangés pour que de cette mixture douteuse sorte le surréalisme, mouvement appelé à être démodé très vite dans le siècle. Celui du Grand jeu n’a pas fait cette erreur : voir les textes vénérateurs de Lecomte et Daumal sur Rimbaud d’une part ; et leur adoration détachée de Lautréamont de l’autre.

Doigt d’honneur à la turque. Macron restera comme le président qui aura reçu une gifle par un jeune opposant en plein bain de foule, et qui s’est fait prendre le doigt par Recep Erdoğan qui l’a ainsi immobilisé, comme dans une prise de catch ou au judo…. Mauvais augure pour la dernière partie de son second quinquennat déjà foiré et où tout le monde sait qu’il ne pourra pas bouger ! Macron se jette sur les grands de ce monde pour les peloter, il les papouille, il leur envoie des bourrades — le tactile est sa tactique — mais là, il est tombé sur un os, un os turc. Le pacha Erdogan n’aime pas qu’on le tripote. Hop ! Alors que Macron tapotait la main du Raïs de Turquie, celui-ci lui a attrapé deux doigts, puis, lorsque le Français a réussi à en dégager un (l’annulaire captif), a tenu bien fermement l’autre, pas question de pouvoir le retirer de la serre ottomane ! Et pas n’importe quel doigt ! Certains observateurs approximatifs ont parlé de l’auriculaire, c’est-à-dire du « mon petit doigt me dit », ou alors de l’index, celui de la « mise à l’index », mais pas du tout : c’est le majeur dont le Turc s’est emparé, comme d’une Constantinople digitale ! Et il ne l’a pas lâché pendant de longues secondes, jusqu’à tordre le bras du minet d’Amiens. Dites-vous bien (pour ne pas dire « doigtez-vous bien ») que le majeur, c’est le doigt du milieu, celui qui sert à faire des fucks… Erdoğan, qui a un grand sens du crime d’honneur, a assassiné symboliquement le petit Macron en lui prenant le majeur pour l’empêcher de lui faire un doigt d’honneur (au cas où la velléité insensée de lui en faire un lui serait venue à l’esprit). C’est lui, Erdogan, qui, en quelque sorte, a fait un doigt d’honneur à Macron, et sans vulgarité, tout en puissance matoise, narquoise, et avec une originalité de geste propre aux Turcs. Le boss d’Istanbul a chopé le doigt du sous-fifre de Bruxelles avec la vélocité d’un tigre raflant sa proie, et d’une façon brutalement sexuelle, ça n’aura échappé à personne, j’espère.

On parlait du surréalisme, il y a deux paragraphes de cela, prenez Héraclite (Ve siècle av. J.-C.) qui comparait l’âme à une araignée, et le corps à sa toile. Fais mieux, Soupault !

La femme est un imperméable sur lequel tout glisse. Rien ne la pénètre, à part une bite… Et encore, elle s’en fout !

C’est pas pour rien qu’on parle de gourde, de cruche, de potiche : c’est toujours des métaphores de contenants, et de contenants vides qu’il faut remplir.

« Ce 22 mai 2025, un séisme de magnitude 6.2 a frappé près de l’île de Kassos, dans la mer Égée. L’épicentre de ce tremblement de terre survenu à 6H19 (3H19 GMT) est situé au large de la Crète, à 87 kilomètres d’Héraklion, la capitale de l’île grecque. ‘‘En Crète, où la secousse de jeudi a été fortement ressentie, de nombreux habitants, qui dormaient au moment du séisme, ont quitté leurs maisons dans les régions de Réthymnon et celle de Lassithi, la plus orientale de l’île’’ a rapporté la télévision publique ERT. La secousse tellurique ‘‘s’est produite à une grande profondeur (68 kilomètres) et il n’y a pas de raison particulière pour que les habitants s’inquiètent’’, a souligné Athanassios Ganas, directeur général de recherches à l’Institut de Géodynamique de l’Observatoire National d’Athènes, sur ERT. Les unités de sapeurs-pompiers de Crète sont en état d’alerte générale, selon l’agence de presse grecque ANA. Mais aucun dégât majeur n’a été rapporté à ce stade, selon les médias. Sur ERT toujours, le maire  d’Héraklion, Alexis Kalokerinos, s’est voulu rassurant, affirmant qu’il n’y avait pas de problèmes particuliers dans sa ville et excluant une fermeture des écoles ce jour. »

Notre premier tremblement de terre ! Au petit matin, réveil en sursaut : le sol tremblait, ainsi que l’armoire. Magnitude de 6.2 quand même… Le séisme a été ressenti ici jusqu’au Liban et en Libye… Et même jusqu’en Égypte, en passant par Gaza ! Je riais si fort de voir la gueule d’Alexandra effrayée que c’est ça qui a secoué le plus le lit ! Elle tremblait comme une feuille (nabienne ?)… La crainte et le tremblement des autres, ça m’a toujours fait mourir de rire tellement j’en n’ai rien à secouer de mourir (rires) !

C’est Robert Bresson qui raconte que pour la préparation des Anges du péché (1943), il allait déjeuner avec Giraudoux à la rue Feydeau dans un restaurant et à chaque fois, Giraudoux s’insurgeait qu’on ait pu donner à une rue le nom de cet auteur de théâtre qu’il détestait !

Je ne suis pas là pour être objectif, je suis là pour être juste.

Le sentiment de ratage de la plupart des grands artistes, et ce n’est pas de la coquetterie de leur part. Von Stroheim ne pensait-il pas qu’il avait tout raté ? Et Orson Welles et Céline même, Balzac, Joyce, Kafka, et ne parlons pas des suicidés Nerval, Van Gogh, Pascin, Witkacy, Kirchner…

Ma belle-mère : « Tout est grâce ! »
Moi : « Tout est Grèce ! »
Alexandra : « Tout est graisse ! »

La gifle que François Bayrou avait donnée en 2022 à un petit Arabe qui lui avait « fait les poches », c’est sa fille à lui, Bayrou, Hélène Perlant, qui la lui a rendue, vingt ans plus tard, en lançant l’affaire de Notre-Dame-de-Bétharram, amenant son père à mentir sur le fait qu’il était au courant (ce qui est une façon de lui faire les poches) des violences physiques, et peut-être même sexuelles, qui sévissaient dans l’immonde école catho (pléonasme) où le premier ministre l’avait inscrite enfant, ce salaud ! Cette claque, cette gifle, cette baffe (selon les interprétations) de Bayrou à un petit « racisé » était déjà un indicateur. Ensuite, un type qui met ses enfants dans une école privée, qui est notoirement brandie par les parents comme une menace aux petits gosses qui travailleraient mal, est suspect de plouquerie, de brutalité et de moralisme odieux, ce qui mériterait, selon moi, une sacrée raclée divine. Bayrou s’est comporté comme un évêque : il a protégé les intérêts de l’Église catholique romaine au détriment des enfants, et même des siens… Qu’il ait menti est une évidence. Si Bayrou a demandé en 1997 un rapport sur Bétharram, c’est qu’il savait qu’il y avait des problèmes. Il l’a reçu, il a lu la conclusion, et n’a pas bougé son gros cul d’éléphant à tête de mérou (tiens, encore un petit air de Lautréamont qui passe) ! En tant qu’élu à Pau (Pyrénées-Atlantiques ou Périnées-Ecclésiastiques ?), il a même financé l’école gluante ! Et qu’on ne nous dise pas que lui-même a été élevé durement dans son enfance à la sauce béarnaise, et que c’était donc normal qu’il répercute cela dans sa propre fonction de père. Moi, ma mère ne s’est pas gênée, cette salope, pour me gifler et me fouetter au martinet, j’ai jamais porté pour autant une seule fois la main sur mon fils, jamais, rien, pas même une mini-mini-esquisse de demi-geste énervé de micro-frappe quelconque. Donc, c’est bien son éducation de mauvais père et pas d’enfant battu qui a fait que Bayrou en est arrivé à couvrir la sévérité de l’institution scolaire. Et en plus, il ose se référer à Rudyard Kipling (grand protestant) pour se justifier ! « Tu seras un homme mon fils »… À coups de gifles, c’est ça ?

Toujours à propos de Bayrou : les perspicaces n’ont pas oublié le présage que Daniel Cohn-Bendit lui avait infligé après que Bayrou l’avait bassement attaqué sur son histoire de pédophilie : « Mon pote, jamais tu seras président de la République, parce que t’es trop minable pour ça ! ». Cohn-Bendit, dont je ne cesse de vanter les mérites, a une autre conception (excellente) de l’éducation que le Premier ministre menteur et complice de Bétharram… Par exemple, Dany est pour l’uniforme à l’école, mais un uniforme pour les professeurs seulement, qui, dit-il « s’habillent mal, est-ce qu’ils se lavent seulement ? ». Bravo ! Cohn-Bendit est aussi contre les premiers prix, il préconise plutôt des « prix de progrès », pour encourager ceux qui font des progrès. Comme ça, on ne punit pas les mauvais et on n’encense pas les meilleurs, ce qui est plus sain. Bravo bis ! Enfin, Dany est contre le natalisme catholico-bourgeois soutenu évidemment par les Bayrou et Cie : non, il faut donner les moyens d’élever mieux les enfants qu’on a déjà plutôt que d’encourager à en faire de nouveaux… C’est un peu comme l’euthanasie : peaufinez vos soins palliatifs avant de forcer les malades et leurs familles à se suicider (les deux) ! Rousseau, Céline, Cohn-Bendit, moi : ça commence à faire une petite famille révolutionnaire qui a plein de bonnes idées sur l’éducation, contrairement à la droite contemporaine qui, par réaction à Mai 68 (qui a donné plein de cons aussi), prône un rigorisme à restaurer d’urgence dans une école classique et merdeuse !

Sur Polnareff, on me demande d’aller plus loin : OK. En tant que Juif russe moche pianiste qui compose des chansons et qui a eu des belles femmes et était provocateur, évidemment il est supérieur à Gainsbourg, en tout. D’ailleurs Polnareff n’aime pas Gainsbourg, il juge que c’est un copieur, je l’ai entendu dire que chez lui, au moins, ses mélodies ne sont pas piquées à autrui… Absolument exact ! Polnareff est beaucoup plus généreux, beaucoup plus ample, beaucoup plus slave (voir ses belles mélodies et ses chansons lyriques). Et puis sur les femmes, ça va, quoi… Birkin, Bardot, Bambou, du côté de Lucien-Serge, d’accord, mais enfin, Michel n’est pas en reste avec Sylvia Christelle, Lynda Carter (Wonder Woman) et les autres… Quant à la « provocation », les affiches de Polnareff exhibant son cul, je les ai vues, moi, en direct, en 1972, partout dans Paris, et on en parle encore… Gainsbourg en était extrêmement jaloux, lui qui, en matière de provocation, n’a fait que copier Marcel Duchamp en se déguisant en femme pour une pochette à la Rrose Selavy (Marcel l’avait fait avant lui en 1921- photo Man Ray )… Aucune répartie originale ni vraiment drôle chez Gainsbourg non plus, alors que chez Polnareff ça en regorge. Gainsbourg, lui, se rengorge quand on lui pose des questions : tout le monde peut constater que Gainsbarre n’a jamais fait marrer personne. Autre chose évidemment qui me touche particulièrement chez « Michelnareff » (comme l’a appelé Anne-Élisabêtasse Lemoine en le présentant trop vite l’autre fois), ce sont ses problèmes oculaires, son côté joycien, homéro-joycien… Les lunettes noires, c’est pas de la blague : Michel Polnareff s’est œdipé par phobie d’une opération indispensable (et qu’il a retardée bêtement) de double-cataracte brune… Quant à la classe avec laquelle il a adopté l’enfant que sa femme Danyellah a préféré faire, sans le lui dire, avec un donateur de sperme anonyme, elle est tout simplement exemplaire.

Le laid peut être beau, le joli, jamais.

Paul Gauguin

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°20 – 19 mai 2025

Mes idées farfelues sur la Justice. Ceux qui s’insurgent lorsqu’on évoque l’éventualité de punir les parents de délinquants ont tort. « Ils ne sont pas responsables des fautes que commettent leurs enfants ! » Eh bien si, et moi je vais plus loin : il faudrait ne pas punir du tout les enfants, et ne punir que les parents. Un jeune fait une connerie ? Ses parents seraient convoqués immédiatement et sévèrement sanctionnés ; du coup, leur petit se sentirait tellement soutenu, épaulé par la Justice et en même temps coupable ; il trouverait ça tellement injuste que l’État s’en prenne à ses parents, jugés fautifs de son éducation, qu’il se tiendrait à carreau pour le restant de sa vie. Ce serait tout à fait dissuasif et plus productif que de l’incarcérer lui-même. Deux cons fainéants font un gosse et ne savent même pas le rendre heureux, il arrive à 15 ans en s’apercevant qu’ils ne lui ont donné aucune arme pour s’en sortir dans l’existence, qu’il lui manque une tonne de choses, et en plus, ça devrait être sa faute à lui s’il devient délinquant ? Ça va pas, non ? Les parents doivent payer !

Loi sur la fin de vie. « Euthanasie, je t’aime à mourir ! »

Quand je dicte des phrases à mon ordinateur par l’application-micro « Dicter » et qu’elles s’inscrivent toutes seules sur mon écran, des propos viennent s’enregistrer dans mon texte (par exemple Alexandra, qui entre dans la même pièce et me dit, entre deux morceaux sur Donald Trump : « Ah, c’est vous qui avez la serviette ? »). Ça rappelle ce que faisait Joyce, sans ordinateur, en 1920, dans Ulysse : le monologue intérieur du narrateur absorbant des bribes de dialogues extérieurs (je l’ai fait aussi dans mon roman Le Bonheur, en 1988, ça me revient).

Protrumpantisme. Il faudra un de ces quatre analyser ce qu’il y a de particulièrement protestant dans l’attitude, les foucades, les voltes-faces, les décisions bonnes et mauvaises du calviniste presbytérien Donald Trump.

La plupart des musiciens aiment leur instrument et en jouent comme s’il s’agissait d’un jouet de gosse de riche, bien propre, bien astiqué, et dont ils prennent grand soin. Le grand musicien, lui, oublie et fait oublier l’instrument. Il s’en sert plutôt comme de ce joujou du pauvre dont parle Baudelaire dans son poème : un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.

Clichés immondes : « Le peuple palestinien est en lutte contre le Hamas » ; « la situation humanitaire à Gaza est catastrophique »…

Le Marcul de Sade.

Les doigts dans le nez (titre possible pour un livre sur l’antisémitisme).

La bave de la blanche colombe atteint parfaitement tous les vilains crapauds !

On peut très bien remettre du dentifrice dans son tube.

Laurent Ruquier et Thierry Ardisson font la tournée des popotes médiatiques pour vendre leurs « livres ». Ruquier :  Vies secrètes (Harper Collins) ; Ardisson : L’Homme en noir (Plon… dis-donc, Thierry, Plon n’appartiendrait pas à ton ennemi juré Bolloré par hasard ?). Ils y parlent d’eux, se plaignent, se complaisent et finalement se plaisent. Ardisson et Ruquier n’ont rien à dire sur le monde parce qu’ils n’y voient rien d’autre qu’eux. Toujours les mêmes anecdotes pour Thierry, on les connaît par cœur depuis 30 ans, il ne sort pas de son disque rayé. Quant à Ruquier, il a confié ses petites névrovroses de tarlouze havraise assumée (tu parles !) à Marcella Iacub, une de ses « Grosses têtes », putasse argentine et copieuse de mon Enculé en 2013… Quand Thierry et Laurent sont reçus à la télé, c’est comme s’ils déboulaient dans un déjeuner de famille pour le poulet du dimanche, sauf que le poulet, c’est eux !

Ardisson a été sauvé trois fois en moins d’une semaine, et par trois femmes. Ça mérite d’être signalé… D’abord, à C à vous, par Anne-Élisabeth Lemoine qui l’a empêché de passer pour un complotiste type qui croit que la princesse Lady D. a pu être assassinée (voir mon Tik Tok du 9 mai 2025). Ensuite, à Quelle époque !, c’est Apolline de Malherbe, à côté de lui, qui a rigolé avec bienveillance lorsqu’il a affirmé que le prince Harry, en vérité, n’était pas le fils du prince Charles, mais celui de l’écuyer de Diana dont elle était la maîtresse, et en ajoutant qu’Harry ne ressemblait pas à son père, ni à son frère (alors qu’il est rouquin comme lui)… Faux évidemment, puisque Diana s’est fait en effet baiser par son Mellors, mais deux ans après la naissance de son fils… Enfin, cerise sur le gâteux, et toujours à Quelle époque !, lorsque Thierry a comparé Gaza à Auschwitz, et qu’il allait parler des « Juifs » en général, Léa Salamé l’a corrigé en lui faisant dire « Israéliens ». Cette troisième fois, même moi je pensais qu’elle serait fatale à Ardisson car ça n’a pas traîné : il s’est mangé aussitôt sur les réseaux des torrents de merde, de merde juive principalement, pour avoir fait cette comparaison, qui en plus est mauvaise, et où il a prouvé une fois de plus qu’il ne connaît rien, ni à Auschwitz, ni aux Arabes du Proche-Orient. Sauf que… Dès le lendemain matin, ayant demandé pardon à ses « amis juifs » par un communiqué honteux, Ardisson a immédiatement été lavé. En moins de douze heures, on n’en parlait plus, l’éponge était passée par-là : « l’homme en noir » a été réintégré avant même d’être exclu ! Aujourd’hui, il suffit de baisser son froc pour prouver qu’on n’est pas antisémite (le contraire de l’Occupation où ça permettait aux SS de savoir si on était juif ou pas)… Ah, si j’avais fait ça, moi, le 16 février 1985, au lendemain de mon Apostrophes, je n’en serais pas là, mais où serais-je ? Nulle part, bien sûr ! Ardission a réussi à sauver son cul en mettant lâchement tout sur le dos de France 2, qui n’a pas coupé sa « connerie » au montage, et surtout sur celui du docteur Raphaël Pitti, présent sur le plateau, et qui venait pour donner des nouvelles tragiques des carnages sur le terrain… Pitti a pris à la place de Thierry… Encore une barabbasserie ! Avec son air de bouc-émissaire, Pitti a été chargé de tous les maux : il n’est pas seulement un médecin « humanitaire », mais aussi un homme politique de Gauche que les dénonciateurs ont vite fait de transformer en porte-parole du Hamas !… Pour une fois que Salamé consacrait une bonne séquence d’équité empathique en faveur de Gaza ! Tout a été gâché, et par Ardisson, et en deux temps : d’abord en proférant son équivalence fallacieuse « Gaza, c’est Auschwitz » (influencé par Pitti qui venait de comparer Gaza à « un camp de concentration ») ; ensuite en s’en excusant, ce qui a permis aux sionards de bondir et de rebondir en niant en bloc les massacres made in Tsahal… Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’Ardisson est si « respecté » dans le Milieu qu’il est devenu intouchable. Vous imaginez si un invité arabe — ou pire : moi — avait dit cela à la télé ? Mais quel tollé ! Quel tohu-bohu ! J’aurais été immédiatement crucifié pour ce blasphème, tandis que Thierry, qui reprochait quelques jours auparavant à son acolyte Baffie de s’excuser, en s’excusant plus platement que lui encore, et en utilisant l’expression « je prie mes amis juifs de bien vouloir me pardonner » (ce qui est déjà une phrase doublement antisémite), ça passe crème, crème à raser, à raser les murs, à raser le mur même, des lamentations évidemment, et des lamentations goys of course ! À C news, Praud, trop flatté qu’Ardisson l’ait qualifié de « bête de télé » et de « phénomène », l’a épargné, et Goldnadel, qui était son employé à Salut les Terriens, ne lui en a pas voulu non plus. On a donc assisté à ce miracle : un vieux ponte de la télé, dont tout le monde chuchote qu’il est vraiment antisémite (et pas seulement parce qu’il a recu régulièrement dans son Tout le monde en parle Dieudonné, Soral et moi), et qui n’a pas pu s’empêcher de révéler à quel point dans sa tête, les Juifs sont les nouveaux nazis et que, pour lui, Gaza équivaut à un camp d’extermination, arrive à sortir indemne de cette situation, comme saint Jean avait jailli intact de sa marmite d’huile bouillante !… Oui, il y a quelque chose de biblique et d’évangélique dans le salut d’Ardisson, le salut par les Juifs bien sûr, par ses Juifs, et c’est d’autant plus injuste qu’il est une quintessence, à la fois de la tartufferie anti-judaïque la plus manifeste et de l’opportunisme médiatisé le plus répugnant… Qu’est-ce que ça dit ? Eh bien, ça dit que la mafia est plus forte que la Faute.

Je n’aime pas les mères, mais je déteste plus encore les gens qui en ont encore une.

Ils ne vivent pas, ils rêvent qu’ils vivent, et ils ne s’en rendent même pas compte !

Quel symbole ! Au moment où Gérard Depardieu, le plus grand acteur du monde, est condamné à 18 mois de prison avec sursis (à quand la pose d’un bracelet électronique autour de sa bite ?) parce qu’une connasse jadis flattée, et aujourd’hui vieillissante et revancharde, estime qu’il n’avait pas le droit de la peloter dans un coin quelques secondes sur un tournage où elle faisait sa belle, le 78ème festival de Cannes s’ouvre en fanfare wokiste ! La présidente, c’est Juliette Binoche, qui a débarqué dans un ensemble Dior décolleté de crêpe de soie blanc cassé, avec un large pantalon et un haut embrassant sa tête jusqu’à lui faire une sorte d’hijab chic. Sans oublier les bijoux Chopard…. Et qu’on ne me dise pas que moi aussi je m’habille en Dior, parce qu’OK, je m’habille en Dior mais tous les jours, on ne me prête pas mon costume pour une soirée, je me l’achète, et difficilement. En plus, c’en est un tous les 5 ans, et que je porte jusqu’à ce qu’il tombe en ruine (tout le monde sait ça) ! Rien n’est de Binoche, pas même ses mots car le texte qu’elle a lu sur prompteur a été écrit bien sûr par un autre, le même bien-pensant sans doute qui a fait dire un laïus hyper-démago à Laurent Lafitte juste avant elle… Comme elle commence à vieillir, Juliette n’a pas bien lu ; elle a buté sur un mot ; sa langue a fourché : « face à l’orgueil, redonner de l’humidité, l’humidité, l’humilité, et l’humidité de l’humus, qui est l’humilité !…» N’importe quoi ! Elle s’est rattrapée comme elle a pu en riant comme une bécasse, mais « humidité » à la place d’« humilité », les commentatueurs n’ont pas fini d’en faire tout un fromage lacanien. Et comme ça ne suffisait pas, à cause de son costume crypto-islamique qui voilait (mal) son antiracisme inconsciemment raciste (parce qu’il y en a des conscients ?), la Binoche a prononcé « houmous » pour humus ! Pourquoi pas tarama, tant qu’elle y était ? Ah, c’était bien grotesque, surtout qu’après le passage sur les otages du 7-Octobre, la gourde Binoche s’est crue obligée de rendre hommage à une journaliste palestinienne tuée par un « missile » (tiré par qui ?) plutôt qu’aux dizaines de milliers de non-journalistes, de gosses et de pères, mères, fillettes et autres mémés, tous déchiquetés par les bombes incessantes pleuvant des engins de mort de Tsahal depuis 18 mois… Mais le plus insupportable lors de cette soirée, aussi bien chez Lafitte que chez Binoche, ce fut le message de fond : appeler à « résister » contre le mal par l’art, ce qui revient, pour la famille du cinéma, à lécher le cul des acteurs « engagés », et de préférence en mélangeant tout pour ratisser large. En effet, quel rapport entre une Adèle Haenel qui s’était mise en robe de soirée pour être bien filmée en quittant bruyamment la salle des Césars parce qu’on avait remis un prix à Polanski et Volodymyr Zelensky, l’ex-pétomane devenu constipé pour sauver « son » pays, l’Ukraine, contre le méchant envahisseur Poutine ? Le festival de Cannes veut nous faire croire que pour tous ces comédiens stupides, l’art est nécessaire afin de lutter contre les horreurs du monde actuel, mais ce sont eux, les horreurs du monde actuel, et leur « art » ne peut rien y faire puisque ce n’est pas de l’art. Attention, les plus grands ne sont pas exempts de cette escroquerie ! Binoche avec son humilité / humidité n’a pas été cette année plus ridicule que Robert De Niro, invité pour recevoir une palme d’or d’honneur, et qui a préféré s’en servir pour taper sur Donald Trump au nom de la « Démocratie » contre le fascisme. J’ai toujours dit que les génies ne pouvaient pas être des salauds, mais des cons, c’est tout à fait possible ! La preuve, tous les acteurs le sont, à part Michel Simon, le Vigan et quelques autres ; je n’en vois que très peu qui aient été intelligents, surtout politiquement… Et pour être complet sur cette abjecte cérémonie d’ouverture, quand j’ai vu Quentin Tarantino, cette pourriture sioniste qui vit à Tel-Aviv pour mieux soutenir Tsahal, toujours aussi vulgaire, hurler à la fête forcée avant de balancer violemment son micro par terre (geste odieux), je suis allé me regarder dare-dare un Harold Lloyd de 1928 en streaming sur mon ordi.

Il y a deux sortes d’écrivains. Ceux qui le sont, et ceux qui ne le sont pas. Chez les premiers, le fond et la forme sont ensemble comme l’âme et le corps ; chez les seconds, le fond et la forme vont ensemble comme le corps et l’habit.

Karl Kraus

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°19 – 12 mai 2025

On lit mieux ses livres quand on les transporte dans des cartons, de ville en ville, de pays en pays, que si on les garde et les regarde dans les rayonnages de chez soi, bien rangés, par auteurs, ou pire, par collections (regardez les photos de l’appart’ de Michel Onfray où il a mis — ce plouc — toutes ses Pléiades ensemble, sur un grand mur, quel que soit l’auteur et l’époque, ce qui est encore une façon de faire gagner l’éditeur contre l’écrivain !)… Alors que si vous apportez avec vous les livres que vous avez envie de lire, ceux que vous n’aviez jamais eu l’occasion de déplacer, de faire bouger, d’aérer, de sortir du cimetière de votre bibliothèque, eh bien, vous pouvez être sûr que vous leur redonnez vie (la vie que leur a insufflé l’auteur et qui a été tuée par l’édition). Sans ça, vous ne pouvez pas dire que vous les avez vraiment lus.

Lorsqu’on a vu de la fumée noire s’échapper de la cheminée de la chapelle Sixtine pour signifier que le nouveau pape n’avait pas encore été choisi par le Conclave, impossible de ne pas penser à celle qui sortait des cheminées de Birkenau pour signifier que femmes, enfants, vieillards et hommes faibles ou malades avaient, en revanche, eux, été « choisis » !

Le nouveau pape s’appelle donc « Léon XIV »… C’est quoi, ce gag ? Il n’y a eu qu’un XIV, voyons, c’est Louis !

Assister en direct à la télé à la première messe de Léon XIV dans la chapelle Sixtine, avec ce public de cardinaux en mitres blanches comme des sortes de pélicans aux becs ouverts, attendant leur béquée de poissons, devant les six grands cierges encadrants la statue de Jésus, et Le Jugement dernier de Michel-Ange qui est avant tout (et ce serait une longue discussion) de la peinture moderne avant d’être une décoration de chapelle catholique, je suis désolé, mais c’est choquant !… Et c’est là où je rejoindrais Nietzsche quand il affirme que la Renaissance était une manière de s’émanciper du catholicisme (lui dit « christianisme ») débilitant et mortifère : on en a une illustration, si je puis dire, dans la fresque de Michel-Ange représentant le Jugement dernier qui évidemment part tout de même de la croyance chrétienne. Ce fameux Jugement est d’une telle violence, d’une telle signification, à la fois symbolique mais surtout picturale, qu’il est choquant, je vous dis, de voir une escroquerie comme cette messe de clôture du Conclave présidée par le pape successeur de François, Léon, avoir lieu devant une œuvre d’art de cette envergure. C’est un sacrilège, presque un blasphème ! La peinture de Michel-Ange est le contraire de l’arnaquerie ecclésiastique que constitue cette messe, comme toute messe d’ailleurs qui, ne l’oublions pas, est, par sa caricature, une offense à la Cène… Il est difficile de ne pas imaginer, quand on voit Charon s’apprêter à frapper d’un coup de rame les damnés s’accrochant à sa barque, que ce sont les cardinaux et les évêques présents dans la chapelle même ce 9 mai 2025 dont il va rétamer les gueules… 400 personnages sur cette fresque à grand spectacle, et brossés d’un poignet divin, c’est le cas de le dire ! Oublions un instant la composition de cet ensemble de martyrs et d’élus emmêlés s’envolant en grappes d’élan et de démons en chute pas libre du tout, agrippés les uns aux autres dans le souffle de leur descente infernale (tous sur le fond bleu dense de ce ciel solide), pour se concentrer sur l’audace numéro un du vieux peintre (il avait quand même 60 ans quand il a peint ça), c’est-à-dire celle de représenter tout le monde nu, et en particulier, au centre, Jésus ! Oui, et pas n’importe quel Jésus ; pas un éphèbe blet, tout pâle, barbu, triste victime, mais un colosse super-musclé, imberbe aux stigmates quasi invisibles fulminant herculéen en train de bénir ou maudire les âmes qui tourbillonnent autour de lui… Le Christ est nu avec sa mère à côté… Et on célèbre une messe dans ce cadre-là !… Les cathos ne sont pas cohérents : moi, je proteste contre le fait qu’on ose faire une messe devant une œuvre d’art, mais eux trouvent normal qu’une messe se tienne dans un véritable camp naturiste, et de figures sacrées en plus ! Ce n’était pas la première fois que Michel-Ange montrait le Christ à poil : il a sculpté un merveilleux crucifix en bois peint qui se trouve au Santo Spirito de Florence et où on voit la bite du Christ, oui la bite du Christ, tout à fait modeste au repos, ce qui Lui correspond bien, évidemment. En plus Il était vraiment comme ça sur la croix : nu. Lorsque Michel-Ange, en 1541, dévoila sa fresque, tout le Vatican s’en évanouit, mais le pape Paul III accepta ça : j’imagine mal Léon XIV applaudir à de telles représentations si ça avait été lui à l’époque le boss de La Sixtine, boîte de nuit à la mode à Rome… Après la mort du peintre (on connaît l’histoire), un sous-peintre, Daniele da Volterra, fut chargé de rajouter des tissus, des pagnes, des caches sur tous les organes que Michel-Ange avait peints avec amour et roublardise. La plupart ont été effacés à la restauration de la fresque mais pas le cache-sexe du Christ : « il y a des limites à l’art ! » dixit l’Église… On ne pourra donc jamais voir la queue et les couilles du Christ telles que Michel-Ange les avait imaginées. Michel-Ange qu’on reconnait lui-même en peau d’écorché vif, déchet tenu au bout d’une main par saint Barthélémy, comme une combinaison de latex pendouillante après usage SM, alors qu’à ses pieds, les anges annoncent pour toujours la Fin des Temps à coups de trompettes d’Apocalypse !

On met à notre époque le « consentement » comme valeur suprême alors que la valeur suprême, c’est le discernement, et on en manque totalement, c’est pour ça que tout le monde se trompe, que tout le monde mise sur n’importe quoi et n’importe qui, chacun fait confiance à celui à qui il ne faudrait pas et prête une fiabilité à celui qui — c’est pourtant l’évidence — n’a aucun crédit.

État de la masculinité. Aujourd’hui, les types sont tellement en chien pour tirer leur coup (en vérité pour ne plus se faire rabrouer quand ils le montrent) qu’ils sont prêts à aller avec une trans’ IA !

Si Charlie Christian, Lautréamont ou Raymond Radiguet s’étaient dit : « Oh, ça va, j’ai le temps, je vais me chauffer un peu dans mon art, mais bon, je donnerai ma puissance après 25 ans, je ne suis pas obligé de mettre toute la gomme au début, il faut y aller mollo, piano piano, qui veut aller loin ménage sa monture… » et autres conneries, il n’y aurait jamais eu tous ces chefs-d’œuvre absolus de la musique de l’ère swing pré-bebop à la guitare électrique, ni Les Chants de Maldoror et les Poësies de Ducasse, ni Le Diable au corps, Le bal du comte d’Orgel et surtout ce recueil de poèmes au titre génial : Les Joues en feu.

Pourquoi Les Joues en feu est un titre génial pour un recueil de poèmes écrits par un si jeune homme (entre 14 et 18 ans) comme l’était Radiguet ? Parce qu’on voit le garçon rougir tellement il a envie de baiser, ou alors parce que ses joues sont rouges d’avoir été si souvent giflées, et peut-être même pour la raison que ses parents ou des adultes ou des femmes ont jugé que justement ça se voyait trop qu’il avait envie de baiser !… Ah, j’allais oublier aussi l’expression « En joue, feu ! » qui circule dans son titre, l’injonction martiale aux pelotons d’exécution lancée au moment de fusiller les tire-au-flanc, les déserteurs, les mutins, tous frères d’armes (si je puis dire) de Radiguet, l’anti-guerre par excellence !… Oui ! Avec Raymond, c’est Les Joues en feu contre « En joue, feu ! », c’est-à-dire l’amour contre l’armée (c’était déjà le sujet du Diable)…

Pour Albert Aurier, le synonyme du scepticisme c’est « la peur de la pensée » (c’est lui qui souligne), et moi je dis même que c’est le scepticisme qui amène à la peur de la pensée ; définition même du complotisme.

Comme celui qui a « introduit le langage parlé dans le langage écrit », moi j’ai réintroduit la vie dans la littérature. Absolument ! Par mon écriture, le livre lu n’est plus du tout mort ni poussiéreux, c’est de la vie directement qui en jaillit, intacte. Et pour mettre de la vie dans la littérature, il faut mettre la littérature dans sa vie. La littérature, c’est pas un truc pour mec qui aime bien lire des livres chez lui en secret, dans l’ombre ; c’est revivre l’écriture de l’écrivain comme il les a vécues lui-même (la vie et l’écriture qu’il a écrite), c’est plonger avec joie dans le contenu vivant, vivace de ce qui est écrit !

Retour de Michel Polnareff. Deux écrans plasma aux cadres blancs jetés sur une meule de foin, avec un bout de peau de serpent et un chapeau de cow-boy en plastique oubliés là.

Cela dit, j’aime beaucoup Polnareff : autre chose que Gainsbourg car vrai musicien, vrai artiste, vrai provocateur (son cul). Et excellent en interview… Cette semaine : « Une bonne mélodie, c’est quelque chose qu’on siffle en prenant une douche. » ; « La création, c’est une saloperie. » ; « Les gens ne me disent pas ‘‘bravo’’, ils me disent ‘‘merci’’, ça m’a touché, je le vois dans leurs yeux et eux, évidemment, ils ne le voient pas dans les miens. » 

Quand il y a deux portes pour sortir du métro, vous remarquerez que tout le monde emprunte la même, la première par laquelle le premier voyageur est passé : ça devient la seule par laquelle tous s’engouffrent.

Le signe de quelqu’un de petit, c’est qu’il ne voit jamais les choses en grand.

Ma femme juive est tellement égoïste qu’à Auschwitz, elle se serait fait tuer par les déportés eux-mêmes avant d’aller à la chambre à gaz, car elle aurait volé le pain des autres pour tout bouffer, tout pour elle d’abord !

Au maximum, vous avez des Juifs qui « regrettent » ce que Tsahal fait, qui disent qu’ils ne pouvaient pas imaginer Israël capable de telles choses horribles. J’en ai entendu même un qui prenait exemple sur le film Tsahal de Lanzmann de 1994 où les commandants disaient qu’ils ne feraient jamais des opérations de rasage total d’une population comme à Grozny, alors que c’est exactement ce qu’ils font aujourd’hui à Gaza… Mais ça ne suffit pas ! Lorsqu’on déplore le carnage physique des Gazaouis ET (c’est moi qui mets en capitales et qui souligne) le « désastre moral » des Israéliens, on prend encore parti pour les Israéliens qui, dans leur majorité sont, à l’aveu même des plus lucides, totalement apathiques sur ce que fait leur Netanyahou.

Il faut que ce soit Anne Sinclair (sic), Delphine Horvilleur (sic bis) ou Johann Sfar (sic ter) qui « alertent » les médias sur les exactions too much de Tsahal après 18 mois de massacres. Là, on tend l’oreille alors que les cris de millions de Musulmans et de pro-palestiniens sont restés sans effet. Encore une fois, même la désapprobation de la volonté d’éradication de Gaza par Netanyahou ne peut passer que par des Juifs ; par d’autres, c’est interdit. Et si ces sionistes hypermédiatisés depuis le 7-Octobre pour avoir soutenu inconditionnellement Israël viennent mettre désormais de l’eau de leurs fausses larmes dans le sang des Arabes, c’est uniquement pour maintenir leur position de commentateurs et travailler à atténuer d’urgence la détérioration croissante de l’image d’Israël. Car, ne vous y trompez pas : c’est dans l’intérêt d’Israël qu’ils font semblant d’avoir pitié de la Palestine ; pour aucune autre raison.

Angelo Rinaldi est mort. Après 25 de silence sur mes livres (ni louanges, ni descentes), le célèbre (à l’époque) et féroce critique corse s’est retrouvé devant moi dans une émission de télé en 2009, et il a continué à fermer sa gueule. Pas de couilles, ce pédé !

Si vous vous demandez ce qu’est le jazz, vous ne le saurez jamais.

Louis Armstrong.

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°18 – 05 mai 2025

C’est étonnant comme, lorsqu’on y réfléchit, l’époque est dostoïevskienne… Où qu’on se retourne, on ne voit que de pauvres gens qui se sentent en permanence humiliés et offensés. Ils ont autant de dispositions pour le crime que de promptitude à exiger des châtiments. La plupart sont ou des adolescents ou des démons, mais la plupart sont avant tout des idiots qui se prennent pour des joueurs. En vérité, ce sont de grands cocus de l’existence, et ils s’en croient les éternels maris. Et surtout, ils s’estiment chacun différents et aussi intéressants que des frères Karamazov, alors que ce ne sont que des doubles les uns des autres. Toutes les nuits blanches, ils s’enferment dans des sous-sols où ils remplissent des carnets pleins de rêves d’hommes ridicules et de souvenirs de cette maison des morts qu’est leur triste vie…

Pensée saine. « Mort à ceux qui vous ont donné la vie ! »

Moi aussi, je suis pour deux états, deux états palestiniens : la bande de Gaza étendue à tout l’ancien Israël et toute la Jordanie !

Aujourd’hui, Patrick Juvet chanterait : « Où sont les hommes ? ».

Sortir de son lit, se raser, se laver, manger sont des efforts surhumains qui mènent tout droit au suicide.

L’instrument à la mode : le couteau. Il a supplanté, si je puis dire, le cutter dans la psychose collective pointée — si je puis dire encore — par le terrorisme contemporain.

L’effort (douloureux) de non-récupération ostentatoire par l’extrême-droite de l’assassinat d’Aboubakar Cissé, en faisant semblant de condamner l’acte ignoble du Bosniaque qui a poignardé de 57 coups de couteau le jeune Malien en pleine prière dans une mosquée du Gard, est à la mesure de la récupération (tout aussi dégoûtante) d’Aboubakar par LFI, les écolos et les Noirs communautaristes, en l’érigeant aussitôt en symbole, en totem (« Je suis Aboubakar ») pour faire semblant (également) de dénoncer l’islamophobie française dont cette extrême-gauche se bat ce qui lui reste de couilles.

On est aussi gêné d’entendre Richard Millet à L’Heure des pros dire qu’Aboubakar était avant tout « un clandestin » que de voir Jean-Luc Mélenchon, dans une manif pour Aboubakar, prendre dans ses bras une Musulmane désespérée et fondre en larmes sur son épaule… Les Arabes de France (Beurs) ne comprennent pas qu’il y aura moins de racisme et de mépris à leur encontre lorsqu’ils feront preuve d’assez d’intelligence et de jugeotte pour refuser formellement de se ranger du côté de la France Insoumise.

Mettez un crocodile face à Mélenchon, il le bouffera aussitôt pour le punir de lui avoir volé ses larmes. Pareil pour Ardisson qu’on a vu pleurnicher à France Inter, chez Salamé, face à Nicolas Demorand, le gros journaliste bipolaire (oui, je suis bipolairophobe, comme je suis obèsophobe, tantouzophobe, israélophobe, extrême-droitophobe, mélenchonophobe, francophobe, helvéticophobe et j’en passe !…), auteur d’un livre qui a « explosé » Thierry tellement il est émouvant… J’insiste : que font les crocos à traîner dans leur marigot au lieu d’en surgir brutalement pour, d’un coup de mâchoire, faire ravaler leurs sanglots faux à ces imposteurs de l’âme, à ces escrocs de l’émotion, à ces fabricateurs de factices chialeries faciles et spectaculaires ? Tous ceux-là n’ont pas honte ? Non ; la honte, c’est un troisième bidonneur people encore qui feint d’en éprouver, avec son petit livre de merde, La Soif de honte : j’ai nommé Nicolas Bedos…

Nicolas Bedos à la une du Point : « C’est l’histoire d’un connard… ». Grande interview de l’« humoriste »/« metteur en scène »/« dramaturge » (une pluie de guillemets et de slashs !) qui avait été condamné pour avoir, ivre mort en discothèque, posé sa paluche de fils de con (et con lui-même) sur le sexe d’une fille en jean et pour avoir embrassé de ses grosses lèvres de pédé refoulé le cou d’une serveuse, à 6 mois sous bracelet électronique. Ça vaut son pesant de caca qui fouette ! Le Point a dû équilibrer les propos de Bedos par une charge pro-#metoo d’Émilie Frèche (comme on se retrouve !) : « Notre monde ne veut plus d’hommes comme ça. » dit la sioniste de gauche. OK, mais on ne veut plus non plus d’Émilies Frèches dans « notre monde » !… Bref, on sent que Nicolas ne pense qu’à revenir dans le game, même si ses casseroles tintinnabulent toujours, solidement accrochées à son bracelet électronique… Pour cela, il pond donc un livre au très mauvais titre où il est tellement narcissique qu’il se tutoie… La Soif de honte : apparemment, sa soif de honte n’a pas été encore rassasiée. Pour être sûr de bien se faire plaindre, il révèle qu’adolescent, il a lui-même été violé (encore un !) par un acteur de théâtre connu… Viol pour lequel il estime « avoir une part de responsabilité »… « J’avais conscience d’avoir été agressé sexuellement et des répercussions que ça avait eues sur ma psyché, mais je ne savais pas que ça s’appelait un viol. Si j’en parle dans le livre, c’est parce que cette période très glauque de ma vie, les humiliations que j’ai subies, s’inscrivent dans cette fameuse soif de honte. Mais je suis très clair, je ne m’en sers pas comme d’un bouclier. » Non, à peine !

Mais il y a pire que son interview dans Le Point, celle dans Quelle époque ! sur France 2… Obscène ! On y a vu Nicolas Bedos débouler seul, avec un air de chien battu au scrabble, en blouson de cuir, barbu, coiffé en fiotte gominée, les yeux froncés, petite voix… Où est le pitre arrogant et pas drôle qui, sur ce même plateau (où je me suis retrouvé à côté de lui en 2010 !), faisait s’esclaffer Franz-Olivier Giesbert pour des chroniques plus nulles et creuses les unes que les autres ? Salamé dit qu’elle a hésité avant de recevoir l’« agresseur » sexuel, et elle rappelle les faits : « c’est l’histoire d’une déchéance… ». Elle lui refait boire son vomi et remanger sa merde au cul. Simulant la gravité, Bedos fait profil plus bas que terre. Il avoue tout, comme au garde-à-vous en garde à vue ! Il s’excuse mais il s’en trouve, des excuses. Il répète qu’il veut changer, ne plus boire. L’examen de conscience tourne à l’autothérapie complaisante. Il s’explique, il veut se comprendre, il s’adore, il s’intéresse… Son livre ? « La littérature a toujours été mon média ! ». Encore un fantasme… Salamé lui extorque qu’il « assume ». Il ne se rendait pas compte, le pauvre, qu’il faisait du mal aux femmes quand il se mettait « minable » tous les vendredis soir en boîte de nuit où, de son propre aveu (et quel aveu !), il se comportait pareil avec les hommes… En tous cas, ce qu’il n’assume pas, c’est l’expression « connard » imposée par Le Point. Lui ne se considère pas du tout comme un « connard » ! « Comment un type qui avait tout pour lui bousille tout ? » lui demande maman Léa. Tout pour lui ? Mais il n’a jamais eu rien pour lui, girl : relisez ses textes, revoyez ses films ! Nico, c’est le faux talent type. Il faisait partie de la « famille », c’est tout. Salamé l’enfoncera encore avec une autre histoire de viol de femme de 26 ans lorsque lui en avait 19… Mais ce qu’on retiendra de cette interview, c’est que la faiblesse la plus grave chez Nicolas Bedos, c’est qu’il n’a aucun humour. Pour finir son interrogatoire, on a vu Nicolas se vexer lorsque Paul de Saint-Sernin, le sniper de l’émission, pour lui montrer ce qu’est le consentement, a feint de décider pour lui que tout l’argent récolté grâce à la vente de son livre serait reversé à une association de victimes…  Dabord choqué, Bedos lui a renvoyé sans rire : « C’est sérieux ce qu’on dit là ! », avant de comprendre que c’était une blague. Ce sera son seul sourire décoché in extremis avant qu’il ne quitte le plateau lamentablement, et que la maîtresse libanaise de maison reçoive ensuite, « ravie », Louis Sarkozy ! Celui-ci sera d’ailleurs le seul à reconnaître à Nicolas Bedos du « courage ». Rien de mieux qu’un « fils de » droitard séfarade pour s’attendrir sur « un fils de » gaucho pied-noir… Leur point commun ? L’antiarabité, voyons !

Pour ceux que plus de détails sur cette larve intéresseraient, je les renvoie à la page « Nicolas Bedos » (ainsi qu’à celle de son père Guy) dans l’encyclopédie numérique du docteur Marty, WikiNabia. C’est gratuit !

Après pression sur la présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet, qui avait gardé le silence sur les assassinats à Gaza de milliers d’Arabes mais qui s’était fendue d’un « hommage aux victimes du Hamas » trois jours après le 7 octobre, et qui rechignait à faire une minute de silence pour le muslim Aboubakar Cissé, celle-ci a fini par être observée… Chaque minute de silence est une offense au silence même. Une minute de silence est une prise d’otages de vivants au nom du respect et de la mémoire de personnes disparues. Le Silence a été créé par Dieu pour la prière et la musique, exclusivement. Et la « minute de silence », caricature infâme des deux, en est le strict contraire… Heureusement, Lorène, la jeune fille victime de Justin Adar Polat, a échappé à sa minute de silence dans l’hémicycle-poulailler… Ça aurait été pour elle, un  58ème coup de couteau !

Justin encore, d’ailleurs. En agissant dans une enceinte scolaire et pour des motifs de désespérance écologique, Justin Adar Polat a mélangé en lui et dans son destin les deux « bombers »  qui l’ont précédé dans ce genre d’acte terroristique : celui d’Amérique, Theodore Kaczynski, dit « Unabomber », un écolo radical comme lui qui, après avoir écrit un manifeste tout à fait cohérent lui aussi, postait des colis piégés à l’attention des responsables pollueurs ; et « Human Bomb », le chômeur Érick Schmitt qui, en 1993, avait pénétré une école maternelle bardé d’explosifs et avait pris en otages des gosses, dont un « petit Noir » extrait spectaculairement par Sarkozy, alors maire de Neuilly… Justin aurait dû mieux suivre l’exemple d’Unabomber qui était un cibleur exemplaire. Regardez la liste de ceux à qui l’Américain, inspiré entre autres par H.D. Thoreau, envoyait ses bombes par la poste en punition de leurs méfaits antiécologiques… Ah, moi je l’aurais sauvé, le Justin, en l’aiguillant mieux que ça : ça ne servait à rien de se suicider ainsi en entraînant avec lui Lorène, qui était très belle en plus, et avec laquelle il aurait pu faire un bout de chemin, et pourquoi pas jusqu’à devenir les Bonnie and Clyde de Notre-Dame-des-Aides en partance pour le grand combat anti-technologique nécessaire de notre époque ! Au lieu de ça, Justin s’est fait du mal à lui-même en la sacrifiant pour rien. Quel dommage ! Évidemment, les commentateurs continuent à nier l’intérêt politique de son manifeste au titre célinien (un « Y » à l’envers, en désapprobation de tous les professeurs), prétextant que Justin a fait ça avec ChatGPT alors que, déjà, eux, ils font ça toute la journée et ils le reprochent à un gosse qui n’a jamais eu de prétention à l’originalité (à 15 ans et demi, tout le monde ne peut pas faire des dessins d’humour sanglants à Hara Kiri !), mais qui avait quelque chose à dire et qui l’a dit. C’est le fond qui compte. C’est déjà bien pour Justin d’avoir sortir tout ça de son cœur. Il n’y a rien de confus dans L’Action immunitaire, encore moins d’« hitlérien », pas une seule allusion au Führer, ni même à Michel Foucault ou à Ivan Illich comme le prétendait Patrick Cohen à C à vous en balayant d’un revers de sa patte moite un texte pareil qui, en plus, analyse parfaitement (et je m’y connais) un tableau de Brueghel que les journalistes n’ont même pas regardé ! Il faut relire Justin comme il faut relire Théodore…

« La solitude n’est plus un état passager, elle est devenue une structure. Et dans cette structure, l’aliénation sociale prend racine. Elle s’incarne dans la perte d’identité profonde, dans la déconnexion à la mémoire collective, dans l’effacement de l’histoire orale, dans l’oubli des rites, des symboles, des appartenances ancestrales. L’humain moderne devient un déraciné fonctionnel. Il peut habiter partout, travailler n’importe où, acheter tout ce qu’il veut, mais il ne sait plus qui il est. Il ne sait plus à quoi il appartient, ni pour quoi il pourrait se battre. Ce déracinement total n’est pas la liberté. C’est une désintégration. »

Justin Adar Polat.

« Le progrès technologique nous conduit à un désastre inéluctable ; seul l’effondrement de la civilisation moderne peut empêcher le désastre ; le gauchisme est la première ligne de défense de la Société technologique contre la révolution ; ce qu’il faut, c’est un nouveau mouvement révolutionnaire, voué à l’éradication de la société technologique, et qui prendra des mesures pour tenir à l’écart tous les gauchistes et consorts. »

Theodore Kaczynski.

« Les colères sont neutralisées dans les urnes ou redirigées vers de faux ennemis. Le système sait digérer la critique : il l’intègre pour mieux se renforcer. La résistance réelle devient alors suspecte. Elle est psychiatrisée, criminalisée, délégitimée. Le dissident est “instable”, l’ermite est “asocial”, le refus est “irrationnel”. Tout ce qui échappe à la norme est pathologisé. »

Justin Adar Polat.

J’ai une question pour vous : quel genre de violence a causé le plus de dégâts dans l’histoire de l’humanité ? La violence autorisée par les États (la société, la civilisation, l’idéologie) ou la violence non autorisée, employée par des individus ? 

Theodore Kaczynski

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°17 – 28 avril 2025

J’en suis à mon sixième pape qui meurt sous mon règne ! Sans compter mon préféré, Pie XII, mort l’année de ma naissance, et plus précisément trois mois avant que la fumée blanche ne sorte du sexe de ma mère : « Habemus Nabam ! »

Richard Millet (désormais chroniqueur à C News) a eu « les larmes aux yeux » quand il a appris la mort du pape François, et Charlotte d’Ornellas a trouvé ça « incroyable » que le souverain pontife soit « parti » le lundi de Pâques. Eh oui, il y a des morts du lendemain, comme les pilules du même nom…

« Je suis proche des souffrances des chrétiens en Palestine et en Israël, ainsi que de tout le peuple israélien et de tout le peuple palestinien. Le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier est préoccupant, en même temps mes pensées vont à la population entière et en particulier à la communauté chrétienne de Gaza où le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction, et de provoquer une situation humanitaire dramatique et ignoble. J’appelle les belligérants : ‘‘cessez-le-feu, libérez les otages ! ’’, et que l’aide qui est si précieuse et nécessaire soit apportée à la population affamée, cette population qui aspire à un avenir de paix. ». Voilà ce que François a fait dire en son nom, au balcon de la basilique Saint-Pierre, le dimanche pascal. Évidemment, c’est pas lui qui l’a écrit, mais il l’a pensé (c’est pire). Dans sa dernière allocution publique (urbi et tordu), pas un mot sur les Musulmans qui sont les premiers concernés par les bombardements d’Israël, et comme chez tous les faux-culs, le mot palestinien doit absolument être suivi de celui d’antisémitisme pour être recevable… Quelle indécence de cœur ! François compatit d’abord aux souffrances de « la communauté chrétienne de Gaza », mais la communauté arabe sur leur propre terre, tu y penses, pape ? Les « belligérants », pour lui, c’est Tsahal et le Hamas. Même à quelques encablures du port de sa mort, François ne se sera pas mouillé… Ah ! Trop de saloperies hypocrites sont sorties de la bouche du pape le jour de Pâques : à la fois, il demande un cessez-le-feu à Gaza et il condamne l’antisémitisme « croissant » (croissant islamique of course)… Il ne pouvait que mourir le lendemain, à 7h du matin ! Dieu n’aime pas que Son « représentant » se foute de Sa gueule à ce point-là. Couic !

Luther et Calvin auraient vomi le pape François (qui le leur rendait bien). Luther disait que le pape était « le Contre-Christ — que l’Écriture appelle Antichrist », que « toute son attitude, son action, ses entreprises sont bien tournées contre le Christ, elles ne tendent qu’à supprimer et éliminer l’attitude et l’action du Christ »… Nietzsche, lui, se félicitait que des bacchanales et des banquets, des orgies papales, aient été organisés sous la Renaissance. C’était, selon lui, la seule façon digne d’utiliser le trésor du Vatican et de substituer au christianisme morbide et décadent « le triomphe de la vie, le grand oui à l’égard de toutes les choses hautes, belles et audacieuses »… Ainsi parlait le philosophe moustachu, certain que toutes les divinités de l’Olympe se seraient fendues d’un « immortel éclat de rire » si César Borgia, après son père Roderic, avait été nommé pape ! « Me comprend-on ?… Vraiment cela eût été la victoire que je suis seul à demander maintenant : cela eût supprimé le christianisme ». Hélas pour Friedrich, Luther vint…

C’est parce que Nietzsche détestait Luther et le protestantisme allemand (alors qu’il en était directement issu et totalement imprégné) qu’il n’a pas identifié, comme le Hulk de Worms l’avait fait, le pape avec l’antichrist… Pour Nietzsche, l’antichrist (en français « l’antechrist ») est plutôt une figure positive, une sorte de Christ dionysiaque attendu pour nous libérer du christianisme, alors que Luther, plus rationnel et convaincant, identifie avec justesse l’antichrist au pape, à tous les papes qui sont des antichrists, quels qu’ils soient et chacun à son tour, comme une même figure bien réelle et contemporaine qui prend place sur le trône de Saint-Pierre et peut ainsi se multiplier à l’infini… Le pape est vu comme le contraire du Christ, comme sa parodie usurpatrice s’installant au Vatican pour déformer le message de Jésus.

C’est Jean le premier qui a parlé de l’Antichrist et des anti-Christs, mais dans ses Épîtres, pas dans son Apocalypse (on ne lit pas assez les épîtres de Jean). C’est là qu’il nous enseigne la distinction entre les deux : « Mes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un antichrist, un adversaire du Christ, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ; nous savons ainsi que c’est la dernière heure ». « Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils » (1 Jn 2,18). « Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde. » (1 Jn 4,3). Je ne suis pas loin de croire que sur ce point, Jean rejoint, par avance si je puis dire, Luther, lorsqu’il traitera les souverains pontifes d’antichrists, c’est-à-dire de menteurs et d’imposteurs qui, par leur fonction même de représentants déifiés de Dieu-le-Père, ne se reconnaissent pas dans la pauvreté du Christ. Ainsi, comme il est dit johanniquement, ils refusent « à la fois le Père et le Fils » (sublime formule). À coup sûr, Jean aurait vu l’esprit de l’antichrist chez François qui n’a fait que brasser du vent pour sa propre gloire sous couvert d’humilité simulée, un antichrist préfigurant la venue de l’Antéchrist final, l’ante-finale si vous préférez…

« Brasser du vent », c’est bien ce que fit François, l’un des plus fades papes qui fut jamais. Annonces, gestes, messages, appels, consolations, plaidoyers, encycliques, commissions : voilà les « actes » d’un pape… Dérisoires coups d’épée de Paul dans l’eau du Jourdain ! Ça ne mange pas de pain bénit, perdu, émietté pour les pigeons du catholicisme… Un pape ne fait rien : il exprime juste son « sentiment » : qu’est-ce qu’on en a à foutre ? François a eu « honte » des curés pédophiles ; c’est tout ? Il est « resté prudent » sur l’élevage industriel, la chasse et la corrida… Il adorait soi-disant Bloy et Bernanos qu’il lisait frénétiquement, mais en quoi ça se voyait dans ses actions ? Il a jeté des couronnes de fleurs dans la mer en hommage aux migrants noyés… En 2016, il est allé à Lesbos et a ramené à Rome une fillette et deux familles de réfugiés syriens (pourquoi pas des marionnettes ?), mais que sont-ils devenus ? Il a lavé les pieds de prisonniers, mais de là à leur donner des chaussures neuves ! Il a « dénoncé » les abus sexuels, a été « respectueux » de la place des femmes et des droits LGBT, il a même donné sa bénédiction aux gays et aux divorcés, ce qui leur a fait une belle jambe. Il a trouvé que l’homosexualité n’était pas un « crime », tout en rappelant quand même que les actes homosexuels, eux, sont des « péchés » !… Tout s’annule toujours dans la bouche d’un pape, surtout quand il est jésuite. Il a fait croire qu’il avait « assaini » les scandales financiers et moraux de l’Église mais il les a plutôt étouffés. Il a « évoqué » les désastres industriels et lucratifs sur la planète à préserver mais s’est contenté d’ouvrir un synode « dédié à l’Amazonie » ; c’est pas ça l’écologie, banane ! Que de prises de position inutiles, je vous dis ! C’est que des paroles, mais les actes, où sont-ils ? Vous remarquerez qu’on a toujours parlé des « Actes des apôtres » mais jamais des « actes des papes »…

François n’était pas seulement un anti-Christ mais un anti-franciscain aussi. Déjà, comment un jésuite pourrait-il être franciscain ? Ensuite, ce Bergoglio n’avait rien de saint François, il lui a piqué son nom et tout le monde a laissé faire. C’est comme le cinéaste Jean-Pierre Melville qui a pris le nom d’un des plus grands écrivains de l’histoire du monde… De quel droit ? Et pour, en plus, faire des films couci-couça… François a usurpé le nom de Saint François d’Assise : il n’avait rien à foutre des animaux, c’était un gros viandard, à l’Argentine ! Ils en font « le pape des pauvres », alors que saint François allait beaucoup plus loin que ça : déjà, il appelait la pauvreté sa « dame », et c’est Jacques de Voragine qui raconte dans sa Légende dorée (une de mes bibles) que lorsque François voyait quelqu’un de plus pauvre que lui, il en était jaloux : « Le dénuement de cette personne nous fait honte, c’est une critique achevée de notre pauvreté, car à la place de mes richesses, j’ai fait le choix de la pauvreté pour ma dame et voici qu’elle reluit plus en cette femme qu’en moi ! ». Texto ! Un saint n’est pas forcément un joli monsieur, on le savait. Saint François pensait que la pauvreté reluisait sur les personnes et que lui n’en était pas digne, finalement… Il parlait aussi aux cigales, aux ânes, à tous les animaux qui étaient des « frères » et des « sœurs » pour lui ; il ne voulait toucher ni aux lanternes ni aux lampes parce que sa main aurait terni l’éclat de leurs lumières ! Il marchait sur les pierres avec beaucoup de révérence parce que chaque pierre lui rappelait saint Pierre… Voilà le vrai François ! Il enlevait les vers et les limaces de la route pour pas qu’ils soient écrasés par les pieds des passants. Il pleurait en permanence aussi, et s’il pouvait lui arriver de faire des miracles comme transformer l’eau en vin, son truc, c’était surtout de transformer de l’argent qui sortait d’une poche en long serpent menaçant… À fuir !

Pour en finir avec le jugement sur le pape François, je recommande la lecture, dans le Nabe’s News n°30 du 11 septembre 2021, d’un texte écrit par Antoine Rosselet, Le Mauvais samaritain, suivi, dans le Nabe’s News n°32 du 14 octobre 2022, du Bon Samaritain (le père Paolo dall’Oglio), deuxième volet de ce diptyque qui creuse particulièrement les agissements antichrétiens, islamophobes et collabos de François-le-lâche et l’irresponsable.

Justin. À Nantes, un gosse de 15 ans entre dans une classe de son lycée et poignarde une jeune fille de 57 coups de couteau de chasse jusqu’à la tuer. Il ira blesser trois autres élèves avant d’être maîtrisé et menotté. Un quart d’heure avant l’assaut, il s’était enfermé dans les toilettes pour se scarifier le front et envoyer à tous ses camarades, par mail, un manifeste de 13 pages intitulé L’Action immunitaire avec ce sous-titre : « La révolte est déjà la plus grande victoire que nous puissions atteindre », et illustré du fameux tondo de Breughel Le Misanthrope (on y reviendra)… Justin était dans un lycée privé catholique (qui ne s’appelle pas « Notre-Dame-de-Toutes-Aides » pour rien), et on dit qu’il est écolo et nazi… Et aussi qu’une agression criminelle pareille ne peut être que le fruit de l’esprit dérangé d’un jeune homme solitaire dénoncé par ses camarades comme étant fasciné par Hitler… Le manifeste de Justin est jugé « confus » par les journalistes sans qu’ils l’aient lu bien sûr ; d’autres l’estiment avant tout anticapitaliste, situationniste ! Merde, alors ! Un situ nazi ? Un hitlérien d’extrême-gauche ?… C’est tous les commentateurs qui nagent en pleine confusion… Heureusement pour C News, on apprend que Justin s’appelle Adar Polat et qu’il est d’origine turque et kurde… Sauvé par le gong ! Ils vont pouvoir renchérir sur la barbarie orientale ; en plus, ils ne s’en sont pas encore aperçus mais Justin a le même nom que le terroriste Ali Riza Polat, défendu en 2020 (et en vain) par Maître Coutant Peyre, et condamné pour avoir été jugé complice des attentats de l’Hypercasher et de Charlie Hebdo (relire mon « Veau d’or Hebdo et les 14 boucs » dans Nabe’s News n° 28, du 29 janvier 2021), alors qu’il n’y était pour rien (réclusion criminelle à perpétuité quand même)… Pas de hasard pour Adar !… Le ministre de l’Intérieur Retailleau pointe, à cette occasion dramatique, la nouvelle violence de la société, sous-entendu une violence inspirée par les immigrés et les Arabes (même si Justin n’est ni immigré ni arabe). Pour cette droite immonde, la société a ses responsabilités mais uniquement parce qu’elle est devenue « multiculturelle ». C’est aussi la faute de l’extrême-gauche qui depuis mai 68 a « déconstruit » l’homme et a transformé la France, qui était à la base très, très saine, en foutoir laxiste !… Jamais ces ordures ne mettraient en cause la société elle-même, le concept même de société, et le manque d’éducation profonde par la faute de la scolarité en soi. Quand vont-ils comprendre que ça vient de l’école, c’est l’école qui donne aux élèves le mauvais exemple pour conduire leur vie, évidemment ! Il faut relire Les Beaux draps, putain ! « L’ensauvagement », c’est toujours dans le même sens : les gentils Blancs sont ensauvagés par les méchants Musulmans ; ils ne peuvent pas être ensauvagés par eux-mêmes ! Ils croient tous que ce genre de chose arrive à cause du « laisser faire » qui a sapé l’autorité. Mais non ! C’est parce qu’il y a trop cette autorité justement que ça se déglingue… Une autorité dégueulasse… Faites-moi venir dans les lycées et laissez-moi raconter aux morveux la vie de Céline, de Van Gogh ou de Lester Young, et vous verrez s’il n’y a pas d’« autorité » ! Le délire de Justin est dans son acte mais pas dans la théorisation de son acte. Jamais on ne s’interroge sur les raisons qui ont poussé cet adolescent raskolnikovien à avoir fait ça…. Quand on y réfléchit, quoi de plus normal, de moins fou, qu’un jeune homme qui, à l’âge de la rage, soit suicidaire au point de désespérer de la personne humaine, et de se révolter contre la putification et les ambitions libéralistes ignobles qui vont avec, tout ce qu’on lui promet depuis son enfance sacrifiée, jusqu’à assassiner, dans sa propre école de cadavres, la seule élève qui lui avait accordé une attention et une sympathie sincères mais dont il se considérait indigne. Allez-y, psychologues, psychiatres, psychanalystes ! Au boulot, bande d’incapables !

Nous devons nous tenir là où le confort s’effondre, car le confort est devenu complice. Nous devons redevenir sauvages, organiques, indomptables. Ne plus chercher la place dans le monde qu’on nous propose, mais retrouver la place que la Terre nous réservait avant que nous la trahissions… Le monde que l’on nous impose est un mécanisme d’anéantissement. Il faut s’en extraire, coûte que coûte. Il faut rompre le sortilège, briser la bulle cognitive, réapprendre à sentir, à vivre, à penser. Retrouver la puissance du silence, la sagesse des cycles, la vérité nue des choses. 

Justin Adar Polat

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N°16 – 21 avril 2025

Ma femme est tellement chiante qu’elle a même saoulé ChatGPT avec ses questions ! Il en peut plus, le pauvre !

Vu le procès Papon. Du coup, exceptionnellement, je relis mon texte écrit en 1997 pour un magazine qui l’a censuré avant publication, « Maurice, tiens bon ! », et repris dans NON (Éditions du Rocher, 1998). Eh bien, c’est mon texte qui tient bon ! Un de mes plus antifrançais, et pas du tout par « islamo-gauchisme » (comme quoi c’est possible). Je voyais bien déjà l’hypocrisie française de condamner un vieillard pour ne pas avoir à condamner Vichy… Papon est mort à 96 ans le 17 février 2007, le même jour que le président de la cour qui l’avait condamné ! Mais il y a mieux. À la fin de son procès, Maurice Papon termina son allocution finale par ces mots : « C’est tout ou rien, je suis coupable ou innocent ; si c’est tout, ce sera au prix d’une injustice de grande portée qui fera écho, à un siècle d’intervalle, à la faute historique qui a frappé Dreyfus et que la France traîne comme un boulot, comme un boulet, dans son histoire. »

Ah, le lapsus ! Je crois que c’est la plus belle analyse de l’Affaire Dreyfus et de ses conséquences qui m’ait été donnée d’entendre depuis longtemps, qu’importe si c’est venu d’un pourri collabo droitard antisémite pourvoyeur de convois bourgeois gaulliste… Péguy, qui disait que finalement l’Affaire n’avait été qu’ « un pli dont on avait fait une montagne », aurait été fier de lui. En effet, Dreyfus n’est pas un boulet attaché à la cheville de la France ; l’inconscient de Papon a dit vrai : c’est bien devenu un boulot pour les Français culpabilisés et exploiteurs de l’innocence d’autrui afin d’effacer tous leurs crimes. Et cela bien avant 1997, et jusqu’à aujourd’hui.

Miles Davis donnait des noms aux cicatrices de ses hernies occasionnées par ses batteurs lorsqu’il soufflait trop fort dans sa trompette contre le vent de leur drumming : « Philly Joe »,  « Tony », « Jack » …

Ce qui caractérise les hommes qui m’entourent, c’est que tous me mentent sur leurs femmes. Parce qu’elles sont trop belles, ou trop intelligentes, et qu’ils ont peur que j’aille les leur piquer ? Mais non bien sûr ! Au contraire : c’est parce que je verrais trop vite que c’est des tocardes, et des chieuses, et qu’avec elles, ils se comportent comme des types faibles, des soumis à la merci de connasses qui les mènent par le bout du gland, et qu’ils ont honte…

J’avais tellement perdu l’habitude des studios de télé que lorsque le réalisateur de l’émission Les Incorrectibles m’a accroché au revers de la veste le micro-cravate, pour moi, c’était plus émouvant que si j’avais reçu la Légion d’honneur des mains du président de la République ! Merci, Éric Morillot !

On a tous été effarés — quand je dis « on » c’est-à-dire moi et mes vrais lecteurs, mes vrais amateurs, les vrais connaisseurs en littérature — par le niveau des haters me déversant, aussitôt après mon passage chez Morillot, des bennes à ordures entières d’insultes et de reproches incohérents et mal informés. C’est-à-dire qu’ils en sont toujours restés (alors qu’ils sont d’une génération qui n’a pas connu ces années-là, en gros, les 2010) à l’époque où les premiers complotistes propagandaient les théories les plus indéfendables sur le 11-Septembre avec sa tour 7 qui s’est effondrée « toute seule », la révolution syrienne manipulée par la CIA, Mohammed Merah, flic infiltré, etc. etc. Sont venues s’ajouter les tartes à la crème du Covid « pas dangereux » et des Gilets jaunes « admirables »… C’est dingue : rien n’a changé, les conspis n’ont absolument pas évolué, ils ont seulement ajouté à leur liste de « héros », la figure du professeur Raoult… Croyez-le ou pas, avec tout ce qui a été démontré depuis la fin de la pandémie, en 2025, être contre Raoult, pour la populace d’internet, c’est forcément être une ordure pro-système totalement inféodée à Macron. N’importe quoi !

150 jours qu’on nous fait croire que Boualem Sansal est un écrivain français otage de l’Algérie alors que c’est un Algérien (qui n’a rien d’un écrivain) retenu comme prisonnier politique pour avoir été traître aux intérêts de son pays, et, en plus, dans le pays qui a colonisé ses frères !

L’Algérie est en train de refaire boire, cuillerée par cuillerée, toute l’huile de ricin que la France lui a fait avaler, de force, pendant 130 ans d’occupation coloniale. Comment trouver cela injuste ?

Soral est mon Barabbas ! Face à moi, sa foule de moutons du Sanhédrin complotiste hurle « Soral a raison ! », ce qui équivaut à « Libérez Barabbas ! », et qui fait aboutir automatiquement à ma re-crucifixion par la seconde bien-pensance… Car il y a une seconde bien-pensance : la bien-pensance comploto-antivax, pro-11-Septembre made in USA, pro-Bachar, pro-Faurisson, pro-Gilets jaunes, pro-Poutine, pro-Raoult… C’est aujourd’hui le discours dominant de la minorité majoritaire, si je puis dire. Qui sort de cette doxa anti-doxa est immédiatement flagellé par les soraliens débiles qui croient sur parole un type qui systématiquement a dit des trucs faux sur tous les événements depuis vingt-cinq ans et qui, évidemment, vu la médiocrité de son public, passe pour un « patron ». « Patron », le mot est bien choisi puisque ses fans sont tous ses employés, mis au service de l’inintelligence conspirationniste en inaction…

Pierre Palmade a rejoint le gang des bracelets électroniques : Dieudonné, Sarkozy, Soral… Le point commun entre eux, c’est d’espérer « revenir » après le bracelet, alors que l’après-prison réelle ne laisse aucun espoir. On est brisé et puis c’est tout, sauf si on veut se venger à la Jean Valjean (à la Jean Valgeance !), ce qui est plutôt sain ; mais pour ça, il faut avoir de la carrure et les condamnés cités plus haut n’en ont pas. Grâce au bracelet, Dieudonné rêve de refaire un spectacle avec Élie Semoun ; Sarkozy de reprendre sa place en politique aux plus « hautes fonctions » ; Soral de retrouver son public de gourou du Faux qu’il avait en 2014, et Palmade de remonter sur scène pour faire de nouveaux sketchs, à mourir de rire comme un fœtus de six mois percuté dans le ventre de sa mère…

Chaque fois que je passe à la télévision (et c’est pas souvent !), je reçois des tombereaux d’injures qui sont des sortes de sorts maléfiques qui me sont jetés de loin. Heureusement, pour la plupart, les lanceurs de sorts ratent leur cible comme des bras-cassés palestiniens tirant des roquettes sur Israël sans toucher le moindre hébreu… C’est ce genre de sorts dont Strindberg ou Artaud étaient persuadés être victimes, ils l’ont très bien expliqué, ce n’est pas de la rigolade de parano et rien à voir avec des complots de personnes liguées et organisées pour nuire à un individu gênant. C’est de l’ordre de la magie noire et du vaudou. Attention, ça peut atteindre les proches… Par exemple, ma femme Alexandra, qui avait été visée par les mauvais sorts pour être gazée dans sa salle de sport, y est allée juste la veille de l’attaque. Victime collatérale : Alison, une employée qu’elle connaissait bien, et qui, à cause d’une fuite d’azote, a été en quelque sorte tuée à sa place, le lendemain de mon émission…

Vous savez quoi ? La plaie des hommes de tous temps et de toutes les contrées, c’est qu’ils ne s’intéressent pas à ce qui est intéressant, c’est qu’ils ne donnent pas d’attention à ce qui en exigerait, c’est qu’ils ne font pas le point sur ce qui mériterait d’être vu en détails, c’est qu’ils ne remarquent pas ce qui est remarquable, et qu’ils passent toujours à côté de ce qu’il faudrait affronter… Ce qui induit à l’inverse qu’ils s’intéressent toujours à ce qui n’a aucun intérêt, qu’ils déploient une énergie folle pour des peccadilles, qu’ils ne voient que ce qui n’a pas d’importance, qu’ils ne remarquent que ce qui est inutile de relever, et qu’ils perdent leur temps à un tas de choses accessoires parce qu’ils voient flou tout le reste qui pourtant crève les yeux par sa précision.

« De mystérieuses dégradations nocturnes signées ‘‘DDPF’’, ont visé des prisons et des agents pénitentiaires depuis dimanche soir (France Info) »… Les républicains qui s’insurgent contre ces assauts contre des prisons oublient qu’ils ne seraient pas aussi républicains s’il n’y avait pas eu, en 1789, des attaqueurs de prison qui s’en étaient pris à la Bastille.

Nicolas Demorand, gros présentateur des « Matinales » de France Inter, à la voix insupportablement solennelle et intrusive (une véritable agression sonore), révèle qu’il est bipolaire. Ses bajoues tremblent de tremolos en disant qu’il se considère comme « un malade mental ». Matinal mental ! Tout le monde trouve tout à fait normal qu’un bipolaire officie sur la plus grande chaîne d’info de la radio publique. Comme dit Élisabeth Lemoine de Demorand à C à vous : « Qu’il soit bipolaire ne l’empêche pas de faire son métier ». Ben si, ça l’empêche, ça devrait l’empêcher de faire son métier. Si Demorand n’avait pas procédé éhontément depuis des années à tant de matraquages médiatiques idéologiquement dégueulasses, et en tout état de conscience, de France Culture aux Inrockuptibles, en passant par Libération pour finir en petit soldat de la servitude volontaire france-intérienne, il n’aurait peut-être pas été maniaco-dépressif. « Je suis un malade mental »… Pas si malade et pas si mental, car tout diminué qu’il soit, Demorand est toujours assez lucide pour blacklister les « cerveaux malades » dénoncés par son pote Patrick Cohen, autre hamster de gauche à bajoues, tournant dans sa roue-cage de bien-pensance… On a donc un malade mental qui ne veut pas inviter des cerveaux malades !

Pour Pâques, l’église d’Argenteuil ressort de sa naphtalinrine la tunique du Christ, « authentifiée » avec autant de certitude que la seconde qui existe à Trèves, en Allemagne… Il s’agit d’une sorte de blouse géante en laine, aux larges manches, et rendue toute marron avec l’âge, tissée d’un seul tenant « inconsutile », on appelle ça, et tombée en lambeaux puis restaurée. Les catholiques sont persuadés que c’est bien celle que portait Jésus, la rouge, pour accomplir son chemin de croix jusqu’au Golgotha. Évidemment, c’est faux, le carbone 14 l’a datée de 5 siècles après J.-C.. Encore une faribole absurde, comme le Saint suaire de Turin, la couronne d’épines et autres gadgets christiques… Vénérer les reliques c’est complètement con, on est d’accord, mais y a-t-il une différence entre vénérer des reliques qui sont vraies et vénérer des reliques qui sont fausses ? Un qui a bien déglingué ce fétichisme, c’est Calvin. Le premier argument de Calvin, c’est de dire qu’il y a beaucoup trop d’objets qui n’ont pas été conservés. Pourquoi ? Pourtant, ils étaient aussi sacrés que les autres : l’éponge pleine de vinaigre dont on a humecté les lèvres du Seigneur par exemple, est-ce qu’elle a disparu ? Les Romains ne l’ont-ils pas donnée aux apôtres ? Il dit aussi que ceux-ci ne s’amusaient pas avec ça, aucun apôtre dans aucune épître n’a dit qu’il avait sauvegardé quoi que ce soit du Sauveur… Encore un indice de l’escroquerie. Il y a aussi les deniers de Judas, les pièces de monnaie, qu’est-ce qu’elles sont devenues ? Pourquoi n’en a-t-on pas fait des reliques ? Calvin ironise également sur le fait que la plupart des reliques sont en double, en triple, en quadruple, il y a plusieurs colonnes de la flagellation, dit-il. Il se fout bien de la gueule de ceux qui prétendent que telle ou telle est la bonne ; et il prouve bien, dans son hilarant Traité des reliques (1543), que dès lors, en présence « de mensonges tant évidents », « il n’est pas possible de prétendre aucune vérisimilitude ». Ah, les clous aussi ! Des clous, il dit qu’il y en a 14 de dénombrés dans le monde, alors qu’il n’y a en eu que 3 enfoncés dans la chair du Christ : quels sont les bons ? Et les couronnes d’épines, il y en a tellement, dit Calvin, qu’on semble avoir eu besoin d’ « une haie tout entière » pour la Lui faire, Sa couronne d’épines ! Quant au suaire, il en est sorti plusieurs, « une couvée », dit-il, « comme des poussins d’une poule »… Formidable écrivain, ce Calvin !… Pour revenir à la fameuse tunique, déjà à son époque (seizième siècle), Calvin disait qu’elle était tellement grande que c’était devenu une sorte de chasuble, ce qui n’est pas du tout crédible (déjà, la chemise dite de la Vierge, et qu’on présentait comme véridique, apparaissait comme celle d’une géante). Il y en a même qui disent que la tunique de Trèves est bien celle que Jésus portait pour son vendredi Saint, mais que celle d’Argenteuil est en vérité celle que la Vierge avait tissée elle-même pour son fils lorsqu’Il était enfant. Vu sa dimension, il fallait vite que les cathos trouvent une explication pour retomber sur leurs pattes. Eh bien, ce ne fut rien moins que d’affirmer que la tunique a grandi avec le Christ lui-même, au contact de Son corps, et que c’est pour ça que maintenant, elle a une taille d’adulte quand on la montre à Argenteuil (rires calvinistes) !

Laurent Baffie s’excuse chez Salamé d’avoir fait des vannes méchantes contre les femmes, et Dieudonné chez Bercoff s’excuse d’avoir attaqué les Israéliens car il estime désormais qu’il y en a des biens qui ne demandent qu’à vivre en paix avec les Arabes… Et moi, on ose me critiquer ? On ose me dire que je me suis soumis, que j’ai changé, que je suis un collabo du système ? On rêve !

Avant, Baffie cachait sa calvitie par des implants ; maintenant, il cache ses implants par une casquette.

La différence entre un homme et un autre homme n’est pas aussi grande que la différence entre ce qu’un même homme est aujourd’hui et ce qu’il peut devenir dans quelques jours.

Herman Melville

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N°15 – 14 avril 2025

Laurent Wauquiez fait scandale en voulant envoyer « les OQTF dangereux » (autrement dit, les Arabes récalcitrants) sur les îles de Saint-Pierre et Miquelon. C’est parti d’une suggestion de Pascal Praud approuvée par Éric Ciotti un matin sur le plateau de L’Heure des Pros ! Toute la gauche s’insurge (« ce serait comme un bagne ! »), et même la droite (« c’est encore en France ! »), cette droite ignorante qui ne sait même pas qui a failli être le gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon… Eh bien, Louis-Ferdinand Céline bien sûr, en 1945 ; c’est même Pierre Laval qui l’a nommé à Sigmaringen. « Le principal : j’étais nommé Gouverneur… je le suis encore !… ». Céline le raconte dans D’un château l’autre, c’est lui-même qui l’avait demandé à Laval étonné de cette requête : « Mais qui vous a donné l’idée, Docteur ? » « Comme ça, Monsieur le Président ! les beautés de Saint-Pierre et Miquelon !… » Il y était allé en 38, il y avait de bons souvenirs et c’est même grâce à Céline qu’on sait qu’il y avait déjà un bagne à Saint-Pierre… Tout ce que Wauquiez, Ciotti, Praud, Hervouët, Naulleau et la 7ème Cie des beaufs de Bolloré ignorent.

Trump fixe les taxes douanières américaines à l’importation à 20%, et paf ! Aucun pays ennemi (tout pays étant en soi un ennemi de l’Amérique) ne sera épargné, jusqu’à l’Afrique qu’il veut laisser crever en la privant de ses putains d’aides à la recherche contre le sida, et ses tonnes de vaccins qui coûtent un bras pour sauver de simples Nègres… C’est ça qu’il pense. Tollé, sauf que c’est peut-être grâce à ça qu’il va forcer enfin l’Europe à se bouger le cul, à se réveiller, à ne plus dépendre du Tonton américain, et c’est très bien ! Uncle Trump responsabilise les pieds-tendres de cette vieille Europe qui, après tout, n’est qu’une sorte d’États-Unis ratés. En plus, son krach de force est délicieusement révélateur, car il fait sortir du bois les gauchistes anticapitalistes dont on s’aperçoit finalement qu’au fond, ils sont… capitalistes aussi, évidemment ! Ils pleurent à la fermeture du robinet américain, ils réclament soudain plus de capitalisme pour pouvoir financer leurs saloperies égoïstes de faux écolos subventionnés !… Pourtant, ils devraient être contents, en tant qu’anti-impérialistes, que Trump s’autodétruise, s’auto-sabote dans son économie yankee, mais non… Trump montre que finalement, ceux qui étaient le plus contre la mondialisation sont maintenant très pour : « Vite, vite, la mondialisation ! Redeviens raisonnable, Donald ! Reviens sur ta décision ! »… C’est d’ailleurs ce que Trump a fait, temporairement, pour souffler le chaud et le froid : 90 jours de break sauf pour les Chinois qui ripostent aux menaces trumpiennes en imposant à leur tour 34% pour leurs produits une taxe « OK, répond Trump, si vous ne retirez pas vos 34%, nous, on vous en colle une à 50% ! » Et pour bien se faire respecter des Chinetoques, il est même monté à 104%, puis carrément à 145 !…  C’est la surenchère : les Chinois parlent de « farce », et font grimper à 125% leurs propres droits de douane… Ah, c’est trop marrant !

Faux, Lio ! Lio a changé de look : cheveux noirs teints courts raides, veste chinoise, pull mauve… Elle vient de perdre son fils qui s’est suicidé, et tout ce qu’elle trouve à faire, c’est de revenir sur les plateaux pour parler de Marie Trintignant et de Kristina Ràdy, les femmes mortes made in Bertrand Cantat, pour avouer qu’elle n’a pas su « gérer » les deux désespérées… D’abord, Lio savait que Cantat était violent bien avant le drame de Vilnius (« tout le monde le savait »), et elle a quand même laissé Marie Trintignant, sa copine, dans les grosses pattes baguées de la brute pleine de noir désir. Ensuite, lorsqu’après la sortie de prison de son mari dont la peine avait été atténuée par son témoignage mensonger et disculpant, Kristina, l’épouse officielle de Cantat, a essayé de parler à Lio, et la chanteuse des Brunes ne comptent pas pour des prunes l’a jetée parce qu’elle estimait que Kristina était une traîtresse à la cause des femmes battues, et qu’elle avait, pour protéger ses enfants, « couvert » Cantat en disant qu’il n’était pas systématiquement violent !… Kristina a attendu Lio des heures dans un restaurant, puis elle l’a suivie dans la rue pour la supplier de la laisser lui dire qu’elle regrettait et que c’était pas facile pour elle, et l’autre lui a simplement dit : « ben oui, mais c’est pas plus facile pour Marie qui est morte ! » Voilà, c’est tout, et Kristina est partie se pendre… Tout ça, c’est Lio elle-même qui le raconte dans l’émission C à vous. La Portugaise ensablée dans la culpabilité (il n’était que temps !) s’en veut de ne pas avoir été à leur écoute, maintenant que l’une a été tabassée à mort et que l’autre s’est suicidée. Lio a eu tout faux, mais elle vient encore le dire à la télé, tout le plateau est bouleversé, ému, ne pouvant plus parler après ce « témoignage fort » (fort faible, oui !)… Les péquenots de France 5 admirent également son courage d’être montée sur scène alors que son fils Diego de 21 ans venait, après une bouffée délirante due à une surconsommation de beuh, de se vider un bidon d’essence sur le corps avant de se foutre le feu près de l’aéroport de Roissy… Comme si le monde allait s’arrêter de tourner si la mère Lio ne chantait pas une énième fois son Banana split à 62 berges (elle en fait quinze de plus) devant un public de mords-moi-le-neuneu nostalgiques des années 80 !… « Nécessité fait loi » ne sait que répéter cette vieille poupée mécanique déglinguée de la foirade vitale absolue, cette épouvantable Gémeaux, gaffeuse, indiscrète, à côté de la plaque, sans-gêne, à la fois zélée et négligente (pléonasmes) ! On repasse à Lio toujours les mêmes images d’une vieille émission d’Ardisson où elle s’énervait contre la romancière Muriel Cerf (une fan à moi), décédée depuis elle aussi, qui essayait de remettre les choses dans leur contexte, et voilà que vingt ans après, la grognarde Lio est enrôlée à son tour dans la guerre des sexes actuelle !… Comme les autres post-ménopausées tristes et aigries, Lio se place, s’engage dans l’armée des #Metoo Ladies, histoire de choper encore un peu de lumière avant que la salle de sa pauvre vie s’éteigne, à jamais…

À faire. Un montage intitulé Les Exploiteuses, et qui collerait les unes aux autres les interventions de toutes ces vieilles femmes #Metoo chacune à cheval sur leurs dadas… Lio, c’est Cantat ; Grinberg ; c’est Blier et Depardieu ; Judith Godrèche, c’est Benoît Jacquot et Jacques Doillon ; Hélène Devynck, c’est PPDA ; etc, etc.  Vomissements assurés.

Les néo-féministes ne veulent plus qu’on appelle les meurtres de femmes des « crimes passionnels » mais des « féminicides ». Pourtant, un féminicide, c’est pas ça ; un féminicide, c’est tuer une femme parce qu’elle est une femme, tandis que le crime passionnel c’est tuer une femme parce qu’elle est sa femme. C’est la différence entre Sid Ahmed Rezala (le tueur de femmes dans les trains) et Bertrand Cantat (encore lui). « Crimes passionnels », ça n’a rien de laudatif ni d’excusable, mais si on dit que le mec a tué sa femme par bourrinade de beauf, par brutalité barbare d’enculé, il ne faut pas oublier de dire que c’est quand même passionnel à la base. Ce n’est pas une délinquance. Ce n’était pas pour lui voler son sac, c’est évidemment par passion qu’il a fait ça. C’est d’ailleurs exactement la définition de la passion : « État affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie mentale ». Le crime passionnel est donc un meurtre commis par un individu dont la vie mentale est soudain dominée par son puissant état affectif et intellectuel. Affectif, c’est marqué

Flan marron (Flammarion).
Je vois rien (L’Observatoire).

Le fraudeur égoïste. Un grand Noir enfumé, genre reggae, passe derrière moi, qui fraude le métro, par la porte en fer pour les voyageurs à bagages, et qui ce jour-là est restée entrouverte… Mais derrière lui, il la referme bien méthodiquement pour que personne n’en profite ! Je le lui dis d’ailleurs : « Sois pas égoïste, passe mais pense aux autres ! ». Son copain est d’accord avec moi mais lui fuit dans un rire faux. En vérité, il a ça dans la trogne, il est répressif comme tout le monde ; on l’a éduqué comme ça. Malgré sa « rebellitude », il obéit à sa mère dans sa tête, et en plus, en empêchant les autres de faire comme lui, il se déculpabilise de frauder : c’est du pur après-moi-le-délugisme ! Ah, Louis XV en a fait, des ravages ! Le roi de France a eu une très mauvaise influence, même 250 ans plus tard, même sur des Renois « cools » de 22 ans défoncés au shit.

Joyce a moins vécu en Suisse que moi.

Titre à la Feydeau : Monsieur kiffe.

Ce n’est pas Calvin qui a insufflé au peuple genevois sa dureté et son inhumanité ; c’est au contraire lui, Calvin, en tant que français, qui a puni la bêtise prétentieuse et butée des Suisses, ce sont eux qui ont aggravé son avis personnel sur ces « singes corrompus » et autres « chiens impurs » que sont les hommes, et dont tout acte de la part d’êtres aussi vils et corrompus ne peut qu’être automatiquement sujet à une condamnation. C’est parce que les Genevois étaient déjà immondes humainement qu’il est devenu aussi durement Jean Calvin ; c’est pas lui qui a déteint sur la nature de cette population : elle était déjà comme ça et c’est pour ça qu’il a été si hargneux, si violent, si impitoyable avec elle. C’est la nature même du Suisse qui a sévérisé Calvin à l’extrême.

Après la fausse parole, c’est la fausse émotion qui règne.

Moi je ne vis pas d’un travail. Je vis de mon travail. Mon travail me rend libre !

C’est fascinant tous ces gens qui traversent la vie sans avoir jamais rien compris, sans rien avoir su, ni rien voulu savoir, sûrs d’eux et de leur façon de penser, se mentant à eux-mêmes pour avoir l’air d’être quelqu’un qui compte, et d’abord à leurs propres yeux. Tout faux, tout en simulation, tout en corruption mal assumée, tout en déviance de l’essentiel.

Je ne veux pas me mettre des choses de mon corps dans la tête.

« Le patriarcat, c’est le grillage du poulailler » (en faire un ‘‘ ma femme me dit… ’’sur Tik Tok).

Inégibilité de Marine Le Pen. S’esquisse pour les présidentielles de 2027 une finale possible Mélenchon/Villepin (avec victoire de Villepin bien sûr).

Ma femme, c’est une grosse tête, c’est pas seulement deux gros nibards !

Ils étaient autant contre le masque que contre le voile.

Si on m’écoutait, je voilerais toutes les femmes moches ; je ne laisserais que les belles sans voile dans la rue, partout, pour que tout le monde en profite, mais encadrées bien sûr chacune de 2 gardes du corps, et quels corps!

Technique du complotiste : faire un procès d’intention à la réalité pour qu’elle colle à son idéologie préconçue.

Revu Éric Le Lann. On a le même âge. Ça faisait trente ans qu’on ne s’était pas retrouvés. Lui aussi est exilé (en Bretagne), il revient de temps en temps à Paris pour de rares gigs. Un des derniers authentiques jazzmen en France, et qui produit de l’âme. Il a même progressé, comme moi d’ailleurs dans mon domaine. C’est la marque de notre génération : avec l’âge, on gagne en épaisseur. Si on a eu l’opiniâtreté, bien sûr, de travailler sans relâche notre art en dépit de tout et de tous. Éric construit, pour trois douzaines d’amateurs aux cheveux blancs dans la salle, des solos puissants sur des standards qu’il fait sortir de leurs grilles comme un dompteur libère ses fauves. Éric a gagné en majesté trompettistique dans les graves, comme dans les aigus, dans le son et l’audace des développements mélodiques. Beaucoup de souvenirs et de vues échangées après ses concerts. Le Lann confirme ma théorie : quand on est un véritable artiste, on n’est pas destiné à atteindre un pic de talent qui nous ferait ensuite redescendre en pente plus ou moins douce vers le moins bien. Au contraire, on continue notre ascension en grimpant jusqu’au sommet : la mort.

Nichts zu sagen.

Klaus Barbie

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°14 – 7 avril 2025

Pourquoi mes deux grands-pères sont sortis indemne de la guerre de 14 ? Parce que chacun devait vivre pour donner naissance l’un à ma mère, l’autre à mon père, et pour que ces deux-là se rencontrent et puissent me donner naissance pour que je puisse écrire tout ce que j’ai écrit, y compris ce paragraphe, ce que Dieu voulait.

Ce mélange odieux de je-m’en-foutisme et de surveillance.

Dialogue avec ma femme :
— Arrête de faire du bruit ! Comment on peut se moucher dans la vie ? Moi, je me mouche jamais…
— Si vous avez pas de corps, c’est pas mon problème !

Dans le frigo de chez mes parents, quand ma mère est morte, j’ai retrouvé des yaourts dont la date de péremption dépassait celle de sa mort… Ma mère est morte avant ses yaourts, qu’on se le dise !

Indécence. J’aimerais bien savoir ce que pensent les Birmans — occupés tragiquement à déblayer les décombres et à sortir les 3000 cadavres coincés dessous après le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a eu lieu chez eux le 28 mars — du « séisme » de Marine Le Pen, condamnée le lundi 31 mars par le tribunal de Paris à quatre ans de prison dont deux ferme sous bracelet électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire…

Comme à Bangkok (l’onde de choc a été ressentie jusqu’en Chine et en Thaïlande), où un immeuble de trente étages s’est effondré faisant 18 morts, le « bunker » de Bolloré a tremblé de tous ses bureaux ! Panique à tous les étages : Paris Match, Europe 1, Le JDD, CNews !…  Le jugement qui a fait que Marine ne puisse pas se présenter en 2027 a été pour eux une déflagration plus violente que si un avion était entré dans leur tour du Worst Extreme Center ! Leur bizness = SS est menacé ! Leur beurre anti-Beurs en péril… Qu’est-ce qu’ils vont faire ? Eh bien, comme d’habitude, comme tout ce que ces caïds en guimauve ont toujours su faire : se victimiser, s’indigner, crier au scandale… Quel scandale ? Madame Le Pen a été condamnée pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Elle a tout simplement piqué 4 millions d’euros dans la caisse, et pas pour s’enrichir personnellement (elle n’a pas besoin de ça), mais pour son parti et ses boys.  C’est avéré et elle le nie ! Elle qui n’avait pas assez de mots durs et indignés contre les malversations des politicards véreux et contre le laxisme de la Justice depuis l’affaire Cahuzac…

Parenthèse qui vaut le coup sur Cahuzac. Moi et mon père, on connaissait très bien le nom de Cahuzac bien avant les affaires cracras de Jérôme, l’escroc socialiste gaulé pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale en 2012. Louis Cahuzac, ça ne vous dit rien évidemment… Il s’agit d’un grand clarinettiste français classique, un prof hyper respecté, pote d’Hubert Rostaing, très pur, et qui a composé des œuvres contemporaines extraordinaires, préfigurant celles d’Anthony Braxton. Cahuzac est mort à 80 ans dans les années 60, en se faisant renverser par une voiture sur les Champs-Élysées… On reprend.

Si Marine Le Pen a été condamnée si sévèrement, c’est parce qu’elle a nié ce qu’on lui a reproché. C’est sa défense tout en négation qui l’a perdue. Et je vois là, malgré tout le mépris que j’ai pour la Justice, un début de lucidité et de volonté d’endiguer le flot complotiste. Comme les autres, Marine est complotiste. On commence par nier la réalité en général, puis on finit par nier les faits qui nous concernent. Depardieu, lui aussi, a eu tort de nier ses agressions, avec Assous derrière, fils de révisionniste. C’est ça qu’il faut absolument réprimer. Et tous les moyens sont bons, même judiciaires. Si la Le Pen avait dit « oui, c’est vrai, j’ai fait ça, des détournements de fonds, des contrats fictifs, et je le regrette, j’aurais pas dû, etc. », elle n’aurait pas été autant condamnée. Il ne s’agit pas d’un abus de pouvoir des juges, mais d’un début de prise de conscience du complotisme par les juges, ces salauds qui d’habitude n’en ont rien à foutre. En 2020, j’en ai fait l’expérience moi-même en dénichant un article du code pénal qui en principe punit la transformation des faits, mais auquel la Cour à laquelle j’avais exposé ma trouvaille n’a pas été sensible, au point de continuer à innocenter mon adversaire notoirement ultraconspi… Comme le dit mon cher Bakounine, il faut presque 100 ans à chaque sujet pour que les choses bougent d’un millimètre…

Breaking news. C’était bien la peine de flipper ! En faisant appel, la Marine échappe pour l’instant au bracelet et à l’amende, mais pas à l’inéligibilité. Avancer la date de l’appel de Madame Le Pen à 2026 rendra possible qu’elle soit éligible à nouveau en 2027… Même les pires juges anti-RN le veulent, ne serait-ce que pour la voir se rétamer une nouvelle fois à l’élection présidentielle… L’extrême-droite la plus extrêmement bête du monde a pleurniché et hurlé au complot politique contre le Rassemblement National par des juges d’extrême gauche, et 24 heures après, elle trouve que ces mêmes juges sont super d’avoir eu le bon sens de revenir sur leur décision. C’est n’importe quoi… Ô inintelligible inéligibilité ! Ô illusoire Hourra ! Les bœufs neuneus lepénistes reprennent du poil de leur Bête, sans comprendre que si en appel, Marine est à nouveau condamnée, elle sera baguée d’un bracelet électronique, telle une grosse pigeonne… Vachement pratique pour faire sa campagne, comme s’en est gaussé Dany Cohn-Bendit !

Pascal Praud, qui trouvait formidable Yves Boisset qui vient de mourir, et qui vantait comme un chef-d’œuvre son meilleur film Dupont Lajoie, se prend en retour les grimaces de ses chroniqueurs qui lui opposent qu’il s’agit d’un film ignoble, anti-Français, anti-Blancs, faisant l’apologie de l’immigration… Le soir même, dans sa seconde émission quotidienne, on a vu Praud reculer… Lui qui a toujours l’air d’un garçon de chez Lipp aux cheveux blancs en train de servir avec emphase une choucroute toute fumante a lamentablement rétropédalé dedans… Immédiatement, Pascal s’est mis du chou partout, deux saucisses dans les oreilles, un jarret de porc dans le slip et des grains de poivre partout dans la barbe… Pourquoi ? Parce qu’emporté par sa nostalgie du cinéma des années 70, il n’avait pas vu qu’en effet Boisset avait parfaitement décrit dans son film les beaufs de son époque, à l’image exacte de ceux qui sont aujourd’hui sur son plateau de L’Heure des pros. Que Dupont Lajoie soit contesté encore 50 ans après par des Hervouet, Élisabeth Lévy, Goldnadel, et avec une telle virulence, prouve que le film de Boisset tient la route…

Rien que par le choix des acteurs ! Ils sont tous excellents dedans : Carmet, Garcin, Peyrelon, Marielle, Bouise, Lanoux, mais la palme revient à Pierre Tornade… Il aurait largement dû avoir celle du meilleur acteur pour ce rôle, à Cannes, en 1975 ! Tornade, en père d’Isabelle Huppert violée et tuée, effondré, puis d’accord pour l’expédition punitive… Le vice de Boisset, c’était de prendre des acteurs connus pour être comiques et de les mettre dans des situations tragiques ou dégueulasses, ou les deux. Ceux qui trouvent Dupont Lajoie « manichéen » et « caricatural » contre les franchouillards criminels sont eux-mêmes les plus aveuglés par leur idéologie. Le problème, c’est qu’avant, les beaufs n’étaient pas hypocrites ; c’est aujourd’hui qu’ils le sont. Les racistes (on ne disait pas « islamophobes ») étaient vraiment comme ça alors que désormais, ils se cachent de l’être, et ils jugent le film de Boisset « exagéré »… Mais non ! Tous les personnages de Dupont sont exactement les mêmes que ceux qui sont autour de la table de Praud tous les matins et tous les soirs, c’est pour ça d’ailleurs que ceux-là détestent le film : parce qu’ils se sentent attaqués dans ce qu’ils sont, c’est-à-dire de gros anti-Arabes primaires prêts à la ratonnade des « bicots ». Seulement, ils se réfrènent parce que l’époque n’est plus à ça et ne le permettrait plus (sauf par la police), mais ils n’en pensent pas moins… Je vois mal Élisabeth Lévy ne pas être d’accord (en privé, la lâche !) avec les propos que tiennent dans le film le bistrotier Carmet, l’ancien para Victor Lanoux ou l’huissier de justice Michel Peyrelon…

Le Juge (Fayard).

Anouk Grinberg, hirsute sorcière pleurnicharde à la voix de vieille porte qui grince, attend que Bertrand Blier soit mort pour regretter sa vie avec lui et lui cracher à la gueule. Elle se trouve toutes les excuses de n’avoir pas réagi pendant dix ans à la violence et la perversité du réalisateur, d’avoir été « utilisée » et « violée » jusqu’à faire un enfant avec celui qui a fait d’elle la star de trois de ses films… Elle dit que ç’a été pire que l’inceste qu’elle a subi de son frère à l’âge de 7 ans !… Grinberg, qui pue l’aigreur, est allée faire sa crise en public au procès Depardieu, juste pour préparer la sortie une semaine après de Respect, son petit livre de jérémiades chez Julliard (au fait, pourquoi Julliard ? Parce que la maison d’édition récupérée par Bolloré est dirigée par Vanessa Springora of course). Anouk accepte la putasserie de publier chez Bolloré, ça la gêne pas ! Il y a donc des putasseries qui sont acceptables et d’autres pas.

Travail-Inceste-Patrie.

Pauvres vers (Pauvert).
Faux, Lio ! (Folio).

Qu’on ne me dise pas que les présocratiques ne sont pas drôles ! Exemple : le « souviens-toi de te méfier » d’Épicharme (de Syracuse), c’est à se rouler par terre : le type qui, déjà dans l’Antiquité, n’avait aucune confiance dans l’être humain !… Céline avait écrit l’épigramme d’Épicharme en grand sur un mur de son appartement rue Girardon, et il le répétait souvent. Si j’avais un appartement, je ferais de même. Souviens-toi de te méfier !

J’ai eu plusieurs « femmes d’écrivain », et de plusieurs sortes. D’abord Hélène, la muse accoucheuse, celle qui m’a assisté dans la naissance de mon écriture. Ensuite, il y a eu la maîtresse, artiste elle aussi, qui estimait mon travail et qui voulait me donner les moyens de le continuer, c’est-à-dire Diane. Après, on saute directement à Laure qui a été ma correctrice, ma stimulatrice de voyages et d’accomplissement romanesque. Ensuite, Audrey, qui a été la créatrice de l’anti-édition et une correctrice hors-pair. Puis, celle qui est la plus proche des femmes d’écrivain à la Bernanos, Bloy, Lawrence, Céline, etc., c’est-à-dire qui vit la maturité de l’écrivain dans sa vie de galère et ses exils, c’est Alexandra, évidemment. Ah, il y a eu aussi Malika, plus que Leïla encore, qui a été celle qui m’a accompagné dans mon évolution politique et même dans mes réels voyages physiques en Orient.

Comment les gens font sans Jean ? Moi, j’ai mon évangile en permanence dans la poche de mon manteau de Gogol. J’ouvre au hasard…  Rien que le début du chapitre 7 : « Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; il ne voulait pas parcourir la Judée parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. »… Et soi-disant, l’accusation de « déicides » ne tient pas ?… Mon cul ! Honte à Vatican 2 ! Maintenant, d’avoir pu considérer les Juifs comme responsables de l’exécution romaine de Jésus, c’est du révisionnisme, au même titre que les chambres à gaz « points de détail » (made in Le Pen) ou Pétain « sauveur de Juifs » (made in Zemmour). J’exagère ? Macron : «… et ont émergé les tristes héritiers de l’antisémitisme : l’un évoque les chambres à gaz comme un point de détail de l’Histoire ; l’autre reprend à son compte la vieille accusation du peuple déicide pointant que Jésus a été crucifié par ses propres compatriotes ; un autre encore affirme que le maréchal Pétain a sauvé des Juifs au mépris le plus absolu de la vérité. Cela entretien et soutient les vils propagateurs de l’antisémitisme… »… On notera au passage l’absurdité historique de qualifier les Juifs contemporains de Jésus de « compatriotes »…

Le président a dit ça à l’Élysée le mercredi 2 avril, lors de la remise du prix Jean Pierre-Bloch de la LICRA à « l’humoriste » Sophia Aram et à « l’animateur » Arthur… La cérémonie était tellement « lunaire », comme disent certains influencés par le langage de notre époque, qu’on aurait dit en effet qu’elle se passait sur une autre planète, la planète Sic ! Ce serait dommage d’en rendre compte ici en un paragraphe car il faut voir les images… Je les traiterai avec toute l’incitation à la lucidité raciale qu’elles méritent dans un prochain TikTok.

L’approche de la mort terrifie, mais si le nouveau-né avait conscience de l’approche de la vie, il serait tout aussi terrifié.

Charlie Chaplin

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°13 – 31 mars 2025

Je crois qu’on ne se rend pas compte : il y a désormais des « propositions d’investissement » faites à chaque Français invité à verser un peu de son épargne pour « soutenir » le pays — 500 euros par mois par tête de pipe, par tête de casse-pipe même ! — pour aider l’économie militaire à se renflouer afin de réarmer la France dans la perspective d’une guerre contre la Russie ! En 2025, c’est du délire, un délire signé Macron ! Avec tout l’argent qui serait nécessaire à d’autres choses, c’est honteux de lancer un fonds servant à financer Dassault et les autres pour fabriquer des engins de mort… Je croyais que Macron voulait s’occuper d’écologie au début (2017), il ne voit pas la contradiction ? C’est une aubaine fantastique pour lui, pour faire diversion de ses multiples foirades, que d’oser cette saloperie supplémentaire : la guerre ! Macron s’y croit, se reconstruit des couilles, les couilles de la dernière chance (2025-2027). Ça marche, c’est ça qui est dingue, ça marche aussi bien à droite qu’à gauche, ils sont tous d’accord… Eh bien, on y est, c’est reparti comme en 14, justement ! En 40 ! Aussi cons qu’avant, les Français. J’ai vu des abrutis interrogés par micros-trottoirs, et qui sont pour « défendre le pays », aucune expérience ne leur a suffi. « 86 % se disent favorables à une armée renforcée dont 53 pour le service militaire obligatoire » ! Je n’ai jamais beaucoup aimé Cabu ni Cavanna, mais ils n’en reviendraient pas d’assister à ça… Tous déjà au garde-à-vous !

— Va-t’en, Guerre !

Henri Barbusse n’est pas parti à la guerre (il avait déjà 40 ans) pour combattre les Allemands, il y est allé pour combattre la guerre elle-même, pour se faire confirmer l’intuition qu’il avait en tant que pacifiste avant de partir, à savoir que la guerre est une affaire d’impérialistes entre eux qui jouent uniquement pour leurs intérêts économiques. L’auteur du Feu a vu clair dans la volonté des « grandes puissances » à rechercher comment augmenter leurs profits le plus possible. Et là, on ne peut pas lui donner tort puisque cent dix ans après, Trump et Poutine, les deux grands impérialistes, chatouillent à leur tour la plante des pieds de la guerre et de la paix en se servant de l’Ukraine comme d’une plume… Ukraine qui, au passage, n’est pas seulement la victime territoriale d’un méchant envahisseur plus fort qu’elle, mais une prétendante à l’impérialisme, car en étant avide de trouver sa place en Europe, elle aussi est impérialiste. Attention ! Ne pas se fixer sur le mot « impérialiste » tel que l’employait Barbusse en 1916, qui est un vieil idiome, c’est normal que ça soit réactualisé. Il faut entendre « impérialiste » au sens de bloc impérial, économiquement impérial, voilà ! Capitalistiquement conquérant ! Donc finalement Barbusse avait raison, rien n’a changé et toute guerre est impérialiste, ne croyez pas que les peuples sont prêts à s’entretuer pour les beaux yeux (ou les laids yeux) de leur « souveraineté ». Chaque pays d’Europe veut faire croire que c’est pour sa souveraineté individuelle qu’il veut se battre, mais c’est pour la souveraineté globale et impérialiste que l’Europe tout entière, vexée par Trump et méprisée par Poutine, relève la tête et veut s’armer pour la guerre.

Ils disent tous depuis des mois et des mois que défendre l’Ukraine c’est défendre l’Europe, et que c’est « notre » intérêt de défendre l’Ukraine, et même la paix en Ukraine (en la surarmant !), mais en quoi c’est vrai ? Parce qu’ils ont peur qu’une fois l’Ukraine tombée, Poutine continue ses invasions jusqu’à prendre le Châtelet ? Comme Céline qui voyait les Chinois à Épernay ? Allons ! On ne peut pas croire ça sérieusement une seconde. Pourquoi Poutine viendrait-il envahir la France ? C’est une arnaque russophobe pour endormir le pékin patriotard… N’oubliez pas qu’après sa présidence française, Macron se rêve chef de l’Europe en 2027. Ça fait 80 ans que les Européens dépendent des Américains pour leur défense, et maintenant que ceux-là les lâchent, ils se disent qu’il va falloir se réveiller et être capables de se défendre au cas où il y aurait une agression de Poutine ; ça, c’est l’argument. Eh bien, je le réfute : en vérité, ils se disent qu’il faut défendre l’Ukraine pour que l’Europe soit à nouveau unie et forte et qu’elle puisse former un empire qui tienne le coup économiquement face à l’empire russe, à l’empire américain, voire à l’empire chinois, voilà mon sentiment. Ce n’est pas pour se défendre contre un conquérant, pas du tout : c’est pour devenir conquérant soi-même et attention, pas sur le plan territorial évidemment (l’Europe n’a aucune envie d’envahir la Russie), mais sur le plan économique, bien sûr ! Le désir de conquête, d’empire, c’est pas seulement de vouloir grignoter du terrain sur le territoire des autres… L’Europe est aussi impérialiste que les autres blocs, car elle aussi veut faire bloc, un bloc de fric face au bloc yankee, au bloc ruskoff, au bloc chinetoque ! Et cette prétention à l’indépendance et à la reconquête financière a été stimulée, quoi qu’ils en disent en leur crachant dessus, par l’émergence arrogante de Trump et de Poutine avant lui… L’Europe « démocratique » peut dire merci à ces dictateurs : ils lui ont montré la voie, ils la lui ont même ouverte.

Émile, ce vieil Émile… Ils y croient tous, au papy catho violent assassin ! Et même après sa garde à vue qui n’a rien donné, ils continuent à bien voir le grand-père d’Émile demandant à ChatGPT : « Trouve-moi une façon de cacher le cadavre de mon petit-fils à qui je viens de défoncer le crâne parce qu’il n’était pas gentil. » Peuh…

« Il y a eu intervention d’un tiers », et si ce tiers n’était pas un tiers humain ? Un aigle, par exemple, qui, le 8 juillet 2023, aurait soulevé de terre le petit enfant de deux ans et demi devant le lavoir pour le lâcher, parce que trop lourd, un peu plus loin dans un coin de forêt escarpé où il s’est cogné la tête, est mort, et s’est fait bouffer par des bêtes sauvages pendant un an et demi jusqu’à ce qu’on ne retrouve qu’un bout de son crâne, un demi-fémur, son t-shirt, sa culotte et ses chaussures imbouffables… Riez, riez ! Ou alors un cheval duquel l’enfant se serait trop approché et dont il aurait reçu un coup de sabot qui lui aurait fracassé le crâne. C’est alors que son grand-père paniqué aurait maquillé l’accident en séquestrant d’abord le cadavre quelque part et en le laissant pourrir avant d’apporter, pour Pâques 2024, une partie des restes et des habits de son petit-fils et en les abandonnant sur un chemin pour qu’une randonneuse les trouve… Est-ce beaucoup plus vraisemblable ? À suivre…

« Pauvre Émile ! » sur le mode « Poor Yorrick ! »… Ils sont tous autour de son crâne et spéculent : « Alas ! Il n’a pas pu rester des mois et des mois exposé aux intempéries de la montagne. Non ! Il a été gardé dans un endroit stérile. Quelqu’un l’a caché avant d’aller déposer son crâne sur le chemin. Et puis, on n’avait pas remarqué au début, mais il a reçu un traumatisme facial important, quelque chose comme un coup de marteau en pleine tronche. Maintenant on est sûr que le petit Émile a été tué ». Ils veulent absolument que l’enfant ait été tué, et les médecins légistes, les juges, les flics ont beau leur dire « non, c’est pas sûr, il est peut-être mort d’une chute, par exemple la tête contre un rocher, et c’est après que quelqu’un peut-être est intervenu », eh bien, non, la populace ignorante, conspi et insensible, hurle quand même : « On l’a tué ! »

Quand « l’affaire Émile » éclipse « l’affaire Depardieu ». Et Émile niqua Gérard !

Flash. Difficile, en voyant Depardieu entrer au tribunal pour son procès en s’appuyant sur l’épaule de son avocat Jérémie Assous, de ne pas voir une autre image s’y substituer : celle de Sollers, une des dernières fois où je l’ai vu, faisant exactement le même geste sur mon épaule pour qu’on avance tous les deux lentement de chez Gallimard à la station de taxis de la rue du Bac…

Le problème n’est pas d’essayer de disculper Depardieu puisque qu’il est coupable, mais de dire qu’il est coupable de tellement pas grand-chose par rapport à ce qu’il a donné au monde qu’il devrait être acquitté immédiatement.

Mais tout ça, c’est rien à côté du texte de 60 pages qui va sortir dans Nabe’s News 34 sur toute l’affaire Depardieu, Moix, Yannis Ezziadi, la fifille, le cheval, la Corée, etc, etc. Allez, je vous donne le titre, rien que pour vous, les lecteurs de La Feuille !… Et puis non, tiens, merde, vous attendrez comme les autres !

Jordan Bardella en Israël, avec Meyer Habib et Louis Aliot, en chemise blanche sur les lieux du 7-Octobre, juste pour s’entendre dire par un guide israélien que beaucoup de civils palestiniens accompagnaient les « terroristes » pour voler les kibboutz et kidnapper des otages pour les accueillir chez eux à Gaza.

Le couple de la semaine : Arno Klarsfeld et Marion Maréchal-Le Pen ! Le chasseur de Nazis et la chasseuse d’Arabes se retrouvent en Israël pour une réconciliation quasi-nuptiale. Roméo Sionard et Juliette Facho ! À quand un bébé issu de cette union mignonne ? Un nouvel enfant Jésus, mi-Juif allemand mi-nazi breton, à faire naître à Bethléem, bien sûr !

Éric Ciotti, un œuf en gelée dans sa propre morve.

Marc-Olivier Fogiel qui vient pleurnicher sur les enfants malnutris du Bangladesh alors qu’au même moment, il y a eu un millier de bombardés à Gaza dont il n’a rien à foutre.

Le bonheur, c’est un des premiers objectifs qu’il faut abandonner, sinon vous allez vous faire chier toute votre vie pour être heureux alors que ça ne sert absolument à rien.

Moi et mes disciples : comme Jésus au Jardin des Oliviers avant son arrestation, pendant toute la nuit où il veillait et priait, il s’est aperçu que ces cons s’étaient endormis… Il le leur dit d’ailleurs, lui aussi les engueule : « Eh quoi, vous dormez ? » (Évangile de Luc).

Non seulement Calvin a raison (l’être humain en soi est une ordure), mais il faut aller plus loin : ce qui est plus ordurier encore, c’est le contact des êtres humains entre eux, c’est ça qui les rend plus dégueulasses les uns envers les autres. Peut-être que Rousseau a raison en disant que l’homme est bon à l’origine mais dès qu’il se met en rapport avec tout autre être humain, il devient une ordure, Adam et Ève les premiers.

Les Conneries de Pascal. J’adore Pascal mais il dit beaucoup de conneries dans ses Pensées. C’est là où on voit la limite, la frontière, je dirais, entre le jansénisme et le protestantisme. Quand il attaque Calvin, il me fait rire parce que tout ce qu’il dit de Calvin est juste mais tourne à l’avantage du protestant en croyant le casser : par exemple, la théorie de la prédestination calviniste fait horreur à Pascal, il dit d’elle qu’« elle est si horrible et frappe d’abord l’esprit avec tant de force par la vue de la cruauté de Dieu envers ses créatures qu’elle est insupportable. » Mais c’est de l’humour ! Dieu qui damne d’emblée les hommes pour pouvoir mieux les faire souffrir… Plus grave : sur Jésus, Pascal ose dire : « Jésus-Christ a dit les choses grandes si simplement qui semble qu’il ne les a pas pensées, et si nettement néanmoins qu’on voit bien ce qu’il en pensait. Cette clarté jointe à cette naïveté est admirable. »  Et Pascal appelle ça « Preuves de Jésus-Christ »… Eh bien, non, Jésus n’a pas du tout dit les choses « simplement », on se casse encore la tête 2000 ans plus tard pour comprendre ce qu’il a voulu dire, c’est d’une rhétorique qui a l’air simple mais qui est très complexe au contraire. Et l’argument de dire que c’est parce qu’il ne les a pas pensées, qu’elles lui seraient venues comme ça, c’est de la foutaise de gueule ! Bien sûr qu’il pensait très précisément ce qu’il disait, et on va pas remettre en question la conviction du Christ ! D’ailleurs, Pascal se reprend lui-même en ajoutant qu’on voit bien « néanmoins » ce qu’il en pensait… C’est-à-dire ? Du bien ou du mal ? Blaise, tu déconnes ! Quant à la clarté et à la naïveté, « pas de ça dans la baraque ! » pourrait dire Jésus en paraphrasant Gérard Depardieu (c’est une de ses expressions préférées) : non, cher Pascal, il n’y a pas plus de « clarté » que de « naïveté » dans les saintes paroles de Notre-Seigneur-Jésus-Christ, mais beaucoup de noirceur et pas mal de rouerie, ça, oui !

Il serait très beau qu’il y eût aujourd’hui un homme universellement suspect simplement parce qu’il dirait dans chaque milieu le contraire de ce qu’il faut.

Armand Robin

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°12 – 24 mars 2025

« Les cinq ans du Confinement ». D’ailleurs, on parle toujours du premier confinement (17 mars-11 mai 2020) mais jamais des deux autres (30 octobre-15 décembre et 3 avril-3 mai 2021). On dirait qu’ils commémorent le déclenchement de la guerre de 14… Le crime : avoir accepté de rester chez soi un mois et demi ! Les CNewsards font leur mea culpa, mais pas pour avoir minimisé la pandémie ; au contraire, pour l’avoir maximisée ! Pendant des mois et des mois, ils ont incité les gens à ne pas se protéger, à ne pas se faire vacciner, et cinq ans après, ils s’en veulent encore d’avoir marché, pour le peu qu’ils aient pu marcher, aux « bobards » du Covid. Praud et sa bande de cons en veulent toujours aux autres médias qui ont relayé l’idéologie médicinale alors qu’eux, ils ont relayé l’idéologie complotiste et anti-vax et s’en félicitent. Rétrospectivement, ils accusent le peuple français de sa docilité « alors qu’il n’y avait aucun danger », ils continuent à l’affirmer ! Exactement comme ceux qui, 25 ans après, persistent à dire que ce sont les Américains qui ont fait le 11-Septembre (il y en a bien qui croient encore que Kennedy a été tué par plusieurs tireurs). CNews est fier d’avoir invité Raoult, « voix dissonante », alors qu’il est prouvé depuis longtemps que c’était un criminel. C’est même à cette occasion que la chaîne a fait son buzzness, sur le dos de la morale de l’imprudence, de l’irresponsabilité et de la collaboration avec le charlatanisme chloroquinesque. J’ai assez parlé de ça. Laissons les chiffes désormais s’exprimer à ma place : 168 000 morts en France ; 200 000 en Italie ; 232 000 en Angleterre. Grâce aux confinements, aux masques et au gel, on a évité 84% des contaminations, soit 159 000 morts qui allaient faire un gros tas de plus au pied de la tour Eiffel. Il y a eu plus de 7 millions de morts dans le monde. La vaccination (même imparfaite) a permis de sauver 19,8 millions de personnes. Près de 600.000 morts dans les pays les plus pauvres auraient pu être évités si on avait vacciné 40 % de la population. À part ça, on s’est affolés pour rien.

La plupart des gens attendent l’approbation des autres, c’est pour ça qu’ils ne font rien et qu’ils n’avancent pas.

Stuc (Stock).
Soldats (Plon).

Encore sur l’affiche « antisémite » d’Hanouna. D’abord, c’est le dessinateur-délateur Joann Sfar, futur adaptateur de Céline au cinéma (sic), qui a fabriqué de toute pièce la comparaison avec les affiches nazies des années 30 qu’il connaît par cœur évidemment (voir son film gerbant et grotesque sur Gainsbourg, que j’analyserai dans une prochaine Feuille, ça vaut le coup). Personne n’aurait fait le rapprochement sans lui. Ensuite, la mauvaise foi falsificatoire de CNews est telle qu’un Michel Onfray ou un Olivier Benkemoun refont l’histoire : LFI aurait demandé à Grok (l’application appartenant à X donc à Elon Musk qui a fait un salut nazi, etc, etc…) de générer « une image de Cyril Hanouna énervé avec des archétypes antisémites », et la machine a régurgité la photo qu’on connait… Ben voyons ! À la France Insoumise, ils sont cons mais pas à ce point. La chaîne de Bolloré est même obligée de le coiffer d’une kippa, leur Cyril, pour étayer sa démonstration et coller ainsi au mieux à la propagande anti-Mélenchon. Ceux bien sûr qui voient de l’antisémitisme dans cette affiche laissent entendre que lorsqu’on demande à l’IA de produire une image d’Hanouna simplement « énervé », ça devient forcément antisémite parce qu’Hanouna est lui-même une caricature de Juif.

Et certains en rajoutent encore : par exemple, Elisabeth Lemoine et Emmanuel Pierrat affirment qu’Hanouna a le nez « crochu » sur l’affiche. Pourquoi ? Parce que c’est leur fantasme nasal à eux bien sûr ! Dans leurs petites têtes de descendants de Français occupés entre 1940 et 1944, quand on représente un Juif, il a obligatoirement le nez crochu. C’est plutôt Macron qui avait le nez crochu sur une couverture de Siné Mensuel signé Solé (un vieux dessinateur de Pilote) alors que Macron n’est pas juif, mais comme il avait eu des accointances avec la Banque Rothschild, on a dit là aussi que c’était une caricature antisémite !…

Enrico Macias, l’homme-couscous royal : un poids chiche dans la tête ; des yeux de bœuf pleurant un jus rouge comme du sang sur une bouche en forme de navet (avec pour langue une courgette verte et ramollie) ; des épaules d’agneau sur un corps entièrement fait en semoule avec une boulette à la place du cœur et deux autres, plus petites, sous une vieille merguez en guise de sexe et de testicules ; deux jambes en brochettes rouillées ; et son cul, bien sûr, c’est du poulet ! 

Exposition Bernard Buffet à la galerie Maurice Garnier, 6 avenue Matignon, jusqu’au 5 avril 2025. « Interdit aux moins de 16 ans ». Adorable restriction totalement décalée à notre époque. Il s’agit de la thématique « Érotique », mais qu’est-ce qui va choquer les moins de 16 ans ? Voir des corps nus ou plutôt la peinture même de Bernard qui les décharne, ces corps de femmes qui ont presque toutes la même tête, c’est-à-dire la sienne qu’on reconnaît à sa denture ? Elles sont toutes maigres, comme sorties de camp de concentration, c’est le cas de le dire car il en faut de la concentration pour peindre des nus pareils, pas du tout érotiques ! Ce sont des cadavres qui ont la peau sur les os, et parfois les os par-dessus la peau… Tout est dessiné au cordeau d’un pinceau noir goudronné pour délimiter ces viandes féminines en sursis, blafardes, en souffrance évidente, souvent sur fond bleu septième ciel. Presque pas d’homme, ou alors hors champ, quelques folles… À la fin de sa vie, Buffet soignait un peu plus les culs qu’il faisait ronds, presque sexy. En vitrine, sa version du Sommeil de Courbet, célèbre couple de lesbiennes pionçant et entrelacées, peintes pour le mécène turc de Courbet, Khalil-Bey, celui qui lui avait commandé L’Origine du monde. D’ailleurs, Buffet la refait à sa façon, l’Origine, avec cette femme couchée sur le dos, les jambes écartées en forme de M, exhibant son sexe noir et fendu baveux… Sauf que dans le cas de Bernard Buffet, le sexe de la femme n’est plus l’origine du monde mais le terminus du monde !

Quand Zelensky va se coucher alors qu’il pouvait attendre encore un peu, c’est toutes les familles des Ukrainiens morts pour rien qui devraient lui cracher à la gueule ! « Cyka Blyat ! » (trad. : « Fils de chienne de pute de merde ! »).

Rayonnement de joie sur mon visage quand je découvre la Bible Thompson chez mes beaux-parents.

On s’étonne que les déportés, après la guerre, n’aient pas réussi à parler, qu’ils n’aient pas su communiquer leur souffrance et ce qu’ils avaient vécu. Déjà, quand vous ne voyez pas un copain pendant 10 jours, vous n’avez plus rien à lui dire, vous êtes incapable de lui communiquer ne serait-ce qu’un truc complètement banal, alors vous imaginez Auschwitz !

Nouvelle à faire. Le mari de la Tourette, ça s’appelle : c’est un mec, il est atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, il insulte, mais n’insulte que sa femme ; avec tous les autres, il est absolument charmant, et même il est choqué quand il y a un gros mot qui passe mais dès qu’il voit sa femme : « Pute ! Salope ! Sale pourriture dégueulasse ! Je t’encule, ordure ! ». Sa femme n’en peut plus et part avec un gentil gars, mais au bout de quelques semaines, elle lui demande de l’insulter, au moins pendant les rapports. 

Du berceau au cercueil, les gens se croient en vie alors qu’ils ne sont jamais vraiment nés et qu’ils n’auront même pas droit à une mort intéressante. Au final, ni la vie ni la mort n’en aura voulu !

J’étais cher à Léo (Léo Scheer).

Sucer des roberts à fond (Robert Laffont).

« La philosophie est une bataille contre l’envoûtement de notre intelligence par le langage. » dit Ludwig Wittgenstein qui se croit pertinent dans ses Investigations philosophiques (1953), alors que ça peut se ducasser facilement en : « Le langage est une bataille contre l’envoûtement de notre intelligence par la philosophie. » Tout aphorisme renversable — comme l’a montré Isidore dans ses Poésies — est une connerie, même si ça a l’air juste.

Dans la famille Wittgenstein, le vrai manchot, c’est Ludwig, le philosophe qui met toujours à côté de la plaque, alors que son frère Paul, grand concertiste, lui, plaquait divinement les accords sur son piano jusqu’à ce qu’il perde un bras à la guerre de 14. C’est pour lui que Maurice Ravel a composé son Concerto pour la main gauche (1931), chef-d’œuvre non seulement de musique mais d’amitié. « D’amitié », c’est ce que croyait Ravel car, comme son frère Ludwig, Paul Wittgenstein s’est avéré également un sale con qui a perverti et massacré l’œuvre originale de Ravel. Il faudra plusieurs années à ce Wittgenstein-là, après la mort du compositeur, pour s’apercevoir de la grandiosité du cadeau que Maurice lui avait fait.

Aujourd’hui, tout est tellement fliqué partout et par tout le monde que les flics sont moins flics que les gens qui font les flics.

Le flair des papas…. Jean-Paul Rouland (96 ans aujourd’hui), une figure de la télévision d’antan, raconte que son père en 1944, quand il a vu que les usines Renault à Boulogne-Billancourt étaient bombardées par les alliés, n’a rien trouvé de mieux que d’envoyer son fils Jean-Paul en « sécurité », chez sa grand-mère à Avranches, en Normandie…

Ma femme me dit : « La plus grande liberté dans la vie, c’est de faire chier les autres ; non, pas les faire chier, leur dire qu’ils sont des cons ! »

Ça détend en plus, et ça fait rire, c’est drôle. Le rire est lié à l’intelligence qui est liée à la liberté. L’intelligent est bien obligé d’être méchant sinon il gonflerait, il éclaterait, il n’existerait plus ! C’est un circuit de respiration. S’il n’insultait pas les autres, l’homme intelligent baisserait en intelligence.

Il était tellement grand qu’il était sorti de la Cour des Grands.

Ah, c’est bien fait, la société ! Pour que tu ne puisses pas voir ta vie passer.

La Couille molle (Gallimard).

Naître, c’est abandonner un mort.

Antonin Artaud.

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°11 – 17 mars 2025

Le plus fort, c’est que les graphistes de La France Insoumise n’ont certainement pas fait exprès de produire une affiche « antisémite » avec la gueule d’Hanouna le nez bien froncé, l’air méchant. Il suffit de la mettre à côté de celle consacrée à Pascal Praud pour le comprendre : ils voulaient juste montrer leurs trognes de monstres d’extrême-droite pour faire peur… Certainement l’œuvre de trentenaires versés dans l’IA, totalement ignorants, et qui n’ont même pas fait gaffe à la concordance des temps obscurs, à la lutte des races ! C’était évident que les autres allaient se jeter là-dessus… Les Insoumis auraient mieux fait d’y aller franco en détournant une affiche réelle de l’époque nazie des années 30, avec la gueule d’Hanouna et carrément, allons-y, en l’intitulant en lettres gothiques « Hanouna chez Bolloré : le Juif suce ! »

« Nous nous torturons pour arriver quelque part, et quand nous y arrivons, ce n’est nulle part, car il n’y a nulle part où aller. »

DH Lawrence.

Effondrement d’un mythe. « Je ne pense pas que nous ayons eu tort de retirer ce grand pays aux Indiens. Notre soi-disant vol de ce pays n’était qu’une question de survie. Il y avait un grand nombre de gens qui avaient besoin de nouvelles terres, et les Indiens qui y étaient essayaient égoïstement de les garder pour eux » — John Wayne.

Tombé sur une phrase de Simone Weil dans La Pesanteur et la grâce : « Il ne faut pas pleurer pour ne pas être consolé ». Très profond. Du coup, ça m’a fait prendre conscience de quelque chose de profond aussi en moi. Je cherchais depuis longtemps la raison pour laquelle je ne pleure pas : c’est justement pour ne pas être consolé ! La consolation des autres est une source de gêne énorme : je suis très gêné si on me console, je trouve même ça vulgaire, et pourquoi ? Parce que je suis un consolateur né, c’est moi qui console (on va dire que c’est mon côté dominateur napoléonien de la consolation !)… Déjà à l’école maternelle, ma mère me l’a souvent dit :  le premier jour, je consolais de grands mecs qui pleuraient parce qu’ils allaient être séparés de leur mère une demi-journée. Si je ne pleure pas, c’est pour être sûr de ne pas être consolé, parce que celui qui ne pleure pas, on n’a pas envie de le consoler. J’y échappe ! Bravo Simone, et merci !

Excellente qualité, cet iPhone 16 E ! J’entends beaucoup mieux au téléphone la fausseté des gens.

Chaplin : ce qui lui manquait dans ses films parlants par rapport aux muets, c’est qu’il n’y avait plus le bruit de la caméra qui donnait un rythme pour jouer ; et surtout, il manquait pour les tournages le public que formaient les machinistes, les autres acteurs, tout le monde autour qui assistait à la scène et qui riait, ça faisait comme un spectacle presque théâtral, et c’est ça qui le stimulait. Dans le parlant, la caméra est silencieuse et tous les gens présents doivent observer le silence, c’était plus dur pour Chaplin.

Chaplin enterré à Corsier-sur-Vevey, le jour de mes 19 ans :  27 décembre 1977.

Tchékhov : « Je ne comprends rien aux ballets, tout ce que je sais, c’est que pendant les entractes, les ballerines sentent aussi forts qu’un cheval. »

 « S’il y a quelqu’un que je n’ai pas insulté, je lui demande pardon. » Brahms, en quittant une soirée.

« Oh, ce que je vis, c’est pire que nous ! » (Auschwitz-Birkenau)

Le Tarzan de la jouissance.

— T’as quoi à dire à part ce que tout le monde dit ?

Je jubile, je trépigne de joie, j’exulte de sarcasmes quand j’entends et vois les extrémistes de gauche accusés d’antisémitisme accuser les Juifs d’être d’extrême-droite !

On parle des machos Arabes qui se comportent mal avec les femmes, mais qui est responsable de leur éducation ? Les pères, vous croyez ? Pas du tout, ce sont les mères, et ça, tout le monde le sait mais personne n’en tient compte… Le matriarcat règne en maîtresse dans toutes les familles maghrébines, en France et ailleurs, et avec un abus de pouvoir effrayant. C’est comme ça que vous vous retrouvez, quand vous êtes un fils arabe, à 50 ans, homme à tout faire pour votre mère qui vous a bousillé votre vie depuis votre enfance. S’il le faut, les fils délaissent leur propre femme et leurs propres enfants pour leur mère. Ils sont prêts à traverser sur-le-champ le pays entier au moindre caprice de leur oummi !… Maman Aïcha a besoin d’un oignon pour sa soupe ? Qu’à cela ne tienne ! Momo renoncera à emmener sa femme Zineb qui se tord de douleur aux urgences à Paris pour sauter dans sa voiture et apporter aussitôt l’oignon manquant à sa mère qui habite… Nancy !

Avant # MeToo, les femmes chauffaient les mecs, aujourd’hui, elles les refroidissent. C’est aussi une forme de harcèlement, anti-sexuel celui-là.

Les êtres, surtout les femmes, ont une capacité d’attention naturellement très réduite, alors dès que quelqu’un perturbe leur mécanisme psychologique d’auto-production de néant chaotique intérieur, il n’y a plus personne. Il ne faut rien leur demander, il pourrait y avoir un tsunami qui déboulerait sur leurs chaussures, elles ne s’en apercevraient même pas ! Enfin, sur leurs chaussures, si, peut-être… 

Les offusqués professionnels tiennent avant tout à dire qu’ils n’ont que du dégoût pour le personnage de Trump, alors que c’est ça au contraire qui est bien chez lui, c’est sa personnalité foutraque, son caractère, sa brutalité. C’est Donald Fuck !

Ça fait 15 ans que j’ai inventé et que je pratique l’antiédition, depuis 2010, on est en 2025, et quand il m’arrive de croiser des fantômes du monde de l’édition ou du journalisme, je vois bien que dans leur esprit, ça n’existe pas, l’antiédition, ils croient encore que je suis en train de rechercher un éditeur !… C’est-à-dire que des gens qui sont restés dans le milieu littéraire poussiéreux qui persiste à perdurer en se délitant, en pourrissant sur place chaque jour un peu plus depuis déjà des décennies et des décennies, n’arrivent pas à admettre que quelqu’un, même quelqu’un qu’ils aiment bien, se soit rendu autonome. L’émancipé est mal vu. Ils ne peuvent pas s’intéresser à ce qu’il produit parce qu’il n’est pas publié par un label, voilà. C’est tout juste s’ils ne me regardent pas comme un pauvre type qui n’écrit pas vraiment, alors que je suis libre et que je m’en sors dix fois mieux qu’eux financièrement ! Eux continuent à ramper péniblement dans ce chantier de ruines qu’est l’édition française et se permettent de me toiser, de me prendre de haut et en pitié, ils me méprisent parce que je ne suis pas un esclave ! Toute la journée, ils attaquent Gallimard, Grasset et Cie en disant que ceux-là ne publient que de la merde, mais si on n’est pas publié chez eux, on est pire que de la merde : on n’existe pas !

D’Inter à Nova. Aucune différence entre les virés de France Inter et ceux qui ont été maintenus à France Inter : c’est le même humour, c’est le même esprit, la même petitesse, la même bien-pensance, au point qu’on se demande pourquoi les premiers ont été virés.

Le Jazz, presque même avant de s’écouter, se voit sur le visage de ceux qui l’ont compris et sur celui de ceux qui n’y sont pas sensibles. Rien n’est plus beau, comme un soleil qui se lève, que de découvrir sur la face de quelqu’un l’extase compréhensive des changements d’aiguillage des chorus, le chopage au vol immédiat des citations, l’admiration visible pour les renversements harmoniques audacieux, le ressenti des soubresauts de cette hystérie merveilleuse qu’est le swing, bref toutes les réactions bienheureuses et bienvenues qui élèvent l’être à l’écoute de l’improvisation miraculeuse d’un grand musicien lorsqu’il développe son solo… Pour les autres, je ne serais pas loin d’avoir une certaine empathie compassionnelle pour la pauvreté, la misère, de ces handicapés maudits de Dieu qu’ils sont, et en qui le jazz n’entre pas, parfaitement imperméables à cette vitalité, à cette grâce, à cette salutation…

Le pape, increvable comme un pneu… 

Un petit caillou (Le Rocher)
Je m’en fous (Le Dilettante)

Bonne nouvelle : c’est fini, les pantalons et les jeans cisaillés, entaillés au-dessus ou en-dessous du genou, terminé cette mode ridicule !

Une marque de pull-over reste à créer : les pulls « Ranucci ». Différents coloris disponibles : carmin, vermillon, garance, grenat, pomme, fraise…

Ils réagissent à tout selon leur idéologie (ceux de droite, la droiterie ; ceux de gauche, la gaucherie ; ceux du centre, la centrerie ; les Juifs, la juiverie ; les Arabes, l’araberie ; les Russes, la russerie ; les Ukrainiens, l’ukrainerie…) sans jamais sortir de leur couloir d’abattoir, et avec des œillères bien fixées de chaque côté de chaque œil, et qui ne bougeront pas. Ces idéologies ne sont même pas les leurs, ils les ont apprises en famille, à l’école, à l’université, en couple… Ils n’ont plus qu’à recracher ensuite toute leur vie le même discours prémâché qui ne s’adapte jamais à ce qui se passe et à ce qu’il faudrait comprendre. Tout ça pour être « alignés » avec leurs ineptes certitudes cimentées en eux pour toujours.

À la porte ! (Seuil)

La seule religion est celle de l’amour de l’œuvre à créer. 

 Henri Matisse

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°10 – 10 mars 2025

Il y a des jours où je trouve que Redon est plus fort au pastel que Degas !

Sur C8, Cyril Hanouna faisait chier ; sur YouTube, il fait vomir.

Jérôme Bosch : on croit que c’est lui qui est fou et qui déforme la réalité et qui a des fantasmagories sur l’être humain, mais pas du tout ! C’est exactement la vision réaliste de ce que sont les êtres humains : ce sont des personnages de Jérôme Bosch ! Ils ne sont pas déformés, ils sont reformés au contraire. Bosch a parfaitement décrit dans les moindres détails les hommes dans leur frénésie, leur fanatisme, leur hystérie, leur ridicule, leur animalité salie par leur côté humain. Les hommes de Bosch sont exactement les êtres humains qu’on rencontre tous les jours, seulement ça ne se voit pas, et lui, il les a vus, les a démasqués et les a montrés.

La tête de Cyril Hanouna ? Un balai à chiottes attaqué par des mouches noires et grésillantes.

« On ne peut rien demander d’essentiel à ses semblables. » Paul Claudel.

C’est D.H. Lawrence qui faisait tout dans le foyer, la cuisine et le ménage, la lessive, les soins aux animaux. Frida ne faisait rien, absolument rien.

Évidemment, Céline avait raison, mais les hommes ne sont pas seulement lourds, ils sont mous aussi : lourds et mous ; chaque type s’effondre sur lui-même en permanence et il faut les soulever pour faire un seul truc… C’est comme des montagnes qu’il faut soulever, des montagnes molles. Les hommes sont des montagnes molles, des montagnes de conneries pour la plupart du temps, des golgothas de mollesse et de bêtises, des monticules de lâchetés et de faiblesses agglomérées, agglutinées, qui sont comme ces blocs de saindoux posés sur des chaises par Joseph Beuys.

Ah, les hommes, je pourrais en parler des Feuille entières !

La veille de la mort de Lawrence, Frida voulait aller baiser son amant en Italie. C’est Huxley qui l’a retenue en lui disant : « attention, il va vraiment très mal, ne pars pas maintenant. ». Il est mort le lendemain.

Lawrence est resté puceau jusqu’à 26, 27 ans. Il a connu 3, 4 femmes dans sa vie ; il n’était pas du tout impuissant, il était juste puritain et rongé. Lui qui passe pour le plus grand des pornographes avec Lady Chatterley !

Jacques Plumain, un des tueurs en série les plus intéressants de années 2000, qui ne tuait que des femmes. Pourquoi ? Il a donné une explication : « Elles ressemblaient à ma mère ». Une survivante : « Comment j’aurais pu ressembler à sa mère ? Et les autres femmes aussi ? Ce n’est pas possible, on ne ressemblait quand même pas toutes à sa mère ! ». Eh bien, si. Dès qu’une femme le traite avec mépris ou lui parle durement, Plumain lui dit : « Tu n’es pas ma mère, tu n’as pas à me parler comme ça, et tu vas mourir »… Élément important : lorsque Jacques Plumain, pour la première fois, va avouer ses crimes en garde à vue, sa première réaction sera de dire : « Pardonne-moi, maman ! ». Ça veut dire qu’il tue des femmes qui lui font penser à sa mère par leur autorité (le moindre refus d’une femme lui rappelle l’autorité de sa mère sur lui), mais d’un autre côté, il vénère cette autorité puisqu’il ne veut pas qu’une femme se prenne pour sa mère au point de lui parler comme ça. « Ne te prends pas pour ma mère ! » Donc, à la fois il veut tuer ce qu’il y a de sa mère dans chacune des femmes à assassiner, et en même temps, il veut préserver l’exceptionnalité de l’autorité de sa vraie mère en tuant la méchante usurpatrice. Derniers détails : Jacques Plumain, n’a jamais été reconnu par son père, il a été élevé par sa mère en compagnie de ses cinq frères et sœurs, tous nés de pères différents. Après avoir tué, il baisse la culotte de ses victimes, c’est sa signature.

Intersectionnalité. Quel rapport entre la liberté des femmes et celle de Palestiniens ?

Les larmes des crocodiles hideux William Leymergie et Christophe Dechavanne virés de leurs marigots respectifs et répugnants, je vais me les faire sur TikTok ; pas ici.

Roy Ayers est mort (« Vite, vite, Internet ! SOS Wikipédia ! »)…

Siné mensuel met la clé sous la porte, mais il y a longtemps qu’il n’y avait plus de porte, et pas même de clé à mettre dessous.

Catherine Sinet : pour elle, tout le monde est de droite sauf elle et ses quelques copains de gauche.

Ma femme me dit : « Si j’étais payée à chaque fois que je fais caca, je serais blindée… »

Bras. En assistant à cette verte discussion à la Maison Blanche entre Trump et Zelensky, dans le bureau ovale qui n’a jamais mieux porté son nom car on aurait vraiment dit une mêlée de rugby à deux (ou à trois), je n’ai pas pu m’empêcher de penser que Trump pourrait aussi bien passer un pareil savon à Netanyahou. Ô rêve ! Il faudrait pour ça que Musk ponde au président un dossier qui démontre que les Juifs n’ont pas tant de pouvoir que ça en Amérique, mais que les Protestants, si. À ce moment-là, Trump ferait de Netanyahou un petit Zelensky, en une torsion de bras !

Humiliation. C’est comme ça que devraient être toutes les rencontres entre chefs d’État, sans ces convenances absurdes et enfumeuses du bon peuple qui ne demande que ça d’ailleurs, les convenances, en bonne pâte de masse visqueuse ultra conventionnelle qu’il est. Encore une fois, Trump a été très bon. Évidemment, il n’a pas « humilié » Zelensky, il l’a secoué moralement pour qu’il se réveille, qu’il arrête, en matois plouc de Kiev, de jouer au con et de vouloir absolument continuer cette guerre alors qu’il sait qu’il l’a perdue.

Paix. C’est quoi cette obsession de l’Ukrainien à ne plus vouloir être russe ? Gogol, ukrainien ; Malevitch, ukrainien ; Dovjenko, ukrainien ; Richter, ukrainien ; mais tous russes ! On en reparlera longuement dans un prochain Nabe’s News… Forcer Zelensky à faire la paix, même s’il perd quelques billes et que ça a l’air de donner raison à Poutine, est encore un bon point pour Trump. Je rappelle aux propalestiniens anti-trumpistes primaires que c’est lui qui a fait cesser les bombardements de Tsahal sur les Gazaouis : ne jamais l’oublier ! Vous allez voir que c’est lui qui va arrêter la guerre en Ukraine et en même temps empêcher Poutine d’aller plus loin. D’ailleurs, pourquoi ne pas « renverser les alliances » ? Pourquoi consolider, pour faire plaisir aux nostalgiques, une sorte de guerre froide, ou plutôt refroidie, depuis des décennies entre la Russie et les USA ? Ça, c’est le fantasme des gauchistes pro-ukrainiens basiques, héritiers du droit-de-l’hommisme buté des années 90… Des cons qui sont toujours coincés sous les décombres du mur de Berlin…

Réarmement. Les va-t’en-guerre contre Poutine, et donc contre Trump maintenant, poussent à verser des milliards dans le budget militaire sous prétexte de prévenir la guerre et d’être un État fort, soldatesquement parlant… Ridicule, en 2025 ! Craindre la guerre, c’est déjà être pour, et la désirer. Tous les lecteurs de Barbusse savent ça. Regardez comme cette imbécile d’Élisabeth Lévy, qui s’extasie devant le discours martial de Macron, soudain toute frétillante, veut absolument que la France se « réarme » pour être une puissance militaire ! Cette conne marche à la combine de la néo-poutinophobie, alors que tout son camp d’extrême droite était pour Vladimir pendant des années, les ordures. Maintenant, ils aiment tellement la guerre qu’il se font peur exprès. Poutine ne va pas envahir l’Europe à la Hitler, qui a foiré je vous rappelle ; même Staline n’a jamais voulu ça. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que Poutine veuille annexer beaucoup plus que l’Ukraine et la Crimée, et deux ou trois autres petites provinces sans intérêt qui faisaient partie de toute façon de la grande Russie. C’est quand même pas pour Zelensky que vous allez vouloir mourir ! Sachant que Zelensky est juif, ça montrerait alors que tous les Juifs, de gauche comme de droite, sont pour la guerre et ça donnerait raison au Céline de Bagatelles pour un massacre en 1937 ? Je ne veux pas le croire (rires)… Mais non, il n’y aura pas la guerre et ce sera sans doute grâce à Trump qui, en se rapprochant de Poutine, la rendra impossible, ou alors il faudrait qu’il y ait une guerre Amérique + Russie contre tout le reste de l’Europe… Ne me tentez pas !

Tous ces enthousiasmes, ces exaltations, ces palpitations, ces coups de cœur, ces cris du cœur, ces attentions, ces investissements, ces curiosités, ces joies, ces éclats de rire, cette générosité, cette drôlerie, cette énergie, cette solidarité, cette estime, cette admiration, ces grands élans, ces nobles sentiments, ces défis relevés, ces victoires secrètes, ces encouragements, ces audaces, cette patience, ces soifs d’absolu, ces conquêtes, cette passion, cette volonté, cette force, ces coups de folie, ces solutions trouvées, cette détermination, cette émotion, ce soin, cette charité, cette modernité, ces avancées, ces prises de conscience, cette gratitude, cette fidélité, cette fraternité, cette franchise, cette vérité, cette droiture, cette pureté dont on a fait montre toute sa vie et dont on s’aperçoit, au bout du compte, que c’était pour RIEN…

On va pas pleurer, non ? 

Mohamed Amra

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°9 – 03 mars 2025

Narquoistrafiquant. Le sourire lumineux de Mohamed Amra est interprété par tous les médias comme « narquois », se moquant des morts qu’il a causés par son évasion. Pas du tout narquois évidemment, c’est eux qui sont narquois en jugeant l’évadé ! C’est un sourire franc au contraire, un sourire de joie, d’exaltation, et même d’exaltation d’avoir été repris… Amra est fier de lui d’être resté libre si longtemps, fier de sa volonté de nuisance, et il se marre lui-même de s’être fait la tête d’un Poil de carotte arabe pour passer inaperçu en Roumanie, il fallait y penser pour sa cavale… Poil de cavale ! Alors qu’au même âge, des multitudes d’encore ados pas mûrs traînent avec Mélenchon en se croyant rebelles, Amra était déjà à 28 ans un goat du narcotrafic de drogue, surnommé « La Mouche », coordonnant de sa prison des ventes de came, mais aussi des punitions contre la « chienneté » de ses ennemis, dirigeant d’autres désordres à l’extérieur, et élaborant enfin un plan d’évasion spectaculaire. Personne ne songe à l’interroger sur sa psychologie, alors que c’est ça qui est intéressant… J’admets volontiers que j’ai un parti pris parce que je suis un fou furieux de l’évasion. Tout évadé a mon admiration, quel qu’il soit…

L’acteur-humoriste Ary Abittan remontre le bout de sa pine incriminée dans une affaire d’accusation de viol qui a ruiné sa carrière pendant trois ans. Bien qu’il en soit sorti lavé, le banni continue à être boycotté partout. Certains médias commencent à le réhabiliter timidement, mais c’est Abittan le plus timide ! C’est là où on voit les dégâts de #metoo… Ça castre un mec, cette connerie… Les féministes en ont fait un petit garçon alors qu’Ary Abittan était tout sauf un petit garçon, on ne peut pas lui enlever qu’il avait une certaine virilité, un aplomb, une tchatche, un humour, une séduction même qui en faisait un « rentre-dedans » qui est devenu un « rentre-ses-griffes »… Il faisait de la peine l’autre jour dans C à vous à jouer le rôle de la victime, Ary… Il fallait vraiment qu’il passe à travers le chas d’une aiguille comme un gros chameau qu’il est. On a dû le persuader que c’était la condition pour que ses couilles aient une chance de repousser, même très lentement. En effet, Abittan a perdu ses couilles en route. Son ostracisation castratrice les lui a coupées, comme à un ancien matou transformé en petit chaton qui vient maintenant miauler à la télé en disant qu’il ne pense qu’à sa famille qui l’a beaucoup soutenu dans cette épreuve, qu’heureusement il y avait sa mère et ses enfants, sa femme, qu’il est très gentil comme type, qu’il a été victime d’une injustice, et qu’il respecte au plus profond le combat des femmes… Là, c’est trop ! Sans se mettre bien sûr dans la troupe des connasses féministes qui, devant La Cigale où il jouait son spectacle de come-back, ont manifesté en hurlant que ce n’est pas parce qu’il a obtenu un non-lieu qu’il n’est pas coupable, ça donne envie de rappeler à Ary Abittan qu’il est quand même un gros fils de pute de Feuj menteur qui trompe sa femme pour aller enculer une jeune fille sous la douche jusqu’à lui ensanglanter l’anus, et qu’il ne l’assume pas ! Assume l’anus, mec !

Je me souviens de chaque sexe de femme que j’ai eu le bonheur d’enfoncer. Dans ma tête, j’ai un véritable catalogue de chattes, un catalogue raisonné.

Kafka a laissé à Berlin 20 carnets de notes qu’il avait prises avec Dora Diamant, et quand il est mort, Max Brod est venu voir Dora et lui a demandé si elle avait encore ses carnets. Elle a dit « non, j’ai tout brûlé sur sa demande, j’ai plus rien ». Et Brod l’a crue, alors qu’il avait fait pareil qu’elle : désobéir à Franz ! Dora avait tout gardé bien sûr, mais tout lui a été volé par la Gestapo en 1933, ce sont les nazis qui ont certainement brûlé les carnets, à moins qu’un d’eux ne les ait gardés et qu’on les retrouve un jour… Les nazis accomplissent le souhait de Kafka, mieux que sa femme et son meilleur ami !

J’aurais bien voulu entendre et voir Max Roach battre des œufs dans un bol pour se faire une omelette. Ou Art Blakey, si vous préférez.

Roger Vailland, un communiste qui voit clair. Il vit chez Malaparte à Capri, fréquente Guttuso, lit Dazaï et est déçu par Georges Bataille. Tout ça dans les années 50-60, alors que ses collègues s’embourbent encore dans des goûts et des fréquentations hyper-intello-françaises…

Des apeurés qui font peur. Tous les vrais écrivains (ou à peu près tous) ont un regard d’apeuré mais qui fait peur, c’est à ça qu’on les reconnaît. Ne pas confondre avec le regard d’abruti des faux écrivains.

Si je dis « j’aime de plus en plus Earl Hines », mes fans vont regarder aussitôt dans mon journal intime les passages où je parle de lui, ou bien dans mes autres livres, puis ils vont aller sur internet, sur Wikipédia, pour se renseigner sur Earl Hines… À la limite, ils écouteront un morceau sur YouTube, mais c’est tout : ils ne comprendront absolument rien à son jeu de piano, ils ne sauront pas en quoi Earl Hines était grand, et surtout pourquoi, en ce moment, je m’intéresse à son art de la déconstruction-reconstruction, à la puissance de sa main gauche, à la folie et la richesse de sa main droite, sans parler de ses compositions qu’il reprenait continuellement, que ce soit My Monday date ou Rosetta… Non, ils ne sauront rien de tout ça, voilà pourquoi j’hésite à dire : « j’aime de plus en plus Earl Hines ».

Troc d’Arthur. Très jeune, sans doute vers huit ans, neuf ans, peut-être, dans la vitrine d’un libraire à Charleville, Rimbaud voit un livre qui l’attire beaucoup, avec des gravures. Il est avec sa petite sœur et sa mère. Il entre, va voir le libraire, et lui dit : « Donnez-moi le livre, en échange, je vous donne ma petite sœur. »

Sait-on qu’Alain Resnais a accompagné son ami Frédéric de Towarnicki, en 1945, à Freiburg pour rencontrer Heidegger et qu’ils l’ont vu, qu’ils lui ont parlé et lui ont posé les questions qui « fâchent », et que Resnais l’a même filmé ? C’est peut-être son premier film.

Au Montreux Jazz festival en 1972, Roland Kirk donne des petites cuillères de cocaïne au public, à tous ceux qui veulent en sniffer, et sans aucune hésitation d’aveugle. Il sort son sachet de poudre de sa gibecière portée en bandoulière au milieu de son fourbis de saxophones et de flûtes suspendus à son cou, et il distribue la coke comme de la manne à tous les gens qui l’écoutent et qui s’approchent de sa scène pour se prendre ça dans le nez. Les images existent.

Ah, le bain de Michel ! (Albin Michel)
Midi à quatorze heures (Les Éditions de minuit)
Paroles du Nord (Actes Sud)

Ça y est ! Les camps sont tranchés et définis : les wokistes contre les complotistes. Pfff…

On reconnaît un catholique à ce qu’il n’arrive pas de lui-même à reconnaître sa faute, sauf dans la perspective de pouvoir aller la confesser à quelqu’un, fût-ce un prêtre. Ceci explique le manque de vie intérieure d’un catholique alors qu’un protestant, qui apporte directement sa faute sur un plateau à Dieu, n’a pas ce problème. C’est l’histoire du « métro émotif » prônée par Céline en écriture. En religion, c’est pareil : le catholique est à la surface, il chemine tortueusement en se prenant toutes les embûches, tandis que le protestant est dans les profondeurs, sur ses rails émotifs, il va direct à Dieu, en métro !

Les gens ne sont contents que lorsqu’ils obtiennent ce qu’ils ont voulu, alors que le contentement réel enseigné par saint Paul, c’était d’être content même lorsqu’on n’obtient pas ce qu’on veut, ce qui est différent bien sûr de se contenter bêtement de ce qu’on a, car ça, c’est encore de la résignation. Le vrai chrétien débordant, obsessionnel, anarchiste, anti-bourgeois, exploseur de limites, harcèle les autres pour les pousser à bondir jusqu’au contentement en soi, qu’il soit fondé sur la misère comme sur la richesse. « Se contenter d’être riche », ça c’est du Paul tout craché, marrant et fort ! J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et être dans la disette. (Ph 4.1-13).

Si aujourd’hui on mettait toute la gomme sur la notion de « contentement » plutôt que sur celle de « consentement », ça irait mieux !

Museum ad nauseam. C’est maintenant bien sûr qu’Auschwitz est un lieu de mort ; à l’époque, c’était un lieu de vies vouées à la mort, c’est différent.

Paraphrasons Péguy. « L’homme féministe a les couilles vides, mais il n’a pas de couilles. »

Si Kafka vivait aujourd’hui, je me demande combien il aurait de K sur son compte insta…

Le mot « artiste » est complètement galvaudé. Ils disent respecter l’artiste, mais en même temps, attention, quand un de ces artistes fait un faux pas, qu’il pourrait être accusé de viol ou de harcèlement sexuel, alors, ils lui tombent dessus en disant : « Mais c’est pas l’artiste qu’on attaque, c’est l’homme. » Ben voyons ! Bien sûr que c’est l’artiste qu’ils attaquent à travers l’homme. Pourquoi ? Parce qu’ils détestent qu’un homme soit artiste et même qu’un artiste soit un homme alors qu’eux, bien souvent, ne sont ni l’un ni l’autre…

Césars. Si j’avais été Gérard Depardieu, je serais venu en surprise à la cérémonie, pour le plaisir de me faire huer par la salle puis de me faire foutre dehors par des gorilles qui m’auraient carrément jeté sur le pavé du boulevard des Capucines, devant l’Olympia, la tête dans un ruisseau, en sang… Rien que pour montrer de quoi est capable la foule d’hypocrites et de minables, de jaloux et d’ingrats dégueulasses qui composent la « merveilleuse famille du cinéma » !

Sur ma tombe (ou mon cercueil), ne pas inscrire « Alain Zannini dit Marc-Édouard Nabe » mais « Alain Zannini & Marc-Édouard Nabe ». Je tiens à l’&.

Nous ne sommes que des échos. Nous n’avons pas d’opinions propres, nous ne sommes qu’un tas de compost composé d’hérédités décomposées, morales et physiques.

Mark Twain

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N°8 – 24 février 2025

L’Évasion de Rochefort (1880), un tableau fantastique de plus d’Édouard Manet. Suivant les traces de Géricault qui l’avait fait avec Le Radeau de la Méduse, Manet a voulu chef-d’œuvriser picturalement un fait divers : l’évasion de l’écrivain polémiste communard Henri Rochefort qui avait été enfermé, pour mauvaises opinions politiques, au bagne de Nouméa en Nouvelle-Calédonie. On savait à l’époque que la barque dans laquelle Rochefort avait réussi à s’échapper en juillet 1874 avait été recueillie par un baleinier. Par délicatesse, Manet a attendu quatre ans, que le directeur de La Lanterne soit amnistié, pour présenter son tableau au Salon. Il y a plusieurs versions. La meilleure est la première, exposée au Kunsthaus de Zurich où je l’ai prise en pleine face en octobre 2018… Une merveille, plus forte encore que la version du musée d’Orsay. Dans celle de Zurich, on comprend mieux que ce qui intéresse Manet avant tout, c’est la mer, les vagues, l’écume, le mouvement de l’eau : il montre là qu’il est un des plus grands peintres de mer de tous les temps, peut-être plus fort encore que Monet. Pour peindre chaque vague, Manet semble avoir plongé directement sa brosse dans la mer elle-même, pour l’en ressortir gorgée de la liquidité épaisse et fluide à la fois de l’élément salé. Et qu’est-ce qui surgit alors de ces multiples coups de pinceau en pleine pâte de lumière ? Eh bien, un miroitement de bleus et de blancs à vous faire tomber par terre sur le sol du Kunsthaus suisse allemand ! À noter : la curieuse ressemblance entre Rochefort et Charlot, à la poupe de sa barque, tenant le gouvernail, fonçant sur les flots magnétiques et manétisés de la mer de Corail vers le baleinier salvateur, et se retournant pour jeter un dernier regard à ses geôliers et aux spectateurs de la toile, éblouis et éclaboussés.

Dites-vous bien que la plus chaudasse des Mymeuses, la plus aguicheuses des actrices porno, la plus dévoyée des modèles Onlyfans, qui montre ses seins, sa chatte et son cul, et qui se fait des ovaires en or par ses prestations vidéo sur Internet, n’arrivera jamais à la cheville des vraies putes que sont les présentatrices de JT ou de talk-shows, et qu’on voit toute la journée à la télévision en train de lécher le cul sale de leurs invités pour leur faire gicler leur purée d’ego. La voilà, la vraie prostitution, celle de l’esprit, bien sûr, mais pas seulement : de l’être tout entier stipendié par le libéralisme médiatisé.

Un an de condamnation à porter un bracelet électronique n’arrivera jamais à la cheville d’un véritable enfermement de trois jours dans une prison française. En ce sens, Dieudonné est un rigolo, si j’ose dire, près de Pierre Palmade.

Blanche Gardin se réveille, mais un peu tard. Elle se sentait intouchable et un beau jour d’octobre 2023 (le 7, je crois…), elle y est allée et s’est fait choper… Et maintenant, elle pleure à l’injustice. Si on se révolte une fois qu’on est grillé, ça ne vaut rien. Attaquer un système et le trouver plein de putes alors qu’on y a fait sa pute soi-même pendant des années, ça n’a pas beaucoup de valeur. Gardin a beau jeu désormais de chouiner (et sérieusement, sans plus aucun humour) dans Télérama qu’on la boycotte… Où était-elle quand Tsahal massacrait déjà Gaza en 2004, 2006, 2009, 2014, 2021 ? Et quand son « amie » (dixit Télérama) Audrey Vernon sortait avec un type blacklisté depuis des décennies pour « antisémitisme », elle était où, la Blanche ? 

Bastié, d’Ornellas et Cie sont catholiques mais pas chrétiennes. Nouvelle race : la catholique pas du tout chrétienne, ça va se propager de plus en plus. Ces bêtasses hypocrites et cyniquement sentimentales, qui n’ont pas eu une larme pour Gaza, ont oublié une des trois vertus théologales, la principale pour moi désormais : la charité ! Oui, elles manquent de « charité chrétienne ». D’ailleurs, vous remarquerez qu’on ne dit jamais « charité catholique », c’est pas pour rien. Leur foi, c’est de l’aveuglement et leur espérance, c’est un calcul bourgeois. Ce qui leur manque, c’est la charité, c’est en ce sens que ces catholiques ne sont plus chrétiens. Voilà pourquoi aussi il faut sortir du catholicisme pour atteindre la véritable chrétienté, soit celle du protestantisme, soit celle de l’orthodoxie. Basta et Amen !

C’est pas assez dur comme punition, pour toutes les crapules de C8, de fermer leur chaîne ! Au contraire, il fallait la leur laisser ouverte, et obliger tous ces pseudo-pro-défenseurs de « la liberté d’expression » (mon cul, c’est plus commode !) à recevoir de vrais contradicteurs qui les auraient mis mal à l’aise pour toute leur vie. Là, ils vont se torcher avec le drap de la victimisation, en disant que c’était « la première chaîne de la TNT », et que c’est injuste. Au lieu de leur fermer leur chaîne, il fallait leur faire fermer leur gueule. En plus, quand on les voit, leurs gueules ! Que ce soit celle de Franck Appietto ou de Serge Nedjar… Au secours ! Même le grand Daumier aurait eu de la difficulté à sculpter leurs trognes dans de la merde pour en faire des statues. 

Rocco en vacances (nouvelle à faire). Dans un hôtel chic au bord de la mer en Grèce, une cliente repère Rocco Siffredi parmi les clients, dans le hall, puis au bord de la piscine, tout seul. Ça met en émoi toutes les femmes évidemment, et en rage les types jaloux, ça gâche les vacances de tout le monde. Chaque couple essaie de suivre Rocco, de voir tout ce qu’il fait, et lui remarque évidemment qu’on le remarque, et ça rajoute dans sa gêne et ses stratagèmes pour échapper aux regards et à la surveillance de tous, personnel compris… À la fin de son séjour, au bout de trois semaines, Siffredi finit par baiser une femme de ménage, mais elle rapporte à ses collègues que Rocco a une toute petite bite, qu’il ne sait pas baiser et que c’est une merde au lit… C’est comme ça qu’on découvre que ce n’était pas lui, mais un type qui lui ressemblait et qui ne comprenait pas ce qu’on lui cherchait !

Alexandra : Parce qu’en fait, quand vous parlez à une meuf, c’est comme si vous lui enleviez tout son surmoi, tout son rapport à la société, c’est ce que vous appelez « aller directement à la chatte ». En fait, quand vous lui parlez, avec votre petit sourire et tout, c’est comme si vous lui disiez : « Je sais, et tu as raison. »
MEN : « Je sais quoi ? »
Alexandra : « Je sais ce que tu veux et tu as raison de le vouloir ».
MEN : Et qu’est-ce qu’elle veut ?
Alexandra :  Eh bien, elle veut enfin vivre vraiment, et pas seulement exister. Et vous, vous lui faire entrevoir que c’est possible avec une seule personne : vous !… Et du coup, la meuf, elle fond, quoi ! C’est ça, le truc !

Minorités. À quand l’unijambiste noir, arabe, obèse, aveugle, et en transition, dont la société coupable va faire immédiatement son Roi ?

Pourquoi je ne veux plus qu’on me dise que je ressemble à Al Pacino. « L’acteur américain Al Pacino a décidé de ne pas apparaître dans l’adaptation de La Faim de l’auteur norvégien Knut Hamsun (1859-1952), a annoncé The Telegraph. La pièce était produite par le théâtre Aventy-T à Copenhague, Danemark. ‘‘ C’est exact : il a quitté la troupe à la dernière minute parce qu’il n’était pas d’accord avec le soutien de Knut Hamsun pour Adolf Hitler et l’Allemagne nazie ’’, a déclaré Jon Stephensen, le directeur d’Aveny-T, au journal danois BT. ‘‘Nous devons respecter sa décision ’’. »

Vengez-vous tant que vous pouvez, ça donnera moins de travail à Dieu au Jugement dernier !

Les naïfs qui croient que j’ai disparu à partir du moment où eux m’ont perdu de vue !

Ils n’enfoncent pas les bons clous.

Rien ne rallonge plus qu’un raccourci.

Après avoir vécu avec moi, les femmes ne peuvent plus voir la littérature en peinture.

Je suis obligé de me prendre comme exemple pour mieux me faire comprendre. Pour mes boycotteurs socialos des années 80-90 (Libération, Le Monde, Télérama, Les Inrockuptibles, France Inter, France Culture), j’étais un « facho » ; pour les blacklisteurs d’extrême-droite des années 2000-2010 (Le Figaro Magazine, Éléments, Causeur, CNews, Europe 1, Paris Match), un « gaucho » ; et pour les médias alternatifs d’internet d’aujourd’hui (Blast, Le Crayon, Le Média, Legend, Paroles d’Honneur, Brut), je n’existe pas. Dans les trois cas, je subis depuis quarante ans (!) une invisibilisation et une inaudibilité uniques dans l’histoire de la Littérature. Quand Patrick Cohen ou Pascal Praud m’ignorent exprès, j’existe quand même dans leur tête. Ils la combattent, mon existence ! Il y a une différence entre me donner une existence à force de vouloir ne pas me faire exister, et m’occulter entièrement par l’ignorance totale que j’aie pu exister un jour, comme le font les médias « underground » sur le Net aujourd’hui qui ont pris le relais de mes ostraciseurs d’antan à la télévision.

Les médias « alternatifs », comme je les appelle, sont totalement fermés et enfermés. Leurs animateurs, nés adolescents et qui mourront adolescents, sont serrés dans une espèce d’étau mou de la pensée de gauche, ils sont encore plus sectaires que leurs pères en bien-pensance. Et ça philosophe à perte de vue pour rien, à longueur de chat et de réacts bien conventionnels, en bipant les gros mots à l’antenne… Le niveau est si bas chez ces donneurs de leçons génération 2.0 XXL + IA, chez ces narquois cools à la voix de canards trainards, qu’ils croient que le conformisme est la marque de l’extrême-droite exclusivement ! Pas beaucoup de différence entre les complotistes jeunes beaufs racistes premier degré identitaires du camp d’en face et ces jugeurs néo-gauchards glougloutant dans leur bocal de banlieue, planqués derrière leur ridicule gros micro pro, avec casque sur la casquette, et fiers de faire tomber en fin d’ « émission », entre deux taffes de cigarette électronique, leur pauvre petit verdict si prévisible sur tout le monde et n’importe qui : « Facho ! »

Vous ne vous rendez pas compte (parce que vous croyez que ça n’a aucune importance), mais médiatiquement, on n’a désormais plus le choix qu’entre Pascal Praud et Morandini ou Dany et Raz.

C’est dramatique.

Je n’ai que mépris pour celui qui, découvrant une référence qu’il ne connaissait pas dans un de mes textes, va dare dare regarder sur internet pour se l’approprier culturellement.

Prouvez vos paroles par vos actes.

Sénèque

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°7 – 17 février 2025

Héraclite : « Rien n’est plus cher à l’éclosion que le retrait ». Peut-être n’aurais-je pas pu créer La Feuille à Paris.

Tout prend sa place en vieillissant. Des trucs que j’avais effleurés dans ma jeunesse sont explorés en profondeur dans mon âge mûr, mais ils étaient là, ils attendaient leur heure, ils attendaient mon heure.

Il n’y a pas d’humour bien-pensant. Après les gauchistes d’extrême droite, les écolos libéraux et les acteurs pornos féministes, voici de nouveaux spécimens engendrés par l’hybridité contemporaine : les humoristes pas drôles ! Jérémy Ferrari, Baptiste Lecapelain, Arnaud Tsamère, Philippe Caverivière, Alex Vizorek, Charline Vanhoenacker, Guillaume Meurice, Tanguy Pastureau… Aucun humour. Avant, lorsque tel ou tel humoriste n’était pas drôle, c’était vu comme une tare : par exemple, Marc Jolivet, Stéphane Guillon ou Didier Porte… Aujourd’hui, c’est revendiqué par l’humoriste lui-même, il en est même fier : faire rire, d’accord, mais à condition de n’avoir aucun humour puisque l’humour, c’est la mal-pensance et que les faux marrants d’aujourd’hui sont dans la bien-pensance jusqu’au cou. Dès qu’ils ont fini de balancer leurs vannes, ils redeviennent d’horribles banals donneurs de leçons sans couilles, moralisateurs gentillets plan plans cuculs et mous-mous…

La bave de l’escargot n’atteint pas la verte salade.

La bêtise est tellurique. Il y a 99,99% de cons sur Terre, et ça se ressent sous vos chaussures lorsque vous marchez.

Le petit doigt gauche de Richter, on y pense ? Moi, c’est tous les jours. L’auriculaire aurifié de Sviatoslav Richter !

Nouvelle définition de l’antisémite : celui, juif ou pas, qui trouve que Netanyahou a abusé de faire 50 000 morts à Gaza pour riposter contre le 7-Octobre.

Théorie d’Hawthorne qui trouve cruel de la part de Dieu d’avoir fait la vie de l’homme si courte, il n’a le temps de rien comprendre, de rien voir, de rien vivre, c’est ridicule… Hawthorne dit d’ailleurs qu’il échangerait volontiers sa foi chrétienne, c’est-à-dire la foi en un Paradis, contre une vie plus longue encore. Si on lui disait : « voilà, tu n’auras pas de paradis, il n’y a pas de vie après la mort, mais en revanche, tu vas vivre plus longtemps…Tu préfères une vie après la mort ou bien que ta vie dure 300 ans ? », Nathaniel préfère une vie qui dure 300 ans ! Ça, c’est un protestant !

Une certaine jubilation a fait place à l’énervement lorsque des ignorants me classent à gauche parce que je vomis l’extrême-droite. Je ne considère plus comme crédible tout individu qui me range du côté de Mélenchon et qui n’a pas lu Gourdin-des-bois, mon pamphlet contre lui de 85 pages publiées dans Nabe’s News (numéro 32, 14 octobre 2022).

Putain, mais ils ne peuvent pas être antisystèmes, antimédias, antigauchistes, antisémites mêmes, sans être complotistes ?

Haine et prudence. Les journalistes juifs, comme Élisabeth Lévy, s’insurgent que les antisémites disent « sionistes » au lieu de « Juifs » pour dissimuler leur « haine », mais elle-même ne dit-elle pas « islamistes » pour ne pas dire « Arabes », ce qui lui permet de — croit-elle — cacher son arabophobie ?

Les extrême-droitards croient que c’est une guerre de civilisation entre les Arabes et les Blancs qui se prépare, mais non, mal vu encore : c’est entre les Juifs et les non-Juifs que ça va avoir lieu, et ça a déjà commencé. Ils ne s’attendaient pas à ça, les islamophobes et les défenseurs de la civilisation blanche. On y va tout droit !

Louise. Ils parlent tous à tort et à travers, ils ont tort et n’appuient sur aucun des « bons » travers. Le problème n’est pas que le petit Owen ait été envoûté par les jeux vidéo, ni que toute la CNewserie, au début, ait été persuadée qu’il s’agissait d’un Arabe alors qu’il est issu d’une bonne famille blanche, ni même que sa sœur ait déjà porté plainte contre lui pour violences… Non, ce qu’il faut se demander, c’est pourquoi, pour se calmer d’avoir perdu au jeu, Owen a ressenti comme un besoin irrépressible d’aller racketter une petite fille jusqu’à la poignarder. Le poignardement est une conséquence de l’énervement d’avoir perdu, d’accord, mais où se situe le lien psychologique entre perdre au jeu et vouloir voler le premier être humain faible croisé au hasard dans la rue ? En quoi Owen croyait-il que ça le calmerait ? C’est ça qui serait intéressant qu’il nous explique, raskolnikovement, avant de croupir à perpétuité (6 ans) dans une prison…

Femme d’écrivain, tu as détesté la Crète ? Tu haïras la Norvège !

Les hommes préfèrent avoir une vie plutôt qu’un destin, et la plupart du temps, ils préfèrent avoir une existence plutôt qu’une vie.

C’est aux handicapés de s’adapter ; pas au monde de s’adapter aux handicapés qui sont pour la plupart de sales types faussement « résilients » et d’une bonne humeur tellement forcée que ça en devient ridicule. Le moindre incident fait craquer leur vernis d’invalides haineux. Si un chauffeur de taxi ne sait pas très bien comment plier leur putain de fauteuil roulant et le mettre dans son coffre, avant de les installer comme des larves à l’arrière de leur véhicule, ces si exemplaires et courageux infirmes, qui soi-disant n’en veulent pas du tout à la terre entière de leur condition, exigent alors « des sanctions pénales » contre le chauffeur, ce malotru discriminateur !…

Lorsqu’Anne Hidalgo sera virée, j’espère qu’il y aura plus de monde place de la République pour sabrer le champagne qu’il y en avait pour la mort de Le Pen.

C’est pas que les gens ne comprennent pas, c’est qu’ils n’écoutent pas. C’est pire, parce que la connerie est plus excusable que l’inattention !

Miles Davis sur Eric Dolphy : « Il jouait comme si quelqu’un lui marchait sur le pied. »

Ceux qui sautent dans les bras de Donald Trump parce que c’est une aubaine, pour eux, de pouvoir exprimer, grâce à lui, en toute décomplexitude, leurs saloperies colonialistes, occidentalistes, et xénophobes, ne voient pas la contradiction fondamentale de leur nouvelle connerie : ils idolâtrent Trump tout en rêvant d’une Europe blanche forte, alors qu’elle est en décrépitude absolue, leur Europe, et que leur Trump va s’employer à la laminer, pour toujours…

Pourquoi l’homme aime tellement baiser, « rentrer là d’où il est sorti », comme disait Joyce ? Mais parce que ça lui rappelle, quand il jouit, la jouissance de son propre père dans sa mère d’où il est extrait. C’est grâce à cette pénétration, à cette éjaculation, et donc à cette jouissance, que lui est né. Alors, évidemment, la femme qu’il baise se métamorphose dans ses bras en sa mère se tordant de plaisir sous les coups de son père. Pour pouvoir vraiment baiser, l’homme doit donc se réincarner en père et la femme en mère. Voilà pourquoi il a envie de recommencer sans arrêt cette conception. Et la femme, pareil. Elle rêve de se faire mettre par un père qui la mettrait enceinte. Qui la mettrait enceinte pour accoucher de qui ? Mais d’elle-même, évidemment, c’est ça la différence avec l’homme ! Le narcissisme de la femme est là-dedans. Quand elle est en train de baiser, elle se voit à la place de sa mère en train de se faire baiser par son père, et donc dans le but de se faire naître elle-même. Elle sait que sans baiser, elle n’existe pas vraiment, alors, pour exister, elle baise, et avec celui dont elle est sûre qu’il sait procréer, c’est-à-dire avec son père… Chaque amant est ainsi paternisé par la femme qu’il baise sans qu’il soit conscient que son objectif à elle, c’est l’auto-naissance.

Dans toute baise, il y a une violence (c’est pour ça que le viol est une baise forcée, mais une baise quand même). Même une baise tout court, sans viol, quoi qu’on en dise, est violente. Ça n’existe pas, une baise non-violente. La jouissance elle-même est violente, aussi bien celle de la femme que celle de l’homme. Quand un homme baise une femme, quand il entre, sort et rentre dans la femme à plusieurs reprises, c’est évidemment comme s’il lui envoyait des coups de couteau ou de revolver en plein ventre. C’est de l’ordre de cette violence-là, c’est pour la tuer. Et, pareil pour la femme, quand elle se laisse baiser, ou quand elle dit baiser, soi-disant, le mec, c’est également une façon de le tuer, c’est-à-dire de lui enlever sa substance et de le réduire à néant. Voilà : elle s’offre en sacrifice à la mort que lui inflige le type en la baisant et en la faisant jouir, et pour cela, elle le tue en le vidant de sa jouissance coupable et assassine. Toute fornication est un double-meurtre et un double-suicide dans le même temps.

La grassouillette (Grasset).

Calmons-nous, Lévy ! (Calmann-Levy).

Deux vieux cons (Mialet-Barrault).

Les singes sont bien trop bons pour que l’homme puisse descendre d’eux.

Friedrich Nietzsche

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°6 – 10 février 2025

Je ne discute pas avec des gens qui ne m’écoutent pas.

Les Blanchouillards pseudo-féministeux de droite (et de gauche) ont la même réaction face à un Arabe islamiste qui se promène dans la rue avec sa femme entièrement recouverte d’une burqa que face à un Noir américain comme Kanye West qui fait exactement le contraire, c’est-à-dire qui montre sa femme entièrement nue et moulée dans une robe transparente aux Grammy Awards. « Elle est sa victime, c’est évident qu’elle ne fait pas ça de son plein gré, elle est forcée ! » Dans les deux cas, je réponds à ces tocards grincheux et jaloux : « Ben voyons !… »

La meuf (Bianca Censori) est splendide de ouf, elle sort avec un des mecs les plus influents et blindé de la planète, qui la met en valeur sans arrêt, qu’elle adore en retour, et elle serait sous emprise et pas contente ? Ben voyons bis !

Vrai couple. Ma femme me dit : « Je ne vous supporte pas, mais on ne peut pas ne pas être ensemble ». Ce à quoi je lui réponds : « J’ai besoin de ta saloperie pour avancer. »

Les femmes se plaignent toujours qu’on baise trop vite, et en même temps, elles veulent des « étalons ». Mais savent-elles, ces prétentieuses-nées d’une ignorance ontologique et crasse, que les étalons sont parmi les mammifères ceux, pas de bol, qui baisent le plus vite ? Avec un étalon, ça dure 4 secondes, tout au plus, mais avec quelle intensité ! Regardez un étalon sur sa jument : il ne va pas se faire chier à s’éterniser dans le vagin de sa connasse. En plus, elle a l’air ravie, ça lui suffit. Pendant que monsieur pousse son râle, madame en hennit de plaisir !

Macrons. Le problème n’est pas que Brigitte soit un homme ; le problème est qu’Emmanuel n’en soit pas un.

James Joyce est la Rolls Royce du langage, la Rolls Joyce !

Roman. Ceux qui m’ont appris à écrire des romans, à les structurer et à les composer, à découper les scènes, à inclure des parties expérimentales dans le flux du récit (et bien d’autres choses…), ce ne sont ni Céline, ni Joyce, ni Powys, lus à la fin de mon adolescence, mais Homère et Pétrone lus bien plus tard, après mes 60 ans ! C’est un phénomène d’anticipation temporelle souligné par Borges : on est influencé par des auteurs qu’on n’a pas encore lus, mais qui ont infusé en soi sans qu’on le sache ! Chaque fois que j’ouvre l’Odyssée ou le Satiricon, j’ai l’impression de retrouver de grands amis qui me félicitent, en riant et en me tapant sur l’épaule, de leur influence sur mes livres déjà écrits…

Comme par hasard. Chaque phrase de Talleyrand est géniale, juste, pensée, drôle, virulente, vraie, sauf une : « tout ce qui est excessif est insignifiant », et c’est la seule que tous les médias et les journalistes reprennent depuis des décennies et des décennies pour justifier leur lâcheté !

Question. Pourquoi les gens se comportent comme des moutons et répètent systématiquement ce que le précédent a dit et ce que le précédent du précédent a dit et ce que le précédent du précédent du précédent a dit ?… Mais parce qu’ils veulent être acceptés, ils veulent être traités comme les autres, c’est-à-dire comme des cons. Sinon, ils se sentiraient isolés, perdus.

Confinement, la belle affaire ! Les pseudo-artistes n’arrêtent pas de rendre grâce à cette période du « confinement » où, disent-ils, ils ont pu être assez tranquilles pour « créer »… N’importe quoi ! Vous imaginez Rubens, Degas ou Picasso attendre d’être obligés de rester cloîtrés chez eux à cause d’une pandémie pour faire enfin une toile ?

Encore une définition involontaire du jazz par Claudel : « Une spontanéité de plus en plus complexe et comme une première ébauche de la liberté, et par-là du mérite. »

Ambivalence de Trump. C’est bien de « tordre le bras » de Netanyahou pour qu’il cesse le feu, mais c’est infect de le laisser continuer ses exactions en Cisjordanie. C’est pas si con de demander à l’Égypte et à la Jordanie de loger deux millions de Palestiniens au lieu de les laisser errer dans les décombres de leurs maisons, mais c’est dégueulasse d’exiger qu’ils ne puissent pas revenir chez eux. C’est super de vouloir reconstruire, aux frais des USA et à ceux de l’Arabie saoudite, la bande de Gaza détruite, mais c’est abject de vouloir y construire de petites villas et des immeubles, des casinos et des parcs d’attraction, pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient » offerte sur un plateau aux Israéliens.

Ne vous-y trumpez pas. Quand Trump pousse la chaise de Netanyahou pour qu’il s’assoit, il ne le fait pas servilement, mais par dégoût. Trump ne peut pas saquer Netanyahou, et quand il est à côté de lui, c’est « Bibi » qui a l’air d’un petit garçon. C’est mieux que si ça avait été le contraire, non ? 

On ne dit pas assez que derrière chaque « victime » super-#metoo qui porte plainte pour harcèlement, pour viol, etc, il y a une psy. Une psy souvent de 45 ans qui, elle aussi, se sent vieillir et qui se venge des hommes à travers sa patiente.

Qu’est-ce qu’on a à foutre d’être propriétaire d’une maison dans laquelle on vit, avec un canapé, une télé, des fauteuils, une bibliothèque, un petit jardin, etc ? Ce qui compte, c’est de vivre dans n’importe quelle condition et n’importe où, du moment que ce ne soit pas « chez soi », et de préférence dans des pays plus épouvantables les uns que les autres !

Ne comptez pas sur moi pour être votre ami ; considérez-moi plutôt comme un tsunami.

« Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 ». Voilà une exposition que je ne pourrais pas visiter et pourtant, si Tal Bruttmann savait à quel point je le méprise en tant que pro-Israélien et je l’apprécie en tant qu’historien, chercheur et décrypteur des documents d’Auschwitz, il m’ouvrirait grandes les portes du mémorial de la Shoah ! Et si Bruttman avait lu et vu tout ce que j’ai écrit et dessiné sur l’extermination des Juifs, et contre les révisionnistes, il me demanderait une dédicace sur son exemplaire de Patience 3 !

L’amitié, comme la vie en société, est trop ritualisée pour moi. On fuit sa famille mais on en retrouve une autre qu’on se fabrique soi-même, ce qui donne encore moins d’excuses d’en souffrir puisque celle-là, on l’a choisie. C’est concevoir son existence comme une chaîne d’esclavage affectif. En effet, d’abord la famille, ensuite l’école, puis le couple et les amis : comme ça, on est sûr d’être bien surveillé toute sa vie… Ils n’en ont pas marre, les gens, de se voir toujours entre eux, de faire toujours les mêmes choses, d’aller dans les mêmes endroits, d’évoquer toujours les mêmes souvenirs, de rire aux mêmes blagues, d’avoir les mêmes réactions sur des sujets toujours les mêmes ? Tout pour se pelotonner bien au chaud dans le confort de leur conformisme, et aller ainsi, en tremblant le moins possible, tout droit vers la Mort ?…

96 % des critiques qui me sont adressées en permanence viennent d’anciens admirateurs qui me prenaient en 1985 pour un écrivain d’extrême-droite, et qui se sont sentis trahis parce qu’ils sont devenus tellement anti-arabes qu’ils ne supportent pas que je poursuive ma pensée anticolonialiste sans marcher au pas de l’oie de leurs fantasmes de pseudo-fascistes plan-plans et bien planqués.  

Variante. Si le sexe de votre femme sent le poisson, prenez-la le vendredi matin, ça fera de vous un bon chrétien.

Herman Melville avait dédié un de ses chefs d’œuvres Pierre ou les ambiguïtés (1852) à un mont, oui, à une sorte de colline qui était face à lui dans le Massachusetts, pendant qu’il écrivait. « Le majestueux mont Greylock, mon plus immédiat seigneur et mon roi ». Ça signifiait pour l’auteur de Moby Dick (qui a toujours aimé les protubérances) qu’il préférait rendre hommage, plutôt qu’à un être prétendument humain, à quelque chose de soi-disant mort, à un massif inanimé mais important dans son champ de vision, plein de symboles et qui le ramenait à tout un tas de choses vécues par lui, par eux deux… « Je ne sais comment Son Impériale et Pourpre Majesté (de naissance royale : Porphyrogénète) recevra la dédicace de mon pauvre rayon solitaire. »… Encore un bout, c’est trop bon : « J’ai joui de ses fertilisants et très munificents bienfaits, il n’est que juste que je m’agenouille ici dévotement pour exprimer ma gratitude. »… Ça, c’est un homme !

Gilles-William Goldnadel : un émissaire d’Israël bouclé comme un mouton et puant comme un bouc.

Les gens réclament la liberté d’expression pour compenser la liberté de penser qu’ils évitent.

Sören Kierkegaard

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°5 – 3 février 2025

— Qu’est-ce que vous faisiez le 27 janvier pour la célébration de la libération du camp d’Auschwitz ?
— Eh bien, j’étais devant la mer Égée en plein soleil, en train de terminer l’Odyssée, après une lecture approfondie du chef-d’œuvre d’Homère, chant par chant, avec prises de notes et analyses détaillées…
— Antisémite !

Ignoble récupération israélienne en ce 27 janvier 2025 ! Même les survivants sont obligés, à la tribune, de parler du 7-Octobre qui n’a rien à voir avec la Deuxième Guerre mondiale… Claude Lanzmann aurait été outré de cette confusion. Pleurer sur le 7-Octobre quand on est un rescapé de la Shoah et croire ou feindre de croire que le retour inexplicable d’un antisémitisme mondial est comparable à l’activisme nazi des années 30-40 et n’est pas strictement la conséquence des actions d’Israël à Gaza, c’est se laisser blouser par la propagande matraqueuse de malfaisants qui rendent l’ancien déporté doublement victime… C’est comme si on taillait de force dans sa tenue à rayures bleues un drapeau israélien infâmant !

En 1940, Bela Bartok, qui était déjà célèbre dans le monde entier, s’exile en Amérique, à New York. Au début, il est bien accueilli, il donne des cours et compose. La marque Baldwin lui prête deux pianos pour qu’il puisse poursuivre ses pièces pour deux pianos ! En plus, ça tombe bien, sa femme Ditta à ses côtés en joue très bien. Bartok peut prolonger ainsi son inventivité foudroyante basé sur des contrastes inattendus et autres écarts renversants (il faut voir graphiquement la partition de sa Sonate pour 2 pianos et percussions de 1937 : du Kandinski !)… Eh bien, au moment même où, dans la même ville (et dans l’incompréhension totale), commence à poindre, grâce à Don Byas et aux jeunes Dizzy Gillespie et Charlie Parker, le be-bop, Bela Bartok est, lui aussi, de son côté, négligé par les Yankees (comme Baudelaire l’avait été par les Belges), et se voit — accrochez-vous au clavier — retirer un de ses pianos par Baldwin ! Bela doit alors composer tristement pour deux instruments sur un seul, tout en vivant petitement pendant 5 ans avant de crever à l’âge de 64 ans !… Après, on me demande pourquoi je suis anti-américain…

Le Pen encore. Je vous avais dit que c’était une fois mort qu’il était marrant : il meurt un 7 janvier comme les dessinateurs de Charlie Hebdo tués par des Arabes en 2015, et il se fait profaner sa tombe à coups de masse comme celle d’un vulgaire Juif au cimetière de Carpentras en 1990. Quel succès ! Quel humour !

Harry Edison, Jules Laforgue, Dicky Wells, Tristan Corbière… Tous ces saints-là ont donné, non seulement de la joie au monde, mais de la connaissance de la vie, et mieux, de la victoire sur la mort. Chaque poème d’eux, chaque solo (pour moi un poème est un solo et un solo est un poème) transportera l’être sensible par-delà la vie et la mort. Grâce à leur swing et à leur poésie — qu’il ne faut pas seulement « apprécier » mais comprendre — , vous qui êtes en pleine vie, c’est-à-dire en plein risque de mourir, vous ne connaîtrez plus jamais ce risque, le temps d’un instant éternel.

Le jour ou un roman va être entièrement écrit par l’Intelligence Artificielle et qu’il va être reçu comme étant l’œuvre d’un véritable auteur, et qu’il va obtenir le prix Goncourt, ce sera encore plus fort que le coup Romain Gary/ Émile Ajar pour discréditer à jamais l’œil soi-disant avisé des critiques et autres jurés littéraires totalement incompétents. Et en même temps, ça montrera que tous les navets primés précédemment par le Goncourt auraient pu être fabriqués à l’IA.

Le spectacle est arrivé à saturation dans une époque vomitoire où tout ce qui est fêtes, amusements, divertissements, représentations dégoûte. On a vu à quel point les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques étaient en vérité faussement gaies, si j’ose dire. C’est fini, tout dégorge parce que tout a débordé, pour ne pas dire debordé. C’est la satiété du spectacle !

Brad Pitt est petit : il aurait évidemment dû verser immédiatement les 830 000 $ que des arnaqueurs nigériens, en se faisant passer pour lui, ont soutiré à sa fan Anne. Ainsi, Brad aurait fait un grand geste qu’il aurait même pu prolonger en rencontrant vraiment cette Anne, et pour casser définitivement le fake, qui sait, en la baisant ! Tout cela aurait été excellent pour son image. Et non.

Sombre avenir. Radieux passé !

Quand je vois et entends Yann Moix parler de Péguy, Sacha Guitry, Céline, Raymond Roussel, Fassbinder, etc…, c’est comme si une puce venait me mordre les chevilles pour m’injecter sa salive dégueulasse et se nourrir de mon sang. Chaque nom propre sali par Moix laisse sur moi des piqûres rouges qui me grattent pendant des heures ensuite.

Ce n’est pas le ferment arabe qui a pourri la France et les Français, c’est le contraire : c’est la graine de Français qui, en se mélangeant aux Arabes, en a fait des Beurs et les a rendus complètement pourris sur le territoire hexagonal.

Philosophie de Jeanne Calment (1875-1997) devant les adversités : « Plus c’est grave, plus je suis froide ! ».

Quand on pense qu’en 2025, une fausse valeur doublée d’un imbécile comme Edgar Morin est toujours vivant à 103 ans, alors qu’il n’a apporté au monde que des truismes, des banalités, des inutilités et beaucoup de laideur, et qu’un Otto Weininger, lui, s’estimant raté, s’est suicidé en 1903 à l’âge de 23 ans !

Il faudrait boycotter les concerts et les disques des frères Capuçon, notamment le violoniste :  plus aucune note ne doit sortir de son crin-crin. Il ne devrait pas avoir le droit de jouer Bach, Schubert et les autres, vu qu’il est marié, c’est-à-dire qu’il baise, avec une Laurence Ferrari qui ruisselle du sang des Palestiniens et qui patauge dedans de joie en frétillant du clito tellement elle aime Israël et Netanyahou.

Les femmes, ces casseuses de rêve guidées par leur sadomasochisme.

Je suis un bon chrétien. La preuve : je prends ma femme tous les vendredis matin parce que c’est le jour où son sexe sent le plus le poisson.

Rima Hassan a perdu toute crédibilité en trois points : 1) accepter de se faire récupérer par Mélenchon et la France Insoumise sans comprendre qu’elle était la caution arabe de cette bande de ploucs français opportunistes. 2) ne s’être jamais levée le cul pour venir voir mon exposition de mars 2024 de 90 tableaux peints sur les horreurs de Gaza exorcisées par mes pastels. 3) se teindre les cheveux au henné, ce qui la rend moche et vieille.

Chardonne sur son lit de mort. Sa femme, en pleurs à ses côtés, marmonne quelque chose. Jacques Chardonne demande au médecin qui est également à son chevet : « Que dit-elle ? » et se ravise aussitôt : « Il est temps que je m’en aille, je commence à m’intéresser à ce que dit ma femme. »

Ils ne veulent rien lâcher à part leur purée de merde.

Une injonction : « Souffre, Douleur ! »

La violence destructrice du free jazz et son chahut chaotico-brouhahesque répondait principalement à la guerre du Vietnam (années 60-70), mais, aujourd’hui il faudrait 1000 free jazz pour rendre compte de l’horreur de ce qu’a fait Israël en Palestine.

Chaque fois que l’animateur Arthur parle, on dirait qu’il bat de la vomissure de chameau dans un bol pour s’en faire une omelette.

Idéal. Je veux être grinçant comme le violon de Stuff Smith.

Les trous-du-cul, ce sont maints critiques modernes. Ils ont deux fesses disons faces, l’une de miel pour les faiseurs d’ignominie, l’autre de fiel pour les beaux gestes du génie. Les trous-du-cul, ce sont maints critiques modernes. Et ce qui sort de ces princes en us lorsque grince l’anus qui leur tient lieu de bouche, quelquefois, c’est du vent, des crachats plus souvent, de la merde toujours

Saint-Pol-Roux.

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°4 – 27 janvier 2025

Ô le pouce de Joao Gilberto, celui qui fait les basses à la main droite sur la corde du mi grave de la guitare pendant que ses autres doigts, tels de petits poussins picorant des grains par terre, pincent les cinq cordes restantes, presque comme si c’était celles d’une harpe !

C’est pas parce qu’on est anti-complotiste qu’on doit être de gauche.
C’est pas parce qu’on est pour le christianisme qu’on doit être d’extrême-droite.
C’est pas parce qu’on vomit toute la gauche qu’on doit être un petit soldat de C news.
C’est pas parce qu’on est contre le capitalisme impérialiste colonialiste qu’on doit être indigéniste.
C’est pas parce qu’on est pour la cause palestinienne qu’on doit être LFI.

Aujourd’hui, les femmes font semblant d’être choquées par le désir des hommes, alors qu’elles rêvent de hurler à la face du monde entier qu’elles ne le sont pas du tout !

Investiture de Trump. En les voyant défiler au Capitole, je me disais que les trois anciens présidents d’Amérique ont tous une histoire avec Ben Laden. Le premier (Clinton) l’a raté ; le deuxième (Bush) s’est pris le 11-Septembre dans la tronche ; le troisième (Obama) a réussi à le choper et à l’assassiner. Chacun n’a existé que par lui. Oussama aura pris les trois chefs d’État yankees à la suite en brochette et, même s’il y a laissé sa vie, il les aura fait cuire pendant près de quinze ans au barbecue de l’Histoire américaine.

Définition des réseaux sociaux : des gens bêtes qui se foutent de la gueule de gens qui ont raison et des gens qui ont raison mais qui finissent par être bêtes à force de répondre, ou pire, de ne pas répondre, à des gens qui ont tort. »

Bon, c’est vrai : je suis aveuglé par les nibards. Chaque sein que je vois m’est comme enfoncé de force par Zeus dans les orbites. C’est mon petit côté Œdipe…

Investiture encore. L’âge d’or des USA commence mal : c’est la continuation du mauvais goût atavique et étatique… Jamais un mot pour le jazz. Même quand Trump a fait la liste de tout ce que les Américains ont fait de « bien » dans l’Histoire. Pourtant, la seule fierté des USA, ça devrait être le jazz, et plus de cent ans après, ils ne savent qu’inviter des chanteurs (un ténor faux et une country nulle, les deux blancs) à entonner des chants patriotiques, des hymnes odieux ! Esquisser d’insupportables danses sur YMCA de Village People alors qu’il y a eu, dans ce même pays, le Village Vanguard où se sont produits les plus sublimes et miraculeux musiciens de tous les temps ! OK, ils sont presque tous morts mais comment de ne pas avoir pensé à faire venir Sonny Rollins, Anthony Braxton, George Benson, Marshall Allen (100 ans !), les derniers jazzmen vivants en 2025 ?… Ne serait-ce que pour le symbole. Mais non, d’administration en administration, tous les pouvoirs américains restent dans le mépris, pire que le mépris, l’inconscience de ce que le jazz a donné à l’Amérique, de ce que l’Amérique a donné au monde à travers le jazz !

Les animaux ne sont pas des anges, mais les anges non plus ne sont pas des anges.

Vous connaissez le tableau de Courbet, L’Origine des emmerdes ?

Il y avait longtemps que je n’avais pas vu et entendu un tel hommage d’un grand musicien vivant pour un autre, mort. Quelques jours à peine après la découverte fin novembre 1970 dans l’Hudson River du corps mort d’Albert Ayler, Don Cherry, un de ses compagnons de route, donne à Baden-Baden un concert géant où il fait jouer à son big band, qui incluait deux chanteuses blanches, Pierre Favre, Brötzmann au ténor, Joachim Kühn à l’alto, John Tchicai,  Mangelsdorff, Dave Holland,  Hank Bennink, etc, etc, et lui, Don, le crâne rasé, à la trompinette, une splendide marche funèbre poignante, tout en quartes majeures et intitulée Let’s Sing For Him (March In Memory of Albert Ayler). C’était le 7 décembre 1970. Il existe 5 minutes filmée de la répétition.

Ma vie : une succession d’auto-résurrections.

Gisèle Pélicot : une femme qui s’est fait beaucoup plus baiser dans son sommeil qu’elle aurait jamais pu rêver l’être en étant éveillée.

Pourquoi j’aime Brel ? Parce qu’il a fait à la fois la chanson la plus misogyne (Vesoul) du monde et la plus grande d’amour pour une femme : Ne me quitte pas.

Bertrand Blier ? Pas crédible une seconde. Tout sonne faux chez lui : les situations, les personnages, les dialogues, la psychologie… Et tout le monde s’extasie sur sa langue, sa poésie, sa provocation, sa non-misogynie ! Laissez-moi rire. Blier avait d’autant moins d’excuses qu’il était le fils de son père, avec tout ce que ça aurait dû impliquer comme connaissance et maîtrise cinématographiques, théâtrales et langagières, mais dont aucun de ses films n’est doté… Tout cela va être considéré — hélas pour lui ! — comme des circonstances aggravantes lors de son jugement dernier, soyez-en sûr.

Émotions. Suis-je un monstre de ne ressentir aucune émotion lorsque je vois des otages israéliens libérés par les combattants du Hamas en treillis, cagoules noires, bandeau vert autour de la tête comme des couronnes de non-épines, et qui se jettent dans les bras de leur famille en pleurant et en hurlant de joie, alors que j’en ressens énormément en voyant des prisonniers politiques palestiniens délivrés à contre-cœur en échange, et descendre dignement des bus après des années de captivité arbitraire et de tabassages répétés par leur geôliers hébreux ? Je réponds non, je ne suis pas un monstre. Les monstres, ce sont ceux qui n’ont versé aucune larme pour les tas de cadavres de gosses déchiquetés, hurlant de douleur, ruisselant de sang, les membres amputés et les têtes défoncées avec de la cervelle mêlées à des tripes partout éparses dans les gravats, sans parler des vieillards et autres femmes massacrés en toute conscience pendant 15 mois par Tsahal.

L’unique président américain qui aurait la poigne de renverser Israël, de lui couper les vivres et de neutraliser cet État immonde, eh bien, c’est Trump ! C’est le seul qui aurait la folie, le culot, la grossièreté, la déculpabilisation et la puissance de le faire. Surtout avec son directeur de conscience numérique à ses côtés… Le tandem Trump/Musk ferait des merveilles d’étincelles antisionistes ! Mais malheureusement, vous verrez, il ne le fera pas… C’est la première fois qu’on sera passé aussi près de la délivrance !

Les affres rances de la France.

Entre le retour de François Bayrou et celui du Bigdil de Vincent Lagaf’, comment pouvez-vous encore accepter de vivre dans ce pays ?

Il faut tout recommencer, tout redire, je me console avec Péguy qui devait le faire aussi dans sa Quinzaine… Là, c’est dans ma Feuille et dans Tik Tok, puis dans Nabe’s News, et Patience… C’est pas clair ? Mais oui, c’est clair mais c’est les autres qui sont tellement foncés, opaques, que ça ne peut pas entrer dans leur cerveau. Il faut s’y prendre à plusieurs fois !

Presque tous les spécialistes des grandes œuvres littéraires se croient au-dessus ou loin des personnages de leur auteur de prédilection. Par exemple, les proustiens sont prompts à trouver (sans que jamais aucune puce ne leur vienne à l’oreille pour leur murmurer la vérité) que dans leur entourage, les Charlus, les Swann, les Verdurin, les Jupien pullulent… Pareil pour Molière : les pires grotesques Trissotin, Harpagon, Tartuffe, Jourdain jouent dans la vie des pièces de Molière en permanence, et désignent les autres du doigt, ignorant tout à fait que c’est d’eux-mêmes qu’on ricane. 

Le genre de débat à L’Heure des pros : est-ce qu’un nègre en chemise a le droit d’aller manger une « tête de nègre » dans une boulangerie qui se trouve dans le quartier de La Négresse à Biarritz ?

Proposition d’une nouvelle marque de beurre : Tango De Paris.

Le retrait, c’est pas la retraite. Le roi du retrait, c’est Dieu Lui-même : une fois qu’Il a créé le monde, Il s’est retiré (Il n’allait pas rester dans cette merde). Ce n’est pas pour autant qu’Il est à la retraite, Il continue à travailler, bien sûr ! À agir !

Richard Malka sourit toujours de la bouche (qui sort des saloperies mielleuses) mais jamais des yeux (qui lancent des flammes de fanatisme anti-arabe). Regardez !

Frédéric Taddeï : un vieux paon qui s’escrime encore à faire la roue sans remarquer qu’elle est carrée et qu’elle a perdu toutes ses couleurs.

Je déteste ceux qui ont des chiens. Ce sont des lâches qui n’ont pas le courage de mordre les gens eux-mêmes.

August Strindberg.

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°3 – 20 janvier 2025

Zuckerberg sur Facebook a tout à fait raison de vouloir faire comme Musk sur X, c’est-à-dire de libérer les réseaux sociaux du fact-checking « professionnel ». Quand Elon Musk dit que maintenant « les médias c’est vous », en s’adressant (d’accord, d’une façon démagogique) aux amateurs qui seront désormais chargés de vérifier et de partager leurs vérifications à d’autres amateurs, difficile de ne pas voir là en effet l’occasion d’être délivrés de toute une profession périmée : le journalisme, qui a fait ses preuves en matières fécales de bassesse depuis des siècles. Plus ils se targuent d’éthique, plus les journalistes sont dégueulasses puisqu’ils ne changent absolument pas leurs idées toutes faites sur certains sujets. Il faut balayer tous ces parasites de la Vérité car ils ne valent pas mieux que les propagateurs du Mensonge.

C’est très énervant de subir les fake news, d’être trompé sans arrêt par de fausses infos et images tronquées ou par du fanatisme complotiste à jets continu, mais ce n’est surtout pas à l’ancienne profession ringarde des journalistes « intègres » de fixer les lois et les nouveaux critères de l’information, parce qu’eux aussi ont désinformé pendant des années, et c’est même à cause d’eux que le complotisme est né !

Il faut être autant contre le fact-checking que contre le complotisme. Celui qui est du côté de la vérité doit se débrouiller tout seul pour s’y retrouver dans la jungle du Faux. Pourquoi devrait-on faire confiance à des flics de l’opinion publique qui prétendent trier les choses vraies des fausses, alors qu’en vérité ils ne séparent que le bon grain pour poules bien-pensantes de l’ivraie nuisible à leur pouvoir ?

On a deux vies : la sienne et celle qu’on consacre à Nabe.

Jacques Attali : un vieux kiwi pourri qui se croit seulement mûr.

Mes parents ne me manquent absolument pas. Pourquoi ? Parce qu’ils sont toujours dans mon être à volonté, et en plus, morts à 91 et 99 ans, et ayant vécu suffisamment comme ça, j’estime qu’ils ont bien profité de moi.

Classe en pleine chasse. Les cerfs n’attaquent pas l’Homme, mais leurs bois sont tellement puissants et tranchants à force de les polir contre les arbres qu’ils peuvent couper comme des rasoirs. C’est arrivé à certains chiens lancés à leur poursuite et qui cherchaient à les mordre… Anecdote authentique : lors d’une battue, un chasseur décide de ne pas tirer sur le cerf, il reste bien droit en gardant son chien immobile à ses côtés… Alors, le cervidé (qui en a dans le cerveau) le comprend et passe près d’eux, confiant… Et avant de disparaître dans les buissons, l’animal se retourne pour saluer le chasseur qui l’a épargné, d’un large mouvement de la tête et de la ramification qui la couronne.

Les sangliers non plus ne s’attaquent pas à l’Homme. En revanche, ils sont rancuniers. Si on blesse un sanglier, sans le tuer, il s’en va, il se cache derrière un roncier, et il attend que le chasseur qui l’a raté le cherche avec ses chiens. Dès que le chasseur passe à sa portée, le sanglier lui fonce dessus, il le charge. Un animal connaît la vengeance. Pourquoi l’Homme ne la connaîtrait-il pas ?

Je réponds. Parce que l’Homme a trop d’ego. Le sanglier blessé ne l’est pas dans son ego mais dans sa chair, c’est la différence : c’est ça qui lui donne le noble courage de se venger. Remarquez que ceux qui ont beaucoup d’égo n’ont jamais assez de couilles pour laver leur « honneur ».

Mauvais lacanien. Manuel Valls n’a toujours pas compris que si on l’avait nommé « ministre des Outre-mers », c’est pour qu’on entende plutôt « ministre des outre-merdes », puisqu’au fond, c’est ce qu’il pense des « non-whites », des « non-blancos »…

Aymeric Caron : un loup empaillé recouvert de cendres.

À partir d’un certain niveau, les grands ne se jalousent pas entre eux. Claude Debussy écrit à un copain suisse en 1911 : « Savez-vous qu’un jeune musicien russe nommé Igor Stravinsky avec un génie instinctif pour la couleur et le rythme vit près de chez vous à Clarens ? Je suis sûr que lui et sa musique vous feront un plaisir infini. Sa musique est pleine de sentiments pour l’orchestre. Il n’a peur de rien ni n’est prétentieux. C’est la musique qui est enfantine et indomptée. Pourtant la mise en page et la coordination des idées sont extrêmement délicates. Si vous avez l’occasion de le rencontrer, n’hésitez pas ! »

À faire. Un recueil de poèmes sur les hommes qui pleurnichent après avoir été pris les doigts dans le pot vaginal de confiture cyprinique, et qui tremblent d’être condamnés par la vilaine mère-grand #Metoo. On appellerait ça :  Les Pleurs du Mâle.

Le problème, quand on ne cesse d’être de meilleur en meilleur, c’est que les autres restent sur place. Vous avez pris la mer et eux sont encore dans le sable. Les anciens amis deviennent lourds. Les fans nostalgiques de ce que vous avez été tournent agressifs. Tous ont la prétention de croire que vous êtes comme eux, c’est-à-dire dans le passé, alors que vous êtes déjà bien en avance sur le temps, sur leur temps.

Il faut toujours dire les choses parce que les gens se servent du fait que vous ne les disiez pas pour faire semblant de ne pas les comprendre.

On ne leur demande pas d’avoir de l’humour ; on leur demande juste d’y être sensible.

Titre pour le texte où je raconterai mon altercation avec Michel Blanc : J’ai brisé un bronzé.

Les commentaires sur Tik Tok après ma vidéo de quelques secondes où je me suis soi-disant réjoui de la mort de Jean-Marie Le Pen ont déclenché autant de haine que ceux postés sous un de mes Éclat de Nabe où on me voit avec Bruno Gaccio ironiser harakiriennement sur l’exécution des dessinateurs de Charlie. Pourtant, mes haters sont tous idéologiquement opposés les uns aux autres. Droitards lepénistes contre gauchards Charlie… Contre ? Non, ensemble ! Les deux camps s’accordent dans ma détestation en prenant comme prétexte le respect pour les morts.

C’est le mot « respect » qui gâche toutes les relations entre les êtres humains à notre époque. En plus, c’est un faux respect : plutôt un mélange de culpabilité et de superstition. Au nom de ce respect, plus personne ne se parle ni n’agit ensemble. Il faut abolir le respect. Les racailles veulent qu’on les respecte ; les hommes politiques veulent qu’on les respecte ; les femmes veulent qu’on les respecte ; les homos veulent qu’on les respecte ; les morts-vivants veulent qu’on les respecte et ceux qui viennent de mourir aussi.

Je préfère une femme qui fait des conneries plutôt qu’une qui en dit.

Imaginer les tableaux qu’auraient pu faire des peintres et qu’ils n’ont pas fait ou pas pu faire. Par exemple, une vue de Venise par Utrillo, une Marilyn Monroe par Kokoschka ; un portrait d’Innocent X par Van Gogh ; un saint Sébastien par Renoir ; la Chapelle Sixtine par Seurat ; Une Déposition par Modigliani, où les Ménines par Picasso… Ah, zut, celles-là, il les a déjà faites !

La télé est devenue une fenêtre fermée sur l’extérieur.

Tout ça pour Swann !

Il n’y a jamais de fin. Il y a toujours de nouveaux sons à imaginer ; de nouveaux sentiments à atteindre. Et toujours, il y a le besoin de continuer à purifier ces sentiments et ces sons pour que nous puissions vraiment voir ce que nous avons découvert dans son état pur. Pour que nous puissions voir de plus en plus clairement ce que nous sommes. De cette façon, nous pouvons donner à ceux qui écoutent l’essence, le meilleur de ce que nous sommes. Mais pour faire ça à chaque étape, il faut continuer à nettoyer le miroir.

John Coltrane

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°2 – 13 janvier 2025

Le camp change de peur.

Prodige de Corot. Plus de cent vingt ans après Watteau, il en retrouve l’esprit et même la matière. C’est incroyable. Dans les portraits de paysannes, c’est frappant, si on met une de l’un à côté d’une de l’autre, c’est impossible de les dater chacune. Et c’est très rare. Parce que, par exemple, Chirico qui a engueulé tout le monde parce que les peintres modernes ne savaient pas peindre, quand il fait un classique genre Renaissance, c’est lourd, c’est pâteux, il est dix fois meilleur dans la métaphysique. Il ne peut pas échapper à son époque. On voit vraiment que c’est de la peinture des années 1940-50, et pas du tout du temps de Raphaël ou de Giorgione. Tandis que quand on voit un Corot ­­— encore plus si on regarde un Watteau en même temps —, on a un doute. Il est tellement fort. Il a vraiment récupéré, chopé l’âme de Watteau. D’ailleurs, c’est Baudelaire qui, le premier, a vu ça puisqu’il a dit que Corot était « l’héritier romantique de Watteau ». Absolument. Même si Corot est plus naturaliste que romantique, je dirais. Il était ultra bien vu par les Impressionnistes : Monet disait que c’était le plus grand et qu’à côté de Corot, ils n’étaient rien, eux, tous les Impressionnistes. Faut pas exagérer non plus. En tout cas, Corot écrase Courbet, de très très loin.

Faudrait les enfermer s’ils ne l’étaient pas déjà.

Quand on utilise l’expression « Nique ta mère ! », c’est parce qu’on pense qu’on va pouvoir se venger de celui qu’on voue aux gémonies sur sa mère qu’on l’enjoindrait à niquer. Mais personne ne peut niquer sa mère, voyons ! À part Œdipe, qui ne le savait pas, ce n’est pas donné à tout le monde de niquer sa mère, contrairement à ce que vous a fait croire ce faux-cul de Freud. Il faut une grande méconnaissance de la maternité pour s’illusionner sur cela. C’est toujours la mère qui nous nique. « Que ta mère te nique ! », c’est ça qu’on devrait dire comme insulte. C’est plus logique puisque de toute façon, la mère finit toujours par niquer le fils ou la fille. Peut-être plus encore la fille. Voilà pourquoi il faut étudier Électre, toutes les Électres

Un gros bourgeois friqué militaire conservateur catho français patriote, qui a soutenu toute sa vie Israël, qui a torturé des Arabes qui voulaient simplement récupérer leur pays. Un pro-OAS qui a essayé de dissuader Bastien-Thiry de commettre son attentat contre De Gaulle, un colonialiste qui estimait que tous les terroristes devaient être fusillés, un ami des Harkis, d’Aussaresses, de Bigeard, et qui applaudissait quand la police jetait les « bicots » à la Seine en 1961. Un réviso absurde qui ne croyait pas que les chambres à gaz avaient existé, un lèche-cul de dictateurs, un provocateur en carton-pâte qui tremblait de peur d’accéder au pouvoir, un beauf qui avait un mauvais goût de camion. Un borgne borné et risible qui a pollué la France pendant 50 ans avec ses idées débiles et qui les a transmises à sa fille et à sa petite fille, afin de perpétuer sa politique de droitard anti-révolutionaire. Un irresponsable responsable du pullulement actuel de petits Blancs franchouillards et agressifs à l’arabophobie décomplexée. Et parce qu’il est mort, tout cela serait effacé ? Et puis quoi encore ?

C’est le guitariste Christian Escoudé (†) qui expliquait ça. Comme Django n’avait que deux doigts à la main gauche pour faire un arpège, il ne pouvait pas le faire entièrement, donc son accord sautait une note qui n’était pas présente alors qu’elle aurait dû l’être, comme chez tous les guitaristes qui plaquent un arpège sur leur manche. D’accord. Mais je poursuis la réflexion de Christian. Tous les imitateurs de Django, comment font-ils pour ne pas jouer cette note puisqu’eux ne sont pas infirmes ? Ça devient très compliqué d’ôter une note d’un arpège si on veut le faire exprès ! Et, sans cette note qui manque, je dirais, l’arpège n’est pas complet puisqu’il est complet ! Et ça enlève beaucoup de l’originalité de la Django’s touch si on rajoute, ou plutôt si on laisse la note manquante dans un arpège à la Reinhardt. Il joue sur un manque de guitare et c’est ce manque (qui est un plus) qui rend les joueurs de « jazz manouche » handicapés par la validité de leur pauvre main gauche intacte ! Voilà pourquoi Django est incopiable. Et voilà pourquoi Henri Salvador mentait quand il disait qu’il regardait sa pogne en train de jouer pour lui piquer des accords… Impossible.

Cela dit, Henri Salvador est certainement l’un des artistes et des êtres que j’ai le plus admirés et aimés dans ma vie.

Vous verrez qu’on finira par pardonner à tout le monde d’avoir été « antisémite » (Le Pen, Mélenchon, Moix, Dieudonné, Soral, Bouteldja, Caron, Gardin, etc.), sauf à moi ! 

Manuel Valls à Mayotte : un matador cherchant son taureau dans les bidonvilles.

J’apprends que Louis Armstrong était catholique. Merde…

Avant de pleurnicher sur le sort de Boualem Sansal, ceux que la détention de George Ibrahim Abdallah en France depuis 40 ans indiffère totalement devraient se poser la question qui leur fera tout comprendre du personnage : est-ce que pour entrer en Algérie, le 16 novembre 2024, Boualem Sansal a présenté à la douane son passeport algérien ou son passeport français ?

Beaucoup de films comiques français à succès ont copié la grande bande dessinée des années 70. Deux exemples : Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré, c’est pompé sur Time is money, la série de Fred et d’Alexis parue en 1969 dans Pilote ; Le Jouet de Francis Veber est totalement plagié d’un épisode du détective privé Splatch par Gébé, dans Pilote également (d’ailleurs Gébé lui-même à l’époque s’en était plaint).

J’avais bien raison de me moquer dans Les Porcs 1 des bien-pensants qui se faisaient peur avec Le Pen au 2e tour des élections présidentielles, et qui manifestaient d’une façon si lâche et si facile, et qui aujourd’hui se réveillent lepénistes ! Voici le temps des néo-lepénistes ! Ceux qui disaient NON à Le Pen en 2002 et qui en 2025 disent « oui » à l’extrême-droite, en tout cas à l’extrême-droitisation du pays. Voilà pourquoi il fallait les mépriser à l’époque et pourquoi il faut les remépriser aujourd’hui. Mille exemples dans les médias, ne serait-ce que Julien Dray, créateur de SOS racisme qui se retrouve chroniqueur à C news…

Exégèse d’un nouveau lieu commun : « il ne faut pas danser sur la tombe de quelqu’un qui vient de mourir ». Mais si ! Il faut danser sur les tombes justement. Ce que je reproche aux petits jeunes débiles amassés place​ de la République au soir du 7 janvier, c’est qu’ils ont seulement organisé un apéro géant et vulgaire pour fêter la mort de Le Pen. Celui qui va danser vraiment sur une tombe, alors là, oui, il a des couilles… Aller faire réellement des claquettes sur la dalle du mort, là, c’est fort ! Du Fred Astaire funèbre ! Vous voulez vraiment la liste de ceux sur la dalle desquels je danserais volontiers ?

Jean-Paul Rouve : une asperge moisie au bout.

Si les mecs n’étaient plus des « charos », les femmes n’auraient plus aucun pouvoir ; elles ne tiennent leur pouvoir que du désir des hommes qui sont après elles comme après des proies, si on annule ça, c’est fini, une femme redevient un être totalement quelconque, désexué, qui n’intéresse plus personne, il faudrait qu’elles réfléchissent à ça un peu, les #metoo’s girls !

J’aimerais savoir combien d’orphelins palestiniens, errant au milieu des ruines de Gaza en claudiquant sur des béquilles fabriquées avec des bouts de bois, pleurent sur le sort des propriétaires américains de Los Angeles pataugeant actuellement dans les cendres mouillées de leurs villas en flammes, en hurlant qu’ils ont « tout perdu ».

Hélas… La vie n’est qu’une succession de moments de grâce qui ne reviendront plus… J’ai baisé Nahelle, une pute marocaine prise en plein après-midi sur les Champs-Élysées, mais ça n’arrivera plus jamais ; je me suis fait sucer par une pute algérienne dans un parking de l’avenue Foch, mais ça n’aura plus lieu ; j’ai fait jouir Nora, la pute tunisienne, en lui léchant longtemps la chatte, et ça ne se renouvellera pas ; j’ai pris une première pute noire dans un hôtel avenue Mac Mahon puis, après qu’elle est partie, j’en ai appelé une autre qui est venue me rejoindre dans la chambre pour que je me la tape aussi, mais jamais je ne revivrai ça ; après l’avoir cherchée toute une journée autour de l’Arc de Triomphe, j’ai retrouvé Diana, une pute que j’ai emmenée aussitôt dans un hôtel rue de Tilsitt, et pour 150 euros, elle m’a d’abord branlé avant que je ne l’encule avec un préservatif, bien entendu, au bout duquel, après, il y avait un peu de sa merde merveilleuse… Eh bien, tout cela ne se reproduira plus jamais, il faut en prendre son parti…

Joseph Macé-Scarron : un maître-nageur dans sa pisse.

Faisons des généralités ! Les Grecs sont patibulaires, tristes, soucieux, taiseux, pas souriants, presque menaçants, mais en vérité, ils sont attentifs, bienveillants, profondément humains, pleins de tact, accueillants, hospitaliers, serviables, constants et efficaces. Les Suisses sont sympas, cools, joviaux, loquaces, pleins de promesses, enthousiastes, tutoyeurs, mais en vérité, ils sont fermés, menteurs, sournois, lunatiques, peureux, haineux, jaloux, hostiles, protectionnistes, ploucs, vides, et complètement cons.

Sophie Aram : deux olives noires oubliées sur un pubis mal lavé.

Je ne sais qu’une révolution qui n’ait pas été faite par un gâcheur ; c’est naturellement du déluge que je parle. Cependant, même cette fois-là, le diable fut mis dedans : car Noé, comme vous savez, a pris la dictature. Recommençons donc, et plus radicalement. Vous autres, occupez-vous de submerger le monde : moi, je mettrai la torpille sous l’arche, avec délices. 

Henrik Ibsen

Chaque lundi, Marc-Édouard Nabe écrit deux pages ici.

N°1 – 6 janvier 2025

2025, ça ne veut rien dire.

66 ans, un peu plus déjà. C’est deux fois 33 et les deux tiers de 99. J’ai fait le double de la vie du Christ, et il m’en reste encore une pour atteindre la mort de mon père.

Dieu, que Dieu est ironique !… D’ailleurs, c’est la seule ironie que je supporte : celle de Dieu.

Noémie Halioua a plus peur de moi que du Hamas !

Plus que le déphasement dû à la pratique névrotique d’Internet ; plus que l’inculture érigée comme une défense contre tout ce qui s’est fait de grand par le passé ; plus que la libido, aussi bien masculine que féminine, réduite à néant par la propagande #MeToo ; plus que la certitude d’avoir eu  raison de se passer de toute conscience morale et politique pour marcher plus encore qu’avant au garde-à-vous de la doxa sociétale ; plus que le sentimentalisme rendu d’autant plus sournois qu’il s’accompagne, dans la plus grande froideur, d’une indifférence à toute véritable sensibilité ; il y a : le manque d’humour. Oui, une absence totale d’humour, qui fait plus que cruellement défaut à l’ensemble des acteurs liquéfiés de notre époque. Ça semble même être le vrai seul blasphème du temps : avoir de l’humour ! Le vrai humour, pas celui des humoristes professionnels ou des animateurs de télé ou des lanceurs de vannes sur X, non, le véritable humour, le grand humour de la vie en soi, celui que possède au plus haut degré Dieu par exemple. 

Chaque chatte en son temps.

Les références de mauvais goût inculquées dans sa jeunesse continuent à détruire l’être dans sa maturité.

Réponse à un ami roumain d’extrême droite qui regrette que mes « préjugés périmés » m’empêchent de venir parler à Radio Courtoisie : c’est vous qui avez des préjugés périmés au point de croire que je suis d’extrême gauche parce que je suis contre Israël !

On peut apprendre la vie à des jeunes pendant des siècles, ça ne sert à rien, ils n’en feront rien, parce qu’ils ne sont pas convaincus. Ils ont fait semblant de l’être, ça les arrangeait à un temps donné de leur putain d’existence. Puis, à peine adultes et relâchés dans la nature (ou plutôt dans leur nature), ils sont pris la main moite dans le sac, en train de se comporter comme de petits opportunistes. Ils ne se rendent pas compte qu’ils accomplissent ainsi un destin indigne, fondé sur une morale qui est exactement le contraire de celle dont ils prétendaient à l’époque avoir emprunté la voie. Finalement, la plupart ne sont convaincus que par ce qui leur rapporte (gloriole, clopinettes et connasses).

Ma mère grondait comme un orage.

« J’étais très amoureuse, très sincèrement, j’ai beaucoup joui, j’ai beaucoup appris, mais trente ans après je me suis rendu compte que j’avais été sous emprise ». 

J’ai une cousine qui est persuadée d’être la réincarnation de Van Gogh lorsqu’elle se sert d’un pinceau pour faire briller ses bricks à l’œuf…

Tous disent qu’ils adorent se retrouver en famille à Noël, à les entendre on dirait que c’est le plus beau moment de leur vie… Alors, pourquoi ils ne refont pas ça deux fois par semaine toute l’année s’ils sont si bien que ça en famille ?

L’adaptabilité méprisable de quelqu’un à n’importe qui fait qu’il n’y a pas d’amitié possible.

La plupart souffrent du quotidien mais il n’y a pas de quotidien. Le quotidien, c’est l’actualité que tu lui donnes. Tu crées toi-même une actualité de ton quotidien et, à ce moment-là, le quotidien banal de ta vie « normale » n’existe plus, il est écrasé par ce à quoi tout d’un coup tu donnes de la valeur. Si tu te décides toute une journée à t’intéresser sérieusement au rapport entre Haydn et Mozart, ou à relire un chapitre d’un roman de John Cowper Powys, toutes les conneries sociales et humaines qui te faisaient te tourmenter disparaissent comme par enchantement. 

J’ai toujours peur que les gens se suicident à cause de moi alors que sans moi, ils se portent comme des charmes !

Monsieur Tout-le-monde et Madame Personne.

Toute l’affaire Pélicot tient dans l’annonce que le mari de Gisèle, Dominique, a lancé sur le net pour attirer les partouzeurs. En trois mois et demi de procès, ni les juges, ni les avocats, ni les journalistes n’ont été foutu de l’analyser correctement : « Cherche complice pervers pour abuser de ma femme endormie par mes soins ». Peut-on être plus clair ?

Comment s’intéresser encore à la politique quand on a une brute pyrénéenne bégayante aux commandes d’un pays dirigé par un automate dont le vernis craque à chaque instant, et qui est repeint aussitôt par sa maman ?

Si les animaux vous donnent leur affection, c’est par intermittence, ce n’est pas permanent chez eux, c’est quand ça leur chante, sinon, le reste du temps, ils n’en ont rien à foutre des humains, voilà. C’est là qu’on peut dire que ça a vraiment de la valeur. Les intermittences du cœur, il n’y a qu’un Cancer comme Proust pour les regretter. Quand un chat vient ronronner en se frottant à vos mollets, ce n’est pas toujours dans le but d’être nourri, mais après, il ne faut pas l’emmerder en étant en état permanent d’affection ou de sentimentalité envers lui. Il se barre, il ressort par la fenêtre et vous ne le voyez plus pendant deux jours, où est le problème ? Ou même, il peut revenir et ne plus vous calculer et aller directement sur son fauteuil ou vous bouder même, ça n’enlève rien à la valeur du moment où il a été affectueux. Moi, c’est comme ça que je conçois le sentiment, l’affection, l’amitié et même l’amour, toutes ces saloperies.

Ils disent : « Je pardonne, mais je n’oublie pas. » Non, c’est le contraire qu’il faut dire : « Je ne pardonne pas, mais j’oublie. »

Tous mes défauts, ça vient de mon père et de ma mère ; tout ce que j’ai de bien, ça vient de moi.

En quoi le féminisme empêchera de souffrir une femme qui fera la gueule parce que son mec regardera la serveuse, ou en douce prendra le contact d’une autre fille ? C’est le jour où la femme ne sera plus sensible à ça qu’elle pourra dire qu’elle est libérée (y compris du féminisme). 

Moi, je fais désouffrir. Non seulement, je déculpabilise mais je fais désouffrir. Évidemment, pour y arriver, il faut d’abord faire beaucoup souffrir et aussi beaucoup culpabiliser. C’est le prix de la délivrance. 

Pascal Praud : un plumeau blanc qui a peur des toiles d’araignée. 

Dany Brillant : un morceau de beurre avec un poil de cul dessus.

Aya Nakamura : un gros pot de Nutella dévalant des escaliers.

L’époque est trop misérable, le monde est trop engagé dans un corps à corps avec la stupidité, la laideur, le mal, le malheur pour qu’une nation se satisfasse à chanter.

Jean Giraudoux